mercredi 10 juillet 2019

Exposition: Le peintre Bartolomé Bermejo, un juif «converti» étroitement surveillé par l'Inquisition....


La National Gallery de Londres révèle hors d'Espagne le peintre Bartolomé Bermejo. Né vers 1440, mort après 1501, l'homme a créé une peinture dans le goût flamand. Il subsiste aujourd'hui de lui moins de vingt oeuvres.......Portrait........



C'est un artiste rare. Moins de vingt panneaux de sa main ont survécu. C'est un homme mystérieux. 
Les érudits n'ont presque rien trouvé sur Bartolomé de Cárdenos, dit Bartolomé Bermejo. 
Un mot signifiant «rouge» en espagnol. L'homme était peut-être rouquin, comme le Rosso de la peinture florentine. Nous manque ainsi la date précise de sa naissance, comme du reste celle de sa mort. Il semble que l'artiste, aujourd'hui présenté à la National Gallery de Londres, ait vu le jour à Cordoue vers 1440. Il disparaît des annales après 1501.
Bermejo a connu une existence itinérante et incertaine. La chose pourrait être due à des origines israélites. 
Il se serait alors agit d'un des «convertis» étroitement surveillés par l'Inquisition. 
L'Espagne demeurait alors un pays où il faisait bon ne pas vivre. 
Sa femme a en tout cas été inquiétée par l'Eglise pour sa «méconnaissance des prières» et des pratiques proches du judaïsme totalement interdit à partir de 1492. 
Il semble peu probable qu'on en apprenne un jour davantage sur lui. Il est déjà beau de posséder de la main de ce peintre magnifique quelques créations signées et datées, dont une «Pietà» accrochée dans la cathédrale de Barcelone. Un cartel peint, en bas à gauche, donne quelques indications et les chiffres 1490.

Sept tableaux en tout

La «Pietà» en question se retrouve aujourd'hui dans la Salle 1 de la National Gallery. 
Un espace accueillant des expositions comprenant peu d'oeuvres. Une seule même dans le cas de «La Conversion de sainte Marie-Madeleine» de Guido Cagnacci, dont je vous avais parlé en son temps. Londres abrite en effet jusqu'au 29 septembre une queue de comète.
L'Espagne vient d'organiser son grand hommage à Bermejo. D'abord au Prado de Madrid. Puis au Museu Nacional d'Art Catalunya. 
Un doublé empêchant la capitale britannique de prétendre à trop de pièces autographes, exécutées sur de fragiles panneaux de bois. C'est en fait un prêté pour un rendu. 
Depuis 1975, l'institution londonienne possède l'indispensable «Saint Michel» de 1468. Son envoi à Madrid, puis à Barcelone, était visiblement lié à une réciprocité. D'où la «Pietà». D'où quatre autre petites peintures sacrées appartenant également à Barcelone.
La dernière œuvre importante (il y en a donc sept en tout) vient d'Italie. Il s'agit d'un triptyque commandé par un marchand transalpin établi en Espagne, Francesco della Chiesa. 
A sa mort «La Vierge de Montserrat» est allée en héritage dans sa ville d'origine, Acqui, où il se trouve toujours dans l'église. Aucun amateur, ou presque, ne l'a sans doute jamais vu sur place. 
La petite cité reste trop périphérique. 
Bien éclairé, visible de près, ce chef-d’œuvre proche de l'art flamand du XVe siècle constitue ici une révélation. 
Les experts pensent pourtant que les volets latéraux ont dû être exécutés «par des aides sur des dessins du maître». Mais comment en être assuré 550 ans après?

Peu, mais bien

Je regrette bien sûr de ne pas avoir vu cette rétrospective à Barcelone, où elle comptait 48 numéros en ajoutant des réalisations dues à des contemporains de Bermejo. 
Il fallait bien étoffer. Mais ce petit dossier montre une fois de plus que le nombre de pièces importe finalement peu. 
Il est ainsi permis de parler ici d'une révélation. Une révélation dans le genre apéritif.

Pratique

«Bermejo» National Gallery Londres, Trafalgar Square
jusqu'au 29 septembre
Tél. 004420 77 47 28 85
Ouvert tous les jours de 10h à 18h et le vendredi jusqu'à 21h.

Source Bilan
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