jeudi 10 février 2022

Mahmoud Abbas prépare sa succession, Hussein al-Cheikh à l'affût


Mahmoud Abbas (86 ans) affaibli par la vieillesse et de moins en moins apprécié par la rue palestinienne est en train de préparer sa succession tout en renforçant son emprise sur les institutions palestiniennes......Décryptage.......

Mahmoud Abbas est sans mandat électif depuis treize ans ce qui fait de lui un dictateur. Le Raïs y a renoncé l’an dernier, ainsi qu’aux législatives, au demeurant. La crainte d’une défaite, d’un revers de son parti terroriste, le Fatah en faible concurrence avec le mouvement terroriste Hamas a beaucoup joué dans ce choix. 
Cela étant, le Raïs a convoqué dernièrement une réunion du comité central palestinien (CCP) de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à la Moqata’a ou palais présidentiel de Ramallah. 
Sans surprise, il a nommé au poste clé de secrétaire général de l’organisation, son conseiller et fidèle compagnon, Hussein al-Cheikh (61 ans), l’actuel ministre des Affaires civiles chargé des relations avec Israël.
Ce dernier avant que de succéder à Mahmoud Abbas très certainement, devra remplacer dans un premier temps Saëb Erakat, longtemps négociateur palestinien durant le processus de paix avec Israël, qui a été emporté par la Covid en novembre 2020. 
Il se devra de reprendre un dossier du processus de paix bloqué plus d’une décennie que l’autre partie ne semble pas, pour l’heure vouloir rouvrir, Naftali Bennett s’y oppose et Washington n’en fait pas une priorité. 
S’il est connu que Hussein al-Cheikh a la côte auprès des autorités israéliennes ce n’est pas le cas du côté de la rue palestinienne qui lui voue une haine sans pareil, quant à ses pairs, ils n’éprouvent à son égard que du mépris. Mais il n’en a cure, désormais second après Mahmoud Abbas, il devrait assumer la transition du pouvoir à la mort d'Abbas.
Hussein al-Cheikh est un bon vivant, imbu de sa personne, c’est un fumeur invétéré qui s’habille et se chausse à l’italienne et s’entoure de belles assistantes. En "Palestine" on voit en lui le type idéal de l’homme d’appa­reil et d’argent, un opportuniste « capable d’une flexibilité sans limites ». 
Affaires économiques avec Israël, permis de passer les frontières, contacts diplomati­ques… tout passe justement par lui. 
Vu sous cet angle, le pou­voir palestinien ne devrait pas lui échapper. En Israël on en est d’ailleurs totalement convaincu. 
Sans cursus véritable, il doit sa « légitimité » à une dizaine d’années passées derrière les barreaux, lorsqu’il a été incarcéré à l’âge de 18 ans jusqu’à la fin des années 80.
C’est là où il a appris l’hébreu et la politique. A sa libération il a gravité autour des « princes » du Fatah : Jibril Rajoub, Marouane Barghouti, Mohammed Dahlan, camarades et rivaux liés par l’âge, la prison et l’ambition, dira de lui le journal Le Monde. 
Yasser Arafat s’en servira d’ailleurs pour affai­blir le remuant Barghouti. Mais ce que retiennent surtout les Palestiniens de Hussein al-Cheikh, c’est quand il fut chargé par Mahmoud Abbas de convain­cre Marouane Barghouti, son vieux rival incarcéré à vie en Israël, de ne pas se présenter à la présidentielle. 
Une image qui est restée dans les mémoires, la photographie d’al-­Cheikh sortant d’une luxueuse ber­line sous les murs de la prison.

Source HesPress

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