La cité polonaise renaît et investit les manufactures de l’époque où elle était capitale du textile et du tissage. Elle abrite aussi les studios et l’école qui a révélé Wajda, Kieslowski, Polanski......Détails.......
De retour d’un week-end à Łódź, les arguments se bousculent en faveur de cette agglomération peu connue du centre de la Pologne : la troisième ville du pays offre en effet une passionnante plongée dans l’histoire, l’architecture, les arts, les sciences… et tout y est accessible à pied ou en tramway.
Les deux surnoms de Łódź collent à son passé et sa personnalité.
Le premier, la « Manchester polonaise », tient à son ancien statut de capitale du textile et du tissage à la fin du XIXe siècle ; le second la hisse au rang de « Hollywood polonais ».
L’Ecole nationale du film, fondée en 1948, a formé des réalisateurs comme Andrzej Wajda, Krzysztof Kieslowski et Roman Polanski (des étoiles à leurs noms sont incrustées dans le bitume de la rue principale de Łódź) et ouvre ses portes aux touristes, tout comme le musée de la Cinématographie qui la jouxte.
On change d’ambiance à chaque pas
L’industrie du cinéma, fuyant Varsovie dévastée par la Seconde Guerre mondiale, avait trouvé refuge dans cette cité saignée par l’Holocauste (avant guerre, la communauté juive représentait un tiers de la population), mais aux bâtiments préservés, et dont l’appétit de reconstruction, après les années de joug soviétique, s’est révélé particulièrement vivace.
Au cœur même de la ville, d’impressionnantes manufactures en brique surgissent, magnifiquement réhabilitées.
Elles côtoient des villas et des palais (plus de deux cents en tout) aux styles et ornements parfois extravagants, dont plusieurs sont ouverts au public : autant de témoignages de la richesse et du désir de se singulariser des magnats du coton, du lin et de la laine, avant un déclin industriel accéléré par la crise de 1929.
Dans la rue Piotrkowska, l’artère rectiligne qui fend le centre-ville sur plus de 4 kilomètres (la plus longue rue du pays), mieux vaut avoir les yeux partout ! Entre les façades Art déco, Art nouveau, les fresques de street art, les sculptures d’artistes majeurs (comme le pianiste Arthur Rubinstein), les arrière-cours qui cachent de charmants petits restos ou des découvertes insolites (tel ce « passage des Roses », ourlé d’immeubles aux miroitantes façades de verre gravé de motifs floraux), on change d’ambiance à chaque pas.
Ainsi, aux numéros 138/140, une inscription murale, « Off », signale une usine de coton désormais occupée par des ateliers créatifs, des restaurants, des magasins, des boutiques d’objets design, des galeries vintage, des cafés et des clubs musicaux ; le Off Piotrkowska [photo] est devenu le pouls de la jeunesse locale et bat sur un tempo tout en décontraction festive.
ais, entre la découverte de musées historiques ou d’art contemporain (le splendide MS2) et les pauses récréatives, on ne peut quitter Łódź sans arpenter, sur une petite colline, le très émouvant cimetière juif, qui s’étend sur 42 hectares (en surface, cela en fait la plus grande nécropole juive d’Europe) et renvoie aux années funestes du ghetto…
Un gros supplément d’âme pour cette ville de Łódź, qui vibre aujourd’hui d’une belle énergie communicative. Un city break emballant.
Y aller
En avion, Paris-Varsovie (2h) puis train (1h) pour Fabryczna, la gare futuriste de Łódź.
Dormir
Vienna House Hôtel Andel’s Łódź, Ul. Ogrodowa 17, 91-065 Łódź. Immense filature rénovée, design de haut vol, piscine vitrée sur le toit… Un palais de brique rouge pour 96 € la double.
Stare Kino Cinema Residence, Piotrkowska 120. Aux volumes spectaculaires du majestueux Vienna House Hôtel, on peut préférer l’intimité et la thématique soignée de cet appart-hôtel niché dans une des arrière-cours de la rue principale de Łódź, et occupant un bâtiment du XIXe siècle.
A partir de 59 € la nuit, on a le choix de la déco, différente dans chaque chambre ou suite ; inspirée par différentes époques, des années 20 à aujourd’hui, elle est toujours liée au 7ème art avec de grandes affiches de films ou des accessoires de tournage.
Murs de brique ou tapissés de papier peint, parquet en bois noir ou en point de Hongrie acajou, kitchenette équipée avec réfrigérateur et machine à café ; et on peut même aller au ciné : l’établissement est doté d’une petite salle de projection et propose des DVD à ses clients à l’accueil !
Manger et boire un verre
Grand choix au très branché Off Piotrkowska ! Repas traditionnel au Galicja, après la porte d’entrée de la Manufaktura (Karskiego 58), site industriel revitalisé avec ses 250 magasins, son théâtre, son cinéma, sa fontaine…
Restaurant Piwnica Lodsa, Sienkiewicza 67.
Dans une rue calme, un petit resto en souplex, à la déco toute simple mais pimpante.
Un lieu anti-touristique où l’on sert de goûteux plats à base de porc et de canard (des viandes fréquemment cuisinées en Pologne) dont le prix tourne autour de 8 €. Ne pas manquer la soupe blanche de pommes de terre, très populaire, qui est un délice (2,50€) et les harengs marinés (3,50€).
Shopping
Boutique Pan tu nie stal, OFF Piotrkowska 138-140. Le nom de ce repaire de jeunes créateurs signifie « T’étais pas là toi », référence à une remarque en forme de reproche fréquemment adressée aux resquilleurs dans les longues files d’attente devant les commerces durant la période communiste. Vêtements, sacs, mugs, mini boîtes d’allumettes très graphiques à 10 centimes… On ne peut que trouver son bonheur.
Manufaktura, Karskiego 58. Dans cette ville dans la ville, un immense centre commercial regroupe toutes les marques internationales (250 enseignes) mais abrite aussi des boutiques polonaises qui recèlent de bonnes surprises, et on y trouve un supermarché qui regorge de produits alimentaires typiquement polonais à rapporter. Incontournable.
Source Telerama
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