lundi 4 mars 2013

De la jungle amazonienne à Jérusalem, l’Aliyah des Juifs du Pérou



La presse israélienne révèle cette semaine qu’une centaine d’entre eux a fait appel à l’Agence juive récemment afin de réaliser leur rêve : immigrer en Israël.
Une centaine de Juifs vivant dans la jungle, sur les rives du fleuve Amazone au Pérou devrait bientôt arriver en Israël

Le rabbin Andy Sacks du mouvement Massorti (*)  a précisé que tous les membres du groupe possèdent des documents légaux de conversion. Les responsables de l’Agence juive ont exprimé leur enthousiasme et ont commencé à travailler sur un plan d’Aliyah (*), mais le ministère de l’Intérieur a exigé des précisions sur le processus de leur conversion.



La question est actuellement en discussion avec toutes les parties, en attendant la décision du ministère de l’Intérieur. Une fois le feu vert donné, l’Agence Juive lancera une opération « tapis magique » pour les rapatrier.
Après cinq ans de lutte, 53 Juifs qui se revendiquent des descendants de l’une des douze tribus perdues de la bible sont en passe de faire leur Aliyah, « Nous avons attendu ce moment depuis des centaines d’années » dit l’un d’eux.

Leur histoire commence vers la fin du XIXe siècle.

Des Juifs, majoritairement des hommes, immigrent du Maroc au Pérou et s’installent à Iquitos, une ville péruvienne de la forêt amazonienne, considérée jusqu’à ce jour comme l’une des villes les plus isolées du monde, accessible uniquement par bateau ou par avion.
Au fil du temps, intégrant l’industrie d’exportation de bois de caoutchouc très populaire dans la région, certains ont même fait fortune.
Au début, les hommes du groupe, pour la plupart de jeunes célibataires, maintiennent un mode de vie juif, puis, avec le temps, les coutumes juives sont de moins en moins respectées et ils se marient avec des femmes chrétiennes péruviennes locales. Au cours des années, de génération en génération, ils perdent tout contact avec le judaïsme en raison de leur environnement mais cependant, gardent en mémoire leurs racines.
Certains ont encore leurs noms Juifs ; Pinto, Levy ou Abramovich.
Dans les années 1990, le mouvement Massorti parvient à ramener un petit groupe juif d’Iquitos en Israël. Puis, plusieurs années plus tard, un autre groupe fait son Aliyah. Avant d’immigrer, ils reviennent à la religion et se convertissent au judaïsme au Pérou.
Le reste des membres de la communauté continuent leur vie à Iquitos, rêvant d’immigrer, un jour, en Israël. Ils observent de plus en plus les lois juives, en particulier celle du Shabbat, priant dans une synagogue locale qu’ils ont construite. Des « mezuzot» (*)  et photos d’étoiles de David sont visibles sur la plupart des portes des membres de la communauté.
Et, ils attendent leur retour à Sion…
Le directeur de l’Agence juive pour l’Aliyah, Yehuda Sharf a déclaré « beaucoup de membres de cette communauté ont des parents qui sont arrivés en Israël par le passé et ont réussi à s’intégrer dans la société israélienne. Maintenant ces Juifs du Pérou veulent s’unir avec les membres de leur famille et construire un avenir en Israël ».

* Massorti : Le judaïsme Massorti du mot « tradition » en hébreu également appelé conservateur, est un des trois grands mouvements du judaïsme contemporain, il épouse une voie médiane entre le judaïsme orthodoxe et le judaïsme réformiste.

*Alya, Alyah, Aliya ou Aliyah est un mot hébreu qui signifie littéralement « ascension » ou élévation spirituelle, prend sa racine dans le verbe «monter », il désigne l’acte d’immigration en Israël.

*Mezouzot : la mezouzah ( au pluriel mezouzot) est un objet de culte juif consistant en un rouleau de parchemin emboité dans un petit réceptacle et fixé au linteau des portes extérieures et intérieures d’un lieu d’habitation

Source Lemondejuif.info