mercredi 13 avril 2016

Recul de l’industrie israélienne : un budget d’urgence sera débloqué





Le gouvernement israélien se penche au chevet de l’industrie et il était temps : la production industrielle a encore baissé de 3,5% en janvier 2016. L’industrie tourne au ralenti en Israël : c’est le moins qu’on puisse dire. La crise de l’industrie israélienne, qui a démarré en 2015, se prolonge aussi au début 2016. Les indicateurs de ce début d’année sont mauvais...







En janvier, la production industrielle d’Israël (mines comprises) a reculé de 3,5% ; au cours des douze derniers mois, elle s’est contractée de 1,2%. Pire : les investissements en capital fixe dans l’économie israélienne ont chuté de 3,2% en 2015, après une autre baisse de 2,8% en 2014.
Le gouvernement israélien ne pouvait plus resté inactif face à la dégradation continue de l’industrie ; l’appel des patrons d’entreprises a été entendu, même si certains observateurs considèrent que l’aide de l’État arrive trop tard et reste insuffisante.


SOUTENIR L’INDUSTRIE


Ces jours-ci, le gouvernement israélien débloquera une enveloppe de 265 millions de shekels (62 millions d’euros) qui sera mise à la disposition du ministère de l’Économie. Objectif : aider le secteur privé à relancer les exportations, à réaliser des investissements, à accentuer la R&D et à accroître la productivité.
De plus, le ministère des Finances se voit accorder une rallonge de 155 millions de shekels (36 millions d’euros) pour encourager le développement industriel : ce budget sera consacré à soutenir les PME par des prêts bonifiés garantis par l’État.
Au total, c’est donc une aide d’urgence de 420 millions de shekels qui est débloquée pour relancer une production en baisse : l’équivalent d’environ 100 millions d’euros.


FREINER LA DÉLOCALISATION


Le soutien budgétaire n’est pas le seul levier que le gouvernement israélien compte utiliser : la loi sur l’Encouragement des Investissements sera aussi modifiée pour rendre plus attractifs les investissements en Israël et favoriser l’emploi local ; des réductions d’impôt aux entreprises viendront donc compléter cette panoplie de mesures.
Pour Shraga Brosh, le patron de la puissante Confédération de l’Industrie israélienne, « la décision du gouvernement marque un changement de direction : nous nous trouvons à un point critique alors que l’industrie israélienne cherche à se délocaliser à l’étranger ».
Il est vrai que le nombre de créations d’entreprises industrielles en Israël est en chute libre depuis cinq ans. En 2014, seulement 10 entreprises employant plus de 20 salariés ont été créées en Israël, contre 45 nouvelles usines en 2009. Ce qui explique le tassement des exportations et des créations d’emplois dans le secteur industriel.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley