Israël et la Jordanie ont réussi lundi soir à éviter le pire. Après quelques heures d'intense suspense, tous les membres de l'ambassade de l'État hébreu à Amman ont pu regagner sans encombre leur pays en passant par le pont Allenby.....Détails.......
Parmi eux figurait l'agent de sécurité qui a abattu dimanche un jeune terroriste Jordanien qui l'avait blessé dans le dos à coups de tournevis dans l'enceinte de l'ambassade israélienne.
Ce garde a également tué accidentellement un deuxième Jordanien. Cet «incident» qui a failli dégénérer en crise diplomatique aurait pu déclencher des émeutes parmi les Jordaniens au moment où l'opinion publique de ce pays est chauffée à blanc par les violences de ces derniers jours autour de l'esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem.
Finalement, la diplomatie l'a emporté. À l'issue de plusieurs entretiens téléphoniques entre Benyamin Nétanyahou et le roi Abdallah II, un compromis a été trouvé.
Le garde, qui jouissait de l'immunité diplomatique, n'a pas été remis à la police jordanienne, il s'est contenté de donner sa version des faits aux enquêteurs en présence de diplomates israéliens dans l'enceinte de l'ambassade. Bref, les formes du droit international ont été respectées.
Tout le personnel de l'ambassade, qui avait refusé de quitter la Jordanie sans le garde, a pu revenir au pays.
Benyamin Netanyahou a profité de l'occasion pour féliciter en direct à la radio l'ambassadrice Einat Schlein, mais aussi le garde.
Reste désormais à savoir quel va être le prix à payer pour ce geste de conciliation du souverain jordanien.
Abdallah II entend obtenir une contrepartie. Il souhaite qu'Israël démantèle les portiques de détecteurs de métaux installés par Israël aux entrées de l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'Islam, à la suite du meurtre le 14 juillet de deux policiers israéliens aux abords de ce site. Le dossier est hypersensible pour la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem.
Depuis l'installation de ces détecteurs, les Palestiniens prient à l'extérieur de l'esplanade en signe de protestation.
La tension n'a ensuite cessé de monter aussi bien à Jérusalem, en Judée-Samarie, dans la bande de Gaza, mais aussi en Jordanie ou en Turquie, notamment.
Les risques de dérapage vers une nouvelle intifada sont tels que le conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni d'urgence à huis clos dans la soirée de lundi, à la demande notamment de la France.
Ses quinze membres se sont accordés «sur la nécessité d'une désescalade, sur la condamnation des violences, sur l'urgence d'un dialogue pour apaiser les tensions à Jérusalem».
Autre signe de la crise qui couve: tous les diplomates et employés des représentations israéliennes en Turquie ont reçu ordre de travailler de chez eux.
Un accord à l'amiable entre Israël et la Jordanie devrait permettre de régler une partie du problème avant le prochain test prévu lors de la prière de vendredi lorsque des dizaines de milliers de fidèles musulmans vont affluer vers la vieille ville de Jérusalem.
Selon la plupart des commentateurs, Benyamin Nétanyahou, qui peut se targuer d'avoir «sauvé» le garde, serait en mesure désormais de faire un geste sur les détecteurs sans perdre la face.
L'essentiel pour lui est de préserver les relations privilégiées avec la Jordanie, un des deux pays arabes avec l'Égypte à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1994.
Les deux États coopèrent très étroitement dans le domaine du renseignement. Selon des experts militaires étrangers, des drones israéliens effectuent régulièrement des missions de surveillance à la frontière entre la Syrie et la Jordanie pour repérer les tentatives d'infiltration de commandos de djihadistes de l'État islamique.
Les deux armées ont participé également à des exercices d'entraînement en commun. Préserver une telle alliance vaut sans doute davantage que tous les détecteurs
Source Le Figaro
Suivez-nous sur FaceBook ici: