Le rapport met en exergue les diverses consultations avec les parties concernées, dans l’objectif de renforcer les capacités de cette force alors qu’Israël et les États-Unis réclament une modification de sa mission.
Le secrétaire général souligne dans son rapport que le département des opérations de paix a mené une évaluation au siège des Nations unies, après des consultations politiques avec les parties prenantes concernées et avec les États membres.
Par ailleurs, une mission d’évaluation interdisciplinaire de divers départements, menée par le sous-secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, Mohammad Khaled Khiari, s’est rendue au Liban du 29 février au 7 mars 2020, pour « des consultations avec le bureau de l’Unscol sur la question de l’efficacité et de l’efficience entre les deux missions, et avec des dirigeants libanais, le commandant en chef de l’armée libanaise et le commandant du secteur du Litani-Sud ».
« Une visite prévue en Israël a dû être annulée du fait des restrictions sur les déplacements liées à la pandémie de Covid-19. Outre les consultations au siège de l’ONU à New York, Israël a communiqué ses vues sur l’évaluation par écrit », ajoute le rapport.
Des options en vue de l’amélioration de la technologie ainsi que de la collecte, l’analyse et la communication de données ont été passées en revue. Le contexte et les perspectives de faire avancer le transfert des responsabilités du groupe d’intervention navale de la Finul à l’armée libanaise ont également été examinés.
"Violations israéliennes"
Le secrétaire général déplore dans son rapport « l’occupation continue » par l’armée israélienne du nord du village de Ghajar et de la zone adjacente située au nord de la ligne bleue, ainsi que les survols pratiquement quotidiens du territoire libanais par l’aviation israélienne et les raids qu’elle mène en Syrie en se servant de l’espace aérien libanais.
« Cette dynamique, pourtant extérieure à la zone d’opérations de la Finul et dépassant son mandat, fait néanmoins peser la plus grande menace sur la cessation des hostilités entre Israël et le Liban », estime-t-il.
« La Finul se heurte à de nouveaux problèmes quant à la façon dont elle peut mener ses opérations », note Antonio Guterres.
« Le fait que le Hezbollah et d’autres groupes détiennent des armes échappant au contrôle de l’État libanais entrave sévèrement la capacité de ce dernier à exercer pleinement sa souveraineté et son autorité sur l’étendue de son territoire », réaffirme-t-il.
« Aucun progrès n’a été accompli sur le plan politique pour ce qui est de l’instauration d’un cessez-le-feu permanent ou de la démarcation de la frontière terrestre ou maritime entre le Liban et Israël. Les parties ne sont toujours pas disposées à avoir des contacts, hormis au niveau tactique (dans le cadre du groupe tripartite).
La démarcation de la ligne bleue piétine depuis 2017, alors que les pourparlers visant à régler la question des 13 zones faisant l’objet de réserves de la part du Liban n’ont pas encore repris dans le cadre du groupe tripartite.
La Finul a contribué à la création de conditions propices à un processus politique – initiative qui dépasse le cadre de son mandat –, mais tout progrès véritable en direction d’un cessez-le-feu permanent semble hors de portée », estime-t-il.
Stabilité précaire
« La stabilité de la zone d’opérations de la Finul demeure précaire, dans le contexte d’une dynamique du conflit de plus en plus complexe dans la région et de l’absence de progrès politiques pour ce qui est de résoudre les causes profondes du conflit entre Israël et le Liban, notamment au moyen d’un cessez-le-feu permanent, du respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Liban, de la démarcation des frontières et d’un dialogue national dirigé et contrôlé par le Liban pour établir une stratégie de défense nationale », relève avec inquiétude M. Guterres.
« Les tensions prolongées dans la région du Golfe, les préoccupations d’Israël touchant à sa sécurité du fait des capacités militaires du Hezbollah, le conflit syrien et le conflit israélo-palestinien qui n’a toujours pas été réglé sont des facteurs-clés qui influent sur la stabilité de la région et de la ligne bleue, avec un risque toujours plus grand d’une reprise des hostilités entre les deux parties, même en cas de déclenchement fortuit », prévient-il.
« En attendant un accord final sur la frontière entre le Liban et Israël et tant que l’armée libanaise n’est pas en mesure de se déployer dans le sud du pays en bien plus grand nombre, pour des raisons économiques et politiques », M. Guterres demeure « convaincu que les activités opérationnelles et de liaison de la Finul continuent d’être un mécanisme efficace de dissuasion, de prévention et d’apaisement essentiels, dans un contexte où une escalade peut facilement être déclenchée.
L’influence de la Finul et son aptitude à continuer de s’acquitter des tâches qui lui ont été confiées sont inextricablement liées à ses capacités ».
Et le secrétaire général de conclure : « La force, avec son dispositif robuste, reste nécessaire pour empêcher des défaillances sur le plan de la sécurité, jusqu’à ce que les conditions sur le terrain changent en direction d’un cessez-le-feu permanent entre le Liban et Israël.
Si les options relatives à l’optimisation des capacités de la Finul énoncées dans le présent rapport sont appuyées et avalisées par le Conseil de sécurité, le secrétariat entamera des pourparlers avec le gouvernement libanais, le gouvernement israélien ainsi qu’avec les pays qui fournissent des contingents, en vue d’achever le processus de mise en œuvre le plus rapidement possible. »
Source L'Orient le Jour
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