Dans sa chronique, l’historien Samuel Touron explique comment l’épopée religeuse cathare a fasciné l’Etat-major nazi qui cherchait à prouver la supériorité de la soi-disant race aryenne et s’approprier trésors et pouvoirs cachés. Ces expéditions ont été menées en Ariège et dans l’Aude......Details & Vidéo.......
L’épopée religieuse cathare a fasciné nombre d’idéologues, de théoriciens et de religieux suscitant mystères et spéculations les plus excentriques.
La croisade contre les Albigeois et la destruction progressive de l’ensemble des hérétiques cathares fut si violente et si soudaine qu’elle laissa perplexe nombre d’observateurs contemporains ou non de l’époque quant aux motifs réels de cette extermination religieuse.
Aujourd’hui encore, les historiens s’écharpent sur les raisons tantôt religieuses tantôt politiques ou économiques qui justifièrent – au travers d’une croisade longue de 20 ans et de la création d’un type nouveau d’institution judiciaire : l’Inquisition – l’élimination des Cathares.
L’arrivée au pouvoir du parti national-socialiste en Allemagne permit d’obtenir des financements pour des expéditions archéologiques à la recherche du Graal
Durant les années 1930, les milieux érudits, notamment en Europe du Nord redécouvrirent la civilisation romane et ainsi le catharisme.
Ces « scientifiques », férus d’ésotérisme, ne tardent pas à émettre toutes sortes d’hypothèses sur d’éventuels trésors et pouvoirs cachés détenus par ces bien mystérieux cathares.
L’arrivée au pouvoir du parti national-socialiste en Allemagne permit de donner du crédit à ces théories et d’obtenir des financements pour organiser des expéditions archéologiques à la recherche du Graal.
Afin de comprendre comment ces théories, normalement limitées au salon de conversation entre passionnés, scientifiques et curieux, ont pu être financées par un État, qui plus est, puissant : l’Allemagne nazie, il convient de comprendre le rapport de l’idéologie nationale-socialiste au religieux et au surnaturel. L’Allemagne nazie ne s’est pas seulement contentée de persécuter la religion juive et les Juifs, elle a également entretenu tout un rapport théorique aux autres religions monothéistes et polythéistes.
Renouer avec une religion germanique originelle
Il faut comprendre que, dans sa vision idéologique, le nazisme, doit combler un manque.
En prônant la soi-disant supériorité de la race aryenne et en faisant remonter les peuples germaniques contemporains à un prétendu peuple supérieur aryen, il lui faut prouver cette supériorité par une mythologie précise et des éléments historiques et archéologiques qui, eux, sont véridiques.
Bien que majoritairement chrétienne, l’Allemagne nazie doit donc progressivement renouer avec une religion germanique originelle que nombre d’organisations comme la société de Thulé, fondée avant l’arrivée des nazis au pouvoir, vont tâcher de théoriser.
Le véritable chantre de l’occultisme nazi ne fut pas Adolf Hitler, plutôt distant quant à un sujet qu’il considère comme secondaire et à l’égard duquel il demeura sans doute perplexe, mais Heinrich Himmler, Reichsführer de la redoutable Schutzstaffel (SS).
Fasciné par l’ésotérisme et par la prétendue existence d’une religion païenne germanique unie, le personnage affiche un caractère complexe, se prenant pour la réincarnation d’un roi germanique et initiateur de rites occultes nazis au sein de la SS.
En 1939 afin d’apporter des preuves matérielles à ses théories ésotériques, il fonde l’Ahnenerbe, un institut de recherche, censé prouver la supériorité de la race aryenne.
C’est cet institut qui mena la quête du Graal en pays cathare principalement au château de Montségur.
L’extrême violence de la croisade menée par les rois capétiens contre les Cathares dans le Midi ne pouvait avoir qu’un motif plus important que de simples raisons religieuses, économiques et politiques… »
Alors, pourquoi le château de Montségur comme emplacement du Graal ?
L’essentiel de cette hypothèse repose sur les travaux d’un archéologue allemand du nom d’Otto Rahn.
Fasciné par les mythes et légendes germaniques ainsi que par le catharisme et la culture occitane, il mena dès le début des années 1930 de nombreuses expéditions dans l’Aude et en Ariège afin d’explorer les châteaux cathares et les minces vestiges de leur existence.
Il formula alors une thèse basée sur la légende germanique de Perzival dans laquelle il est fait mention d’un lieu appelé « Montsalvat » dans lequel serait le Graal.
L’étude étymologique qu’il mena lui permit de définir que « Montsalvat » désignait en fait le château de Montségur.
Selon lui, l’extrême violence de la croisade menée par les rois capétiens contre les Cathares dans le Midi ne pouvait avoir qu’un motif plus important que de simples raisons religieuses, économiques et politiques.
Il en conclut donc que les cathares devaient être les derniers gardiens du Graal lequel devait avoir des pouvoirs magiques importants.
La Cour de Lucifer…
Cette théorie qu’il développa dans les dernières année de sa vie dans son ouvrage,
La Cour de Lucifer, publié en 1937, attira l’intérêt de Heinrich Himmler qui en fit ainsi un officier de la SS afin de lui permettre de financer ses expéditions dans le Languedoc et ailleurs en Europe, sa quête l’ayant conduit jusqu’en Islande en passant par l’Italie et l’Allemagne.
Il mena, des années durant, une enquête d’envergure pour confirmer son hypothèse rencontrant des bergers, des paysans, des connaisseurs et universitaires locaux spécialistes du catharisme et de l’époque médiévale.
Il explora les monts pyrénéens, les châteaux en ruines, les grottes et les cirques, les stèles, les peintures, tout ce qui avait un rapport, de près ou de loin, avec les cathares et donc avec le Graal.
En tant qu’archéologue, membre de l’état-major de la SS, il rencontra à plusieurs reprises Heinrich Himmler et Karl-Maria Wiligut, maître s’il en est, du mysticisme allemand. La Cour de Lucifer fut même offert à Adolf Hitler par Heinrich Himmler pour son anniversaire, témoignant du sérieux et du prestige, accordé aux théories d’Otto Rahn.
Mystère autour de la mort d’Otto Rahn retrouvé congelé
Cependant, dès la fin de l’année 1938, en vertu des lois raciales promulguées en Allemagne, Otto Rahn fut radié de la SS, incapable de fournir un document certifiant son « aryanité », sa mère étant d’origine juive.
Les conditions de sa mort demeurent un mystère, son corps fut retrouvé congelé, le 13 mars 1939, sur le massif de l’Empereur en Autriche, alors allemande.
Certains évoquent un assassinat perpétré par les nazis en raison de sa judaïté, d’autres pour sa prétendue homosexualité, les derniers, enfin, évoquent un suicide suivant le rite cathare de l’Endura qui consiste à se laisser mourir de faim et de froid.
Toujours est-il que le mystère plane et sur la mort d’Otto Rahn et sur la présence du Graal dans le château de Montségur, ce dernier demeurant introuvable si tant est qu’il ait existé un jour…
Source Dis Leur & Koide9enisrael
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