jeudi 3 novembre 2016

La réforme de l'audiovisuel examinée à la loupe des fonds publics






Le gardien de l'utilisation des fonds publics en Israël a annoncé mercredi qu'il examinait la réforme de la radio-télévision nationale, au coeur d'un intense bras de fer réveillant le spectre de législatives anticipées....





Le bureau du contrôleur de l'Etat Yossef Shapira, chargé de vérifier les politiques du gouvernement et l'usage de l'argent public, a indiqué dans un communiqué avoir commencé à collecter des éléments sur la réforme. Il invoque les "volumes financiers en jeu, le sort de centaines d'employés et l'importance de la question pour le public".
L'Autorité de radiodiffusion israélienne (Israel Broadcasting Authority, IBA) est actuellement au centre d'une âpre querelle politique opposant principalement le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre des Finances Moshe Kahlon.
L'ancien ministre des Communications, Gilad Erdan, avait lancé en 2014 l'idée de remplacer l'IBA par une nouvelle entité dotée de moyens financiers importants, officiellement pour dynamiser un service public souffreteux et concurrencer les chaînes privées. Les procédures de départ à la retraite anticipée et de licenciement ont été entamées et une nouvelle société publique a été mise sur pied, attendant de prendre la relève.
M. Netanyahu soutenait initialement le projet mais il a depuis fait volte-face et tente de le faire annuler. Ses adversaires l'accusent de s'être rendu compte que les journalistes dont il espérait être débarrassé avaient été réembauchés en nombre dans la nouvelle société et que les postes de direction y étaient occupés par des personnalités hostiles.

Le gouvernement pourrait se prononcer dimanche sur un texte de loi initié par des proches de M. Netanyahu et visant à annuler l'établissement de la nouvelle autorité.
Pour l'heure, le Premier ministre se heurte frontalement à son ministre des Finances, le centriste Kahlon, à la tête de son propre parti (Koulanou). M. Kahlon se pose en comptable de l'argent du contribuable et des sommes importantes déjà investies dans la réforme, estimées à au moins 400 millions de shekels (environ 94 millions d'euros).

La confrontation suscite les interrogations sur la possibilité d'une rupture conduisant à des législatives anticipées moins de deux ans après les précédentes. Les gouvernements israéliens sont réputés pour leur durée de vie aléatoire.
Selon les commentateurs, M. Netanyahu devrait cependant obtenir gain de cause grâce à des marchandages et à la volonté des partis de la coalition d'éviter des élections anticipées.



Source L'Orient le Jour


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