jeudi 10 février 2022

Nasrallah promet des surprises en cas de guerre israélienne contre le Liban


Dans une interview exclusive accordée à la chaîne de télévision iranienne en langue arabe Al-Alam, centrée sur la Révolution islamique en Iran de 1979, dont le 43ème anniversaire de la victoire est célébré dans quelques jours, le Secrétaire général du mouvement terroriste chiite libanais Hezbollah (à la botte de l'Iran...), Sayed Hassan Nasrallah, s’est attardé sur le rôle de l’Imam Khomeiny dans la victoire et la survie de la Révolution islamique, sans omettre de mentionner l’axe de la résistance, le rôle du Hezbollah et les victoires consécutives de l’axe de la résistance contre l’axe américano-israélien.....Voici son discours sans filtre......

En premier lieu, Sayed Nasrallah a déclaré que l’arrivée de l’Imam Khomeini après son exil à l’aéroport de Téhéran était à elle seule une très belle incarnation des « Jours d’Allah ».
« Il y a des pays qui prétendent leur attachement à l’indépendance et à la souveraineté, alors qu’ils suivent les diktats des ambassades d’autres pays… ».
« La République islamique d’Iran est un modèle d’indépendance et de liberté dans le monde islamique et dans le monde entier. L’Iran est un pays avec une réelle indépendance et une souveraineté complète, et c’est le peuple qui gouverne en Iran ».
Dans la foulée, le numéro un du Hezbollah s’est attardé sur la différence entre l’Islam authentique, et ce que l’on pourrait appeler l’Islam à l’américaine.
« L’Islam authentique fait face à la tyrannie et aux crimes, ce que les États-Unis rejettent. 
Le chef du mouvement terroriste a ajouté que « l’islam à l’américaine tolère l’accomplissement de rituels et de devoirs tels que le Hajj, la prière et le jeune du mois de Ramadan, tout en disant : ne vous mêlez pas du cas des Palestiniens ! C’est pourquoi l’Amérique maintient son hostilité envers l’ordre islamique au pouvoir en Iran, car c’est un ordre indépendant et souverain qui n’accepte pas l’oppression ».
Selon Sayed Nasrallah, les allégations américaines de guerre contre l’Iran sont une guerre psychologique pour mettre Téhéran sous pression. 
« L’Iran est un pays souverain et les États-Unis sont anxieux à l’idée même d’entrer en guerre avec lui. 
Les États-Unis n’ont jamais réussi et ne réussiront jamais à empêcher l’Iran de développer son programme nucléaire pacifique ».
Concernant toute attaque israélienne possible et présumée contre l’Iran, Sayed Nasrallah a déclaré que dans le cas où le régime israélien bombarderait l’Iran, la réponse iranienne serait beaucoup plus dévastatrice. « C’est ce qui effraie le régime d’occupation israélien », a-t-il ajouté.

Système de défense aérienne de la Résistance

Le chef du mouvement terroriste a en outre prévenu que le Hezbollah répondra « à toute opération militaire de l’ennemi israélien », affirmant avoir « activé le système de défense aérienne dans la Résistance islamique » et rappelant la fois où deux drones israéliens sont tombés dans banlieue sud de Beyrouth en 2019.
« Nous n’aimons pas la guerre, et nous ne la cherchons pas, mais nous ne la craignons pas et nous n’abandonnons pas notre pays et les intérêts de notre pays », a-t-il déclaré, affirmant qu’il y a des « choses cachées pour surprendre l’ennemi lors de toute guerre à venir ».

Hégémonie américaine au Liban

A plusieurs reprises, le chef du Hezbollah s’en est pris aux Etats-Unis et les a accusés d’ingérence au Liban sur tous les plans. 
« Nous sommes confrontés à une hégémonie politique, sécuritaire, financière et économique américaine au Liban », a-t-il dit. 
« Il y a des officiers américains à Yarzé (siège du ministère de la Défense), a-t-il encore lancé. On sait que l’ambassade américaine au Liban est le siège principal des renseignements américains pour la région ». 
Il a aussi accusé l’ambassadrice américaine Dorothy Shea, qui s’entretient avec les candidats au législatives, d’ingérence dans les élections prévues en mai.
Il a en outre affirmé que la décision de son parti est « libanaise ». 
« Nous prenons nos propres décisions, et le Hezbollah fait passer les intérêts du Liban en premier, a déclaré Sayed Nasrallah.
Les autres doivent nous dire ce qu’ils ont fait pour le Liban (…) La décision du Hezbollah est libanaise, il faut discuter de la +libanité+ des partis qui reçoivent des ordres des ambassades ».

La délimitation des frontières

Alors que l’émissaire américain, Amos Hochstein, est arrivé mardi à Beyrouth, Sayed Nasrallah a été interrogé au sujet de la délimitation des frontières maritimes, le Liban et Israel étant censés relancer les pourparlers indirects.
Le chef du Hezbollah a assuré que cette décision revenait à l’Etat libanais. 
« Quoi que décide le gouvernement libanais je le respecterai. En tant que Résistance je ne me mêle pas (de cette question) », a-t-il ajouté. 
Il a aussi assuré qu’il n’y a pas eu de « débat en interne » au sein de son parti sur cette question.  « Nous n’intervenons pas dans les négociations sur la démarcation des frontières, car nous ne reconnaissons pas l’existence d’Israël », a-t-il poursuivi.
Et de souligner: « Nous sommes contre toute normalisation, coopération ou coordination avec l’ennemi, et c’est la position officielle libanaise ».

Le retrait de Hariri

Interrogé sur la décision de l’ex-Premier ministre libanais, Saad Hariri, de se retirer de la vie politique, le chef du Hezbollah l’a qualifiée de « regrettable ».
« Son absence du courant du Futur aura un impact significatif sur les élections, et les opportunités de coopération avec cette formation étaient et restent de mise », a-t-il ajouté, estimant que « dire que le retrait du Futur ouvrira la voie à l’extrémisme est exagéré ».

Les propositions du Koweït

S’agissant des douze conditions présentées par le Koweït au Liban, Sayed Nasrallah a affirmé que « personne ne nous a demandé une réponse, la réponse est attendue du gouvernement libanais ». 
Il a toutefois critiqué la méthode koweïtienne, affirmant qu’il aurait mieux valu dialoguer. Il a aussi indiqué que son parti n’interférait pas dans les affaires internes des pays.
« Nous n’interférons ni dans les Emirats, ni en Arabie saoudite. Mais nous soutenons le peuple yéménite qui fait face, depuis 8 ans, à une guerre destructrice de la part de l’Arabie… », a expliqué Sayed Nasrallah.
« Nous n’interférons pas dans les affaires internes des pays ».  Celui qui demande au Liban ou à une partie de ne pas s’ingérer dans ses affaires intérieures doit d’abord cesser de s’ingérer dans nos affaires intérieures », a lancé le secrétaire général du Hezbollah.
Le Koweït avait soumis fin janvier douze conditions aux autorités libanaises, lors d’une visite de son chef de la diplomatie à Beyrouth. 
Cette feuille appelle entre autres « au désarmement et la dissolution de toutes les milices » et « à l’extension du contrôle du gouvernement libanais sur tout son territoire », dans une allusion aux armes du Hezbollah.

L’objectif de la normalisation

Questionne sur les effets de la normalisation de certains pays sur le peuple palestinien, Sayed Nasrallah a affirmé que « l’objectif principal de la normalisation est que le peuple palestinien atteigne la frustration et le désespoir, pour qu’il renonce finalement à ses droits ».
« Les données sur le terrain prouvent que peuple palestinien, de toutes tendances confondues, n’a d’autres choix que la voie de la résistance.
Il est hors de question de parler de négociations ou d’une solution à deux États en Palestine, tout ce que le gouvernement ennemi attend de l’Autorité palestinienne, c’est une coordination sécuritaire ».

Yémen, Syrie, Algérie

Sur autre plan, il a déclaré que « les dernières opérations yéménites contre les Emirats constituent une réaction. Il est clair que cette riposte se poursuivra si l’inplication émiratie dans la guerre contre le Yémen se poursuit. 
Ce qui protègera les EAU, c’est leur retrait de la guerre contre le Yémen et leur non-ingérence dans les affaires interne des autres pays ».
S’agissant de la Syrie, Sayed Nasrallah a affirmé que « la présence américaine à l’est de l’Euphrate syrien vise à piller le pétrole et le gaz ».
Le chef du Hezbollah a en outre salué « la position de l’Algérie sur la question palestinienne et son rejet de l’adhésion de Tel-Aviv au statut d’observateur auprès de l’Union africaine ».


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