lundi 29 décembre 2014

Bilan 2014: une année de réformes inachevées pour l’économie d’Israël


2014 se termine en “queue de poisson” pour l’économie israélienne ; de nombreuses réformes économiques ont été lancées, mais très peu ont abouti. Que retiendra-t-on de l’année civile qui s’achève pour l’économie israélienne ? Sans doute que 2014 aura été une année des occasions manquées : en déclenchant des élections anticipées deux ans seulement après son élection, le Premier ministre israélien a pris le risque de casser la dynamique des grandes réformes lancées en début de législature par son gouvernement...Analyse...


Certes, Israël dispose d’une économie forte et stable, même si son taux de croissance s’est ralenti autour de 2% en 2014. Dorénavant, l’Israélien dispose d’un revenu annuel de 132.000 shekels, soit 28.000 euros par tête, ce qui devrait lui suffire pour vivre convenablement. Mais face au coût élevé de la vie à Tel Aviv, l’Israélien a tendance à préférer la vie bon marché de Berlin ; les réformes manquées y sont pour quelque chose.

LOGEMENT

Les grandes réformes promises par le gouvernement israélien pour réduire le prix de l’immobilier n’ont pas été réalisées : la TVA sur le logement n’a pas été supprimée, la construction massive de logements locatifs n’est restée qu’une vague promesse, et le programme de logements vendus à un prix maximum (ou prix-cible) vient seulement de démarrer.

SALAIRE MINIMUM

Après des mois de négociations, les partenaires sociaux sont tombés d’accord pour revaloriser le salaire minimum gelé depuis plus de deux ans. Seulement voilà : le ministre des Finances a été limogé avant d’avoir eu le temps de publier un décret d’application. Les travailleurs pauvres attendront la mise en place d’une nouvelle Knesset et d’un nouveau gouvernement (ce qui prendra environ six mois) pour obtenir un supplément de pouvoir d’achat.

PAUVRETÉ

1,6 million de pauvres avaient placé beaucoup d’espoir dans le rapport de la commission Elalouf. Pour la première fois, le gouvernement israélien avait décidé de s’attaquer à un des enjeux sociaux les plus urgents : réduire la pauvreté qui touche 21,8% des Israéliens. Le plan concocté par la commission Elalouf, et qui aurait dû être lancé dès 2015, devra encore attendre.

AGROALIMENTAIRE

En mars dernier, la Knesset adoptait une loi visant au renforcement de la concurrence dans la filière de l’agroalimentaire. La loi, qui entrera en vigueur le 15 janvier 2015, devra empêcher les accords d’entente entre fournisseurs et détaillants ; elle obligera notamment les chaînes de distribution à publier leurs prix sur Internet afin de garantir une plus grande transparence. Mais les commerçants ont déjà prévenu : l’affichage des prix sur Internet va accroître leurs frais de fonctionnement qui se répercuteront sur les prix au détail.

SANTÉ

Si Israël dispose d’un très bon niveau de santé publique, les soins coûtent encore trop chers pour de nombreux Israéliens. Et pour cause, le marché de l’assurance-maladie est devenu une véritable jungle : mutuelles de santé, assurances complémentaires, assurances privées , etc. La réforme préparée par le ministère de la Santé visait à pour remettre de l’ordre dans le secteur et donc à abaisser les primes d’assurance ; elle a été remise au placard sine die.

ENTREPRISES PUBLIQUES 

La réforme du secteur public vise à améliorer l’efficacité des entreprises qui restent encore la propriété de l’État. Des entreprises nationales, comme La Poste, la Compagnie d’Electricité, l’Office de Radiodiffusion ou encore l’Autorité des Ports, ont lancé des réformes structurelles pour améliorer les services qu’elles fournissent au public et pour réduire les prix.

EXPLOITATION GAZIÈRE

Le secteur de l’exploitation gazière en méditerranée est en pleine ébullition. En cette fin de 2014, le gouvernement israélien tente de briser le cartel du gaz qu’il a lui-même autorisé il y a quelques années. Le monopole de la prospection gazière, détenu par le groupe israélo-américain Delek-Nobel, n’entend pas se laisser faire. La production de gaz “bleu-blanc” risque de prendre du retard ; entreprises et consommateurs israéliens paieront le prix des zigzags de leurs dirigeants.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley