Deux mois après avoir communiqué sur des résultats historiques, le PDG de Thales, Patrice Caine, a informé il y a quelques jours les marchés que la croissance du groupe serait moins importante que prévue. Si le retour fracassant de la BITD américaine au Proche-Orient aura un poids conséquent sur les futurs prospects de l’électronicien, les succès commerciaux des groupes israéliens en Asie compromettent désormais des marchés considérés pourtant comme acquis......Détails........
Poids lourd des activités de surveillance du spectre cyber et de défense sol-air, les Israéliens n’ont cessé d’accroître leurs parts de marchés au détriment des divisions Sixt et Land de Thales. Et c’est désormais l’entité aéronavale, DMS, qui est leur nouvelle cible.
La semaine dernière, le service d’acquisition sud-coréen, à peine remis des enquêtes qui ont conduit à l’arrestation du président de Samsung, Lee Jae-yong, qui avait choisi l’année dernière le team Thales DMS/Hanwha pour développer le radar local à antenne active des futurs 120 avions de combat KF-X, est revenu de manière spectaculaire sur sa décision pour signer un accord avec l’israélien Elta et acheter sur étagère les technologies du radar AESA EL/M 2052.
Une mauvaise nouvelle qui en accompagne une autre, mais cette fois sur le cœur de croissance de DMS, le marché aéronautique indien.
Par delà la vente des 36 Rafale à New Delhi, DMS ambitionnait d’équiper du radar AESA et la suite de guerre électronique les 83 avions de combat légers Tejas MK2 commandés en novembre dernier (New Delhi voudrait en acquérir 180).
Or c’est Elta qui avait permis à l’IAF, à HAL et à l’ADA de relancer le programme Tejas dans le cadre du «Standard of Preparation 2018» (SoP-18), grâce à son radar 2052, et l’industrie israélienne a donc tenté de contrer la menace que représentait le Rafale pour le remplacement des Mig-21 en faisant du Tejas un véritable avion multirôle.
Parfaitement compatible avec les équipements de guerre électronique en dotation sur la majeure partie des plateformes indiennes, l’EL/M 2052 est optimisé pour tirer les missiles air-air à longue portée BVR Derby d’un autre israélien, Rafael.
Et de fait, HAL a annoncé, le 11 mai, avoir procédé avec succès au tir d’un missile Derby à plus de 50 km. Au moment où Rafael remettait une offre non sollicitée à l’IAF proposant une version portant à 100 km !
Marginalisée dans l’ISR après l’échec du drone Watchkeeper réalisé avec Elbit, l’activité des bureaux d’études de DMS dépend donc désormais quasi essentiellement du bon vouloir des Britanniques dans le cadre du projet FCAS, bien que ceux-ci aient signé un accord analogue avec les Américains pour leur futur UCAV… Et surtout des futurs succès du Rafale.
Source TTU