mardi 21 mai 2013

75% des élèves polonais : nous avons trop aidé les Juifs pendant la Shoah



Même si peu de Juifs vivent en Pologne, la jeune génération de Polonais est imprégnée de clichés antisémites. Une enquête réalisée par la communauté juive révèle que 61% des élèves polonais seraient en colère de découvrir que leur partenaire est juif, et 40% d'entre eux ne veulent pas de Juifs dans leur classe. Mirek Kanjo ( voir photo ci-dessus ) s'est mobilisé pour combattre l'antisémitisme dans son pays.

Le 8 mai on a marqué le 68e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, et les données sur le vieil antisémitisme du vieux continent montrent qu'il augmente tranquillement, comme s'il ne s'était rien passe depuis 70 ans et l'horrible tragédie historique qui a eu lieu sur cette terre.
Le service de lutte contre l'antisémite de l'organisation sioniste a publié le 8 mai de nouvelles informations qui montrent un sombre tableau sur la montée de l'antisémitisme dans le monde : en 2012 il y a eu 686 incidents d'antisémitisme violents en Europe, une hausse de 30% comparativement a l'année 2011. La France compte elle 50% des cas de violences enregistrées.

40% des élèves polonais ne veulent pas de voisin juif
Dans une enquête réalisée par la communauté juive de Pologne, auprès de 1200 étudiants polonais dans 20 lycées différents, 70 ans après la révolte du ghetto de Varsovie, il apparaît que 75% de ces lycéens pensent que les Polonais ont trop aidé, voir beaucoup trop aide les Juifs pendant la Deuxième guerre mondiale.
Notez les chiffres de cette enquête : 61% des sondes seraient en colère de découvrir que leur conjoint est juif, 44% de la jeunesse polonaise ne veut pas de voisin juif, et 40% des élèves polonais ne veulent pas de Juif dans leur classe.
Dans une autre enquête réalisée en 2012 dans dix pays d'Europe, il ressort que 61% des interroges pensent que les Juifs soutiennent plus Israël que le pays où ils vivent, 54% sont convaincus que les Juifs parlent trop de la Shoah, et 46% pensent que les Juifs sont responsables de la crucifixion de Jésus.
"Ces résultats nous rappellent une sombre époque, surtout en Grèce, en Hongrie et en Ukraine, là-bas il y a une montée massive des factions néonazies", declare Yaakov Hagoel, le responsable du service de lutte contre l'antisémite de l'organisation sioniste. À côté de cette montée, des factions antisémites et des déclarations antisémites des députés, nous notons une augmentation massive des incidents antisémites, surtout parce que cela libère les tabous et leur donne ainsi une légitimité".

Faites connaissance avec la Pologne qui lutte contre l'antisémitisme
Mirek Kanjo, âge de 53 ans, est un drôle d'oiseau, quelqu'un d'exceptionnel dans le paysage polonais et européen en général. Il est chretien-catholique et il parle couramment l'hébreu, malgré qu'il ne se soit jamais rendu en Israël. "Il n'y a pas de Juifs en Pologne, mais il y a de l'antisémitisme, et c'est de la schizophrénie", raconte-t-il. "La Pologne est un pays catholique, et il y a des racines antisémites dans le catholicisme".
Kanjo a decié de consacrer sa vie à la lutte contre l'antisémitisme dans son pays : "je ne suis pas juif, mais je sens que j'ai un coeur juif", declare-t-il. "J'ai décidé de prendre sur moi la lutte contre l'antisémitisme, parce que si je ne le fais pas, alors qui le fera ?"
Le premier contact de Kanjo, habitant de Zamosc, avec le judaïsme a eu lieu quand un ami catholique de son père s'est marié avec une juive, ce qui a été a l'origine d'une profonde amitié. À cause de la menace du pouvoir communiste de l'époque en Pologne, elle a dû se cacher. Son histoire a profondément marqué Kanjo, qui participe tous les ans avec ses amis à la marche pour la vie, en brandissant le drapeau d'Israël en signe de solidarité.
Kanjo s'est même porte volontaire pour entretenir une synagogue dans la ville de Lancut, ou il donne des conferences aux élèves polonais qui viennent la visiter. Il y a trois ans, il a découvert les archives de la synagogue en montant sur le toit. Preuve de ses connaissances en Hébreu, il rénove des livres saints.
De nombreux Polonais, témoigne-t-il, pensent qu'il fait ça parce qu'il est juif, et ne voient pas ça avec sympathie. "Là où il n'y a personne, il y a eu des gens", raconte-t-il. "Je parle avec des enfants polonais qui arrivent ici avec de l'antisémitisme, et c'est terrible de voir ça dans les yeux de ces enfants qui n'ont jamais rencontré un Juif de leur vie et se conduisent ainsi et détestent les Juifs. Si je réussis à changer l'opinion d'au moins un homme qui déteste les Juifs, ce sera une grande réussite".

L'antisémitisme est très dynamique sur le net
Tsvi Brenner, l'ambassadeur d'Israël en Pologne, estime que la société israélienne à tendance a jugé les polonais avec graviter, "plus qu'ils ne le méritent", selon lui. "Je rencontre des Israéliens et des Juifs américains qui disent être prêts à voyager en Allemagne, mais pas en Pologne".
Hagoel écoute et est consterné. "Le personnel du ministère des affaires étrangères se comporte comme les autruches", declae-t-il. "L'ambassadeur d'Israël en Pologne ne sait même pas que la semaine dernière, à dix kilomètres de Varsovie, des tombes ont ete completement detruites, et il représente officiellement l'État d'Israël.
Pour moi, cette pente glissante amènera à un meurtre, comme a Toulouse".
Selon lui, il est dur de dénombrer les cas d'antisémitisme en Europe parce que la majorité des incidents ne sont pas rapportés aux autorités. "L'indice des incidents antisémites n'est pas précis. Est-ce qu'un enfant juif qui reçoit des crachats en rentrant de l'école et signale comme un incident anti-semite ? Nous estimons que ce genre de choses arrive très souvent, et n'est pas rapporté".
Hagoel précise que de nos jours, l'antisémitisme explose sur le internet : "si on tape "juif" sur Google, presque tous les sites qui apparaissent son liés à l'antisémitisme. Il y a aujourd'hui deux types d'antisémitisme dans le monde : le classique, qui a des origines religieuses chrétiennes, et le moderne qui vient de l'islam".
"Malheureusement les deux sont présents en Europe. L'antisémitisme n'a pas changé, mais nous avons un pays, et la lutte contre lui doit être celle du peuple juif, qui se trouve pour sa majorité en Israël. Nous avons ouvert des cours pour les Israéliens qui veulent combattre l'antisémitisme qui se déchaîne sur le internet, et nous appelons tous ceux qui le peuvent à nous rejoindre".


Source Haabir-haisraeli.over-blog