mardi 17 novembre 2015

Finances : cinq chiffres pour comprendre le budget d’Israël pour 2016


Le projet de loi de finances pour 2016 sera adopté par la Knesset d’ici à la fin de la semaine ; il sera déterminant pour l’économie israélienne. La commission des Finances de la Knesset a voté dimanche soir le projet de budget pour 2015 et 2016. Comme l’exige la loi israélienne, le budget sera adopté en plénière d’ici à jeudi prochain, le 19 novembre à minuit. En Israël, les dépenses et recettes de l’État jouent un rôle capital dans le fonctionnement de l’économie. Voici, en cinq chiffres, un aperçu des grandes masses de ce projet de budget pour 2016...


2,9 %

C’est l’hypothèse de croissance de l’économie israélienne pour l’année 2016 (soit un peu plus que les 2,6% prévus pour 2015) sur laquelle a été construit le projet de loi de finances. Cette estimation reste inférieure à celle des instituts économiques qui convergent au-delà de 3% (3,3% selon le FMI et 3,7% selon la Banque d’Israël).
Même l’OCDE vient de prévoir un redressement du PIB israélien à 3,25% en 2016 ainsi qu’en 2017. Les experts de l’organisation internationale estiment que le PIB de 2016 sera tiré par la demande intérieure elle-même soutenue par différents facteurs: la hausse du salaire minimum, la baisse des prix pétroliers et des mesures budgétaires pour stimuler l’économie.

424 MILLIARDS DE SHEKELS

C’est le montant des dépenses publiques pour 2016 (soit 100 milliards d’euros). La loi de finances fixe le taux maximal d’augmentation des dépenses publiques à 2,66% en 2015 ainsi qu’en 2016. Le fait que le budget pour 2015 sera voté avec onze mois de retard réduit la marge de manœuvre du gouvernement ; c’est ce qui oblige ce dernier à accroître le déficit pour faire face à ses engagements.
Les principaux postes de dépenses civiles de l’État en 2016 seront : l’Éducation (52 milliards de shekels), les intérêts sur le remboursement des dettes (39 milliards), la Santé (30 milliards), la Sécurité intérieure (14 milliards), les Transports (15 milliards), l’Enseignement supérieur (10 milliards), le Bien-être social (6 milliards) et l’Économie (6 milliards).

56 MILLIARDS DE SHEKELS

C’est le montant des dépenses militaires prévu pour 2016, ce qui en fera encore le premier poste de dépenses de l’État. Autrement dit, 14% du budget seront consacrés à la Défense, ce qui laisse 86% du budget pour les dépenses civiles. En Israël, le budget militaire est un des postes de dépenses les plus controversés, au sein du gouvernement comme de l’opinion publique.
Cette année aussi, le ministre de la Défense exigeait 63 milliards de shekels, mais un compromis a été trouvé sur un montant de 56,1 milliards. Le dernier mot n’est pas encore dit : une rallonge de 3 milliards sera accordée en cours d’année en échange d’une baisse des effectifs et d’un renforcement du contrôle budgétaire.

8,2 MILLIARDS DE SHEKELS

C’est le coût des « accords de coalition » pour 2016. Pour pouvoir former sa coalition gouvernementale, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a dû signer des accords avec ses partenaires politiques qui ont profité de leur position de force pour exiger des budgets supplémentaires. Le coût des accords signés avec les différentes formations de la coalition gouvernementale est évalué à 4 milliards en 2015 et 8,2 milliards de shekels pour 2016, ce qui alourdit autant les dépenses publiques.
Pour 2016, les principales dépenses liées aux accords de coalition concernent des domaines variés comme : le relèvement des allocations familiales (1 milliard de shekels), l’amélioration de la solde des soldats (800 millions), la lutte contre la pauvreté (580 millions de shekels) l’extension du logement public (280 millions de shekels), l’attribution de l’allocation chômage aux travailleurs indépendants (170 millions), etc.

2,9 % DU PIB

C’est le niveau du déficit public que le gouvernement israélien s’engage à atteindre fin 2016, soit le même niveau qu’en 2015. L’objectif de passer sous la barre des 2% en 2016 a été repoussé à 2019.
Ce sont les accords de coalition qui ont contraint le gouvernement à laisser filer le déficit au cours des deux années à venir. De même, le relèvement prévu des dépenses militaires obligera à procéder à des coupes dans les dépenses civiles pour maintenir le cap du déficit au-dessous de 3% du PIB.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley