dimanche 3 juillet 2016

Hébron bouclé par Israël après des attaques sanglantes






L'armée israélienne a bouclé samedi la poudrière de Hébron, la plus grande ville de Judée-Samarie, et les villages environnants, après la mort de deux Israéliens dans une vague d'attaques palestiniennes. Le regain de violences a coïncidé avec la publication vendredi par le Quartette international d'un rapport exhortant Israéliens et Palestiniens à renoncer respectivement à la "colonisation" et à la violence, qui minent selon lui les chances de paix...







En 48 heures, quatre attaques palestiniennes, trois en Judée-Samarie et une près de Tel-Aviv, ont coûté la vie à deux Israéliens, tandis que six autres ont été blessés.
Trois terroristes palestiniens ont été abattus, dont deux étaient originaires d'un village proche de Hébron, ville du sud de la Judée-Samarie.
Les autorités israéliennes ont pris plusieurs mesures de rétorsion, dont le bouclage de Hébron où deux bataillons ont été dépêchés en renfort, et la réduction des transferts des taxes due à l'Autorité palestinienne.
Samedi, les soldats ont verrouillé les entrées de cette ville de quelque 200 000 habitants palestiniens et installé des barrières bloquant les voies d'accès de et vers la ville, à l'exception de celle du nord qui mène au village de Halhoul en route pour Jérusalem, selon le correspondant de l'AFP sur place.
La sécurité palestinienne a déclaré que l'armée avait ouvert les entrées des villages de Saïr et Halhoul, mais la porte-parole de l'armée israélienne a indiqué qu'elles étaient déjà en partie ouvertes.
Dans ce contexte, le Premier ministre Benjamin Netanyahu réunissait son cabinet de sécurité restreint samedi soir, selon un responsable israélien.


«Briser le cycle d'attaques»

Ces mesures de rétorsion sont selon l'armée, «les plus substantielles sur le terrain depuis 2014«, lorsque les soldats avaient lancé une vaste opération à la recherche de trois jeunes Israéliens enlevés qui avaient été ensuite assassinés par des activistes palestiniens.
Hébron a concentré une partie des violences qui secouent depuis début octobre 2015 les Territoires palestiniens, Israël et Jérusalem.
Selon l'armée, environ 80 attaques anti-israéliennes ont été menées par des Palestiniens originaires de la région de Hébron.
Le bouclage «vise à briser le cycle d'attaques meurtrières. La présence (de soldats) permettra de prévenir et déjouer des attaques supplémentaires», selon Peter Lerner, le porte-parole de l'armée.
L'armée a en outre révoqué les permis de travail israéliens de tous les habitants du village, a-t-il ajouté.
La vague d'attaques a été déclenchée jeudi par un Palestinien de 17 ans qui a poignardé à mort dans son sommeil une adolescente israélo-américaine après s'être infiltré dans sa maison de Kyriat Arba, proche de Hébron.
Le lendemain, un père de famille israélien a été tué après qu'un Palestinien ait ouvert le feu sur sa voiture près de Hébron avant de prendre la fuite.
Le même jour, une Palestinienne, parente de l'assaillant de Kyriat Arba, a été abattue après avoir tenté de poignarder des gardes-frontières israéliens à Hébron.
Hébron est une poudrière depuis que 500 habitants juifs se sont installés dans le centre historique juif de la ville, barricadés sous haute protection militaire et retranchés derrière une zone tampon interdite d'accès aux habitants palestiniens.


«Responsabilité» de Facebook

«Les dirigeants palestiniens et la population de Hébron soutiennent l'atmosphère incitant à la violence et ils doivent sentir les conséquences de leurs actes dans la vie quotidienne», a déclaré M. Erdan.
Ce dernier a par ailleurs déclaré que le géant des réseaux sociaux Facebook avait sa part de «responsabilité» dans les violences palestiniennes.
Il a indiqué à la chaîne privée 2 que tous les «discours, incitations et mensonges» des jeunes palestiniens avant les attaques meurtrières «étaient publiés sur Facebook».
M. Erdan a également accusé le géant américain de «saboter» le travail de la police israélienne en ne retirant pas ces publications.
Réagissant au rapport du Quartette, M. Netanyahu a qualifié de «mythe» l'idée que la colonisation sapait la paix.
Dans l'autre camp, le haut responsable palestinien Saëb Erekat a regretté que le rapport critique les Palestiniens «qui vivent sous une occupation militaire et coloniale».


Source Canoe.ca