Vittorio de Sica choisit de faire débuter son film dans la plus parfaite légèreté. Des jeunes gens jouent au tennis, font des ballades à vélo, rient aux éclats, tout n’est que luxe, calme et volupté.
La magnifique Dominique Sanda est au centre d’un marivaudage qui sent bon l’apesanteur et la versatilité.
Mais ce ton léger et badin bascule petit à petit comme dans le roman éponyme de Giorgio Bassani, alors que la montée irrésistible de l’antisémitisme en Italie entre 1938 et 1942 fait courir un risque mortel à une grande famille aristocratique juive de Ferrare qui ne voit pas le danger approcher inexorablement.
En préférant restés cloitrés dans leur propriété aussi gigantesque que magnifique, avec des cours particuliers pour les enfants et de la place plus qu’il n’en faut, les Finzi-Contini préfèrent ignorer les faits plutôt que de s’y confronter, à croire que les privilèges séculaires les rendent aussi vaniteux qu’aveugles.
La jeune Micòl interprétée par Dominique Sanda personnifie à elle seule l’intemporalité de sa condition aristocratique, au-dessus de toute contrainte matérielle contraignante et détachée de la réalité.
La relation amoureuse entre elle et le jeune intellectuel bourgeois juif pourrait être l’intrigue principale du film si elle ne s’insérait dans un contexte des plus tragiques. Le désir et le marivaudage semblent bien dérisoires face au destin d’une famille que l’histoire va anéantir.
Cette ressortie en salles du Jardin des Finzi-Contini en version 4K restaurée est un des grands évènements cinéma de l’été.
Difficile de résister à la tentation vu la grande majesté d’un film réalisé par un des maitres du cinéma italien.
Synopsis: Italie, 1938… Alors que l’idéologie fasciste imprègne insidieusement les moeurs italiennes, les mesures anti-juives se multiplient et les clubs sportifs sont interdits aux membres non aryens.
Les Finzi Contini, pilier de l’aristocratie de Ferrare, accueillent des jeunes gens de la petite bourgeoisie sur les courts de tennis dans l’immense parc qui entoure le palazzo familial. C’est ainsi que Giorgio a l’occasion de revoir son amie d’enfance, Micol, son premier et éternel amour.
Source PublikArt
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