Dan L. est un jeune Franco-Israélien qui a été impliqués dans une triste affaire ayant entrainée le décés d'un père de famille marocain. Une demande d'extradition a été faite auprès d'Israël par la justice Française mais cette extradition mettrait en grand danger Dan, la communauté musulmane s'étant convaincu que cette affaire est un crime raciste. Une pétition a été créée contre l'extradition de Dan L. afin qu'il soit jugé en Israël......Détails sur cette triste affaire et lien vers la petition ici......
Rappel des faits
Sa mort avait réveillé un profond sentiment d'injustice dans certaines couches de la population. Sur des sites d'information communautaire, (oumma.com, islametinfo.fr, panamza.com…), l'origine des agresseurs – et leur sympathie supposée pour la Ligue de défense juive (LDJ) – suffisait à établir la dimension raciste de son « meurtre ».
La très discrète couverture médiatique de son destin tragique – souvent comparée à l'émoi suscité par la mort de Clément Méric ou de Ilan Halimi – a alimenté le sentiment d'une indignation à géométrie variable.
Deux morceaux de rap (à écouter ici et ici), écrits à la mémoire du vigile, témoignent de la charge symbolique de ce fait-divers, au prix parfois de quelques erreurs factuelles.
L'un affirme, contre la vérité du dossier, que le vigile a été « jeté » dans le canal parce qu'il était arabe ; l'autre dénonce, avant même la tenue du procès, « une justice à deux vitesses » soupçonnée de couvrir les « milices protégées par Manuel Valls ».
Tous les ingrédients étaient réunis pour que Dieudonné s'empare de l'affaire : une vidéo postée sur Internet montre la veuve du vigile, se voyant remettre le fruit d'un appel aux dons par le polémiste et essayiste d'extrême droite Alain Soral.
Aucun des témoignages recueillis durant l'instruction n'a permis d'asseoir la motivation ethnique ou religieuse de l'altercation qui a conduit à la mort de Saïd Bourarach.
Faute d'une véritable enquête de personnalité, les relations des agresseurs avec la LDJ n'ont pas davantage pu être établies. La circonstance aggravante de crime « raciste » n'a pas été retenue par la justice.
« La seule appartenance des mis en examen, à la supposer établie, à un groupuscule politique de quelque nature qu'il soit ne saurait emporter présomption d'un mobile au moment des faits », argumente le juge d'instruction.
Coups au visage
Que dit le dossier ? Le 30 mars 2010, Dan L., 19 ans à l'époque des faits, dreadlocks blondes nouées dans la nuque, se rend avec sa petite amie au magasin de bricolage Batkor de Bobigny pour y acheter un pot de peinture et un pinceau.
Il est un peu plus de 19 heures. Le magasin est en train de fermer ses portes. Devant l'entrée principale, Saïd Bourarach, le vigile, refuse de le laisser entrer, celui-ci lui aurait déclaré " Je n'ai pas deux ou trois minutes pour ta race", celui-ci ayant vu sa Magen David autour du cou. Le ton monte. Les deux hommes s'insultent copieusement.
Alertés par les cris, plusieurs collègues du vigile accourent. Tous témoigneront devant les enquêteurs de l'extrême nervosité de ce jeune client, « excité », voire « enragé ».
Aucun ne fera cependant état d'insultes à caractère racial. Ils aperçoivent alors Saïd Bourarach, bombe lacrymogène en avant, tenant son chien en laisse, lancé à la poursuite de Dan L..
Ce dernier regagne en courant sa voiture, où l'attend sa petite amie. Un témoin l'entend lancer : « Là, je les appelle, on va te niquer ta mère, on va te tuer, j'habite la cité d'à côté. » Le jeune se met torse nu et se saisit d'une manivelle de cric dans le coffre de sa Clio.
Quelques minutes plus tard, le grand frère de Dan L., accompagné de quelques amis, arrive sur place.
Le groupe fond sur le vigile. Dan L. reconnaîtra lui avoir porté au moins un coup au visage. Un témoin fait état de plusieurs coups échangés (l'autopsie constatera de nombreux hématomes, dont l'origine n'a pas pu être déterminée avec certitude par l'enquête).
Le vigile fait alors usage de sa gazeuse, aspergeant copieusement le groupe tandis que ses collègues se replient dans le magasin. Selon des témoignages concordants, il lâche également son chien, sans muselière, sur ses agresseurs.
Pris en chasse
A cet instant, le système automatique de fermeture des portes se déclenche, et la situation dégénère.
Un chef de secteur du magasin tente de faire entrer Saïd Bourarach par la porte de service.
Il aperçoit alors Dan L., faisant tournoyer son cric, et un de ses amis brandissant une grosse pierre au-dessus de sa tête.
Selon plusieurs témoins, l'un des agresseurs aurait alors menacé de tuer le chien.
Le vigile, qui refuse d'abandonner la bête, renonce à se mettre à l'abri dans le magasin et repart en direction du groupe en vidant le contenu de sa gazeuse. Ses collègues ne le reverront plus vivant.
Saïd Bourarach dévale la cote qui sépare le magasin du canal de l'Ourcq et court le long de la berge, pris en chasse par ses agresseurs.
Ce sont deux agents de la SNCF, travaillant sur l'autre rive du canal, large d'environ 18 mètres, qui racontent la suite aux enquêteurs.
Manifestement à bout de souffle, sur le point d'être rattrapé par ses poursuivants, le vigile se débarrasse de sa veste et se jette dans le canal. Les deux cheminots affirment avoir vu le groupe de poursuivants jeter des pierres dans l'eau, tandis que le vigile nageait énergiquement vers l'autre berge.
Le groupe de jeunes décide alors de rebrousser chemin, non sans avoir récupéré un paquet de cigarettes dans la veste du futur noyé.
La police les retrouvera peu après dans une maison de Pantin, l'un faisant semblant de dormir, un autre enfoui sous un tas de linge tandis qu'un troisième s'était caché dans le placard.
L'enquête établira que le vigile est mort par noyade. A cause d'un pot de peinture.
Une interprétation extensive de la qualification criminelle
En septembre 2013, un juge d'instruction de Bobigny a décidé de renvoyer les quatre agresseurs de Saïd Bourarach devant une cour d'assises pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Une qualification criminelle contestée par l'avocat du principal accusé, Me Paul Le Fèvre, qui estime que le lien de cause à effet entre les violences et la mort n'est pas « direct », comme il se doit en matière criminelle.
Ce ne sont pas les coups portés qui ont provoqué la noyade, dit-il, mais le saut « volontaire » de la victime dans l'eau.
Il avait donc fait appel en demandant le renvoi de son client devant un tribunal pour un simple délit.
Le 26 mars, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris ne l'a pas suivi et a validé la qualification retenue par le juge d'instruction.
Ce dernier considérait que le « saut » mortel de Saïd Bourarach avait été provoqué par un « choc émotif » qui était bien la « conséquence directe » des « violences physiques » et du « comportement » général de ses poursuivants, la victime ne trouvant « comme seul échappatoire qu'un saut dans le canal ».
Une lecture des textes peu commune mais pas inédite.
La qualification de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » s'est accompagnée, au fil des années, d'une interprétation extensive.
Depuis un arrêt de la cour d'appel de Lyon du 29 octobre 2002, un vol de sac à main peut vous mener aux assises. Le 30 mars 2001, Odette A. est victime d'un vol violent commis par trois jeunes femmes.
La vieille dame chute et se fracture le fémur. Hospitalisée d'urgence, elle se voit poser une prothèse et, « de complication en complication », meurt quatre mois plus tard. Les trois voleuses ont été poursuivies pour « vol aggravé accompagné de violences ayant entraîné la mort ».
Un suicide est également susceptible d'être qualifié en crime, a tranché le 25 avril 2003 la cour d'appel de Paris.
Eric Y. est victime d'une tentative d'extorsion dans son appartement, commise par deux faux policiers qui le contraignent à signer des documents. Sa fille est dans la pièce.
Pour « échapper à leur emprise » et permettre à sa fille de s'échapper, Eric se défenestre. Les deux agresseurs ont été accusés de « tentative d'extorsion de fonds accompagnée de violences ayant entraîné la mort ». Le coup de poing d'un complice peut également valoir qualification criminelle, selon un arrêt du 3 novembre 1999 de la cour d'appel de Versailles.
Dans une salle à manger, André se bat contre Kamel et Régis. Ce dernier assène à André un coup de poing qui le fait chuter au sol, il décède des suites d'un choc crânien.
Kamel a été poursuivi pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » au motif « qu'André avait été affaibli après qu'il se fut battu avec Kamel (…), ce qui l'avait empêché de résister (...) efficacement à l'attaque ».
Il est clair que cette affaire est tragique mais la vie de Dan L. est clairement en danger en cas d'extradition en France, la communauté musulmane s'étant convaincu que ce décés est un crime raciste. En prison, tout pourrait arriver, la communauté musulmane y étant trés largement représentée.....
Signer cette pétition est la seule chose que nous puissions faire désormais.....
Source Koide9enisrael et Le Monde