Fils d’un professeur de médecine tropicale dans le service de santé des armées, né à Dakar en 1957, le professeur Raoult est un infectiologue et virologue de stature internationale qui emprunte autant aux personnages d’Ibsen qu’aux druides de l’ancienne Gaule.
Un nouveau Pasteur ?
Des premiers, il a en commun la haute conscience de sa valeur et une sorte d’idéalisme aristocratique qui le conduit à s’opposer à la majorité compacte dans les moments de crise ; des seconds, il a l’aspect chevelu et l’autorité sacerdotale.
Autant de qualités qui le rendent suspect aux yeux d’une partie des experts et des sachants, qui espèrent vivement son échec, et providentiel aux yeux des chefs d’État étrangers, qui misent sur la chloroquine pour endiguer la pandémie. Didier Raoult sera-t-il le Pasteur du début du XXIème siècle ou son professeur Nimbus ?
Son baccalauréat littéraire en poche, qu’il passe en candidat libre, le jeune Raoult décide de s’engager comme matelot pour voir du pays. Une fois rassasié d’aventures et de paysages, et pressentant que cette vie n’est pas tout à fait pour lui, il rentre à Marseille.
Son père n’accepte de financer ses études qu’à la condition que celui-ci opte pour la médecine. Un choix judicieux, car la soif de connaissances et la curiosité académique du futur professeur l’amènent à s’intéresser à de nombreux sujets.
Un médecin surdiplômé
Ainsi, il est deux fois docteur en médecine (1981) et en biologie humaine (1985, thèse consacrée à l’étude de la fièvre boutonneuse méditerranéenne) et doublement titulaire d’un C.E.S (Certificat d’Études Supérieures) en bactériologie-virologie clinique (1981) et diagnostic biologique parasitaire (1982).
Il compte également un certificat en pharmacologie générale (1983). Il complète sa formation en Amérique, au Centre pour le contrôle et la prévention des maladies d’Atlanta, où il obtient deux certifications, une sur les principes d’épidémiologie (1983) et l’autre sur le contrôle de la propagation des maladies transmissibles (1984).
Dès 1984, il devient assistant à l’université et crée son premier laboratoire de recherche. Deux ans plus tard, en 1986, il devient maître de conférences, puis professeur, deux ans plus tard.
Il est nommé président de l’Université AIx-Marseille en 1994, à seulement 42 ans.
Il s’empresse de rebaptiser l’université «Université de la Méditerranée» dans l’intention de contester la prééminence historique d’Aix-en-Provence, dans le domaine académique, et de mettre en valeur la ville de Marseille.
En 1995, il obtient le titre de professeur de première classe. Il obtient le grade de professeur de classe exceptionnelle, de 1er échelon, en 2000, et de 2ème échelon en 2003.
A l’origine de découvertes majeures
Le microbiologiste est à l’origine de certaines découvertes majeures, comme les virus géants (mimivirus, marseillevirus), de l’identification de plus d’une centaine de nouvelles bactéries pathogènes, dont certaines portent son nom (Raoultella planticola ou Rickettsia raoultii) ou la mise en évidence du rôle de certains micro-organismes dans des maladies comme la fièvre Q, la bactérie à l’origine maladie de Whiple (dont il a décrypté le génome), les endocardites ou les lymphomes non hodgkiniens.
En 2002, il est chargé de mission sur le bioterrorisme au Ministère de la Santé. En 2003, Didier Raoult remet à Jean-François Mattei, alors ministre de la Santé, un rapport de mission, où il préconise la création d’IHU (Institut Hospitalo-Univeritaire) afin de libérer la recherche médicale du carcan étatique et d’être plus compétitif au plan international.
C’est dans ce rapport qu’il suggère l’idée d’une barrière d’infectiopôles similaire à la forteresse de Vauban. Raoult obtient son infectiopôle, l’IHU Infection Méditerranée, à Marseille, en 2012, dont il devient le directeur.
Le nouvel institut rassemble au sein d’une même structure le soin aux malades, l’enseignement, la recherche et la production de médicaments. Les chercheurs de cette institution produisent 700 publications internationales par an, dont une cinquantaine est signée ou co-signée par Raoult, dans les revues Nature ou Science.
L’institut est à la pointe de la technologie médicale. Il écrivait des chroniques santé pour Le Point entre 2011 et 2018 et continue à intervenir, quoique moins régulièrement qu’auparavant, dans Les Échos.
Des rapports difficiles avec Yves Levy
Ses rapports orageux avec l’Inserm et avec Yves Lévy, qu’il n’hésite pas à critiquer vertement dans les médias, entraînent la non-reconnaissance de son institut par l’Inserm et le CNRS. Leur contentieux remonte à l’époque où Raoult critiquait les efforts déployés par Lévy pour trouver le vaccin du sida, efforts qu’il juge vains.
La tentative de réforme des IHU que souhaitait amorcer Agnès Buzyn en 2017, visant à mettre fin au modèle des fondations, met le feu aux poudres. Et Raoult de s’en émouvoir publiquement.
Selon Hervé Vaudoit, «Yves Lévy a toujours détesté Raoult et n’a pas supporté cet échec, il s’est servi de ces accusations de harcèlement contre des membres de l’équipe de Raoult pour le décrédibiliser auprès du monde scientifique.»
Dans le courant du mois de janvier 2020, Raoult relativise d’abord l’impact du virus de Wuhan, apparu en décembre 2019, le qualifiant de «délire». Cette prise de position lui sera vivement reprochée et permettra à ses détracteurs (notamment Patrick Cohen et Daniel Cohn-Bendit en tête) de mettre en doute sa compétence au plus fort de l’épidémie.
Fin février 2020, une vidéo est postée sur le compte de l’IHU Infection Méditerranée où le professeur annonce que l’hydroxychloroquine, molécule traditionnellement utilisée pour combattre le paludisme et de consommation courante en Afrique, combinée à l’azithromycine, pourrait soigner efficacement les malades atteint du coronavirus.
Il se fonde alors sur une étude d’un microbiologiste chinois réputé, Zho Nanshan. Le ministre de la Santé Olivier Véran, relaie dans la foulée une fake news du Monde rapportant qu’un américain serait mort après avoir ingéré de la chloroquine.
Des labos motivés par l’appât du gain ?
Le professeur contre-attaque en pointant du doigt les conflits d’intérêt et l’appât du gain des laboratoires pharmaceutiques.
Le 16 mars, il dévoile les résultats préliminaires de son étude pilote : sur 24 malades seulement, les trois quarts n’étaient plus porteurs après six jours. Les grands médias et le corps médical s’empressent de pointer les défauts méthodologiques de l’étude de Raoult.
Le confinement est déclaré le lendemain. Il claque la porte du Conseil scientifique avec fracas le 25 mars, marquant son désaccord avec la mise en place du confinement, qu’il juge inadaptée.
Pendant ce temps, les gouvernements américain et marocain légalisent la vente de chloroquine, causant le désarroi dans l’opinion en France.
À mesure que l’épidémie progresse, la chloroquine devient l’objet d’un débat qui dépasse largement les limites du monde médical. Philippe Douste-Blazy, médecin et ancien ministre de la santé, lance une pétition en faveur du «protocole Raoult» qui recueille 500.000 signatures.
De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump se prononce en faveur de la chloroquine, il affirme en prendre lui-même à titre préventif.
Emmanuel Macron se déplace, en personne, à Marseille, pendant la crise sanitaire, à la rencontre de l’infectiologue le plus controversé de France. «D’abord il a eu raison de venir, c’était très bien!
Ça permettait d’exposer les données et la perception que je tire de ces données. On était content de communiquer [sur ces données], en particulier sur le risque chez les enfants, sur l’allure et l’évolution de la courbe et les stratégies thérapeutiques », avait confié Didier Raoult, lors d’une interview accordée à Apolline de Malherbe, de BFM TV.
Raoult jugé irresponsable par Olivier Véran
Le ministre de la santé, Olivier Véran, ne cache pas son scepticisme, quant à l’utilisation de la chloroquine. Selon les informations du Canard enchaîné, il se serait emporté, début mai, lors d’un conseil des ministres. «Le professeur Raoult déconne complètement.
Parce qu’il n’en sait rien, parce qu’il avait déjà prédit que le Covid ferait moins de morts que les accidents de trottinette, et parce que c’est irresponsable, au moment où l’on demande aux Français de rester hyper vigilants et d’appliquer la distanciation sociale», fustigeait-il alors.
Avec la fin du mois d’avril viennent les premiers résultats des études sur la chloroquine.
Le 22 avril, une étude américaine pointe la surmortalité des patients ainsi traités. Le 11 mai, l’étude Hycovid lancée par les 33 hôpitaux français délivre ses premiers résultats. Selon le Pr Louis Bernard, chef du service des maladies infectieuses au CHRU de Tours, ces résultats sont «peu probants» bien que potentiellement utiles à titre préventif. Plus tard, le 15 mai, deux nouvelles études de la revue médicale britannique BMJ affirment à leur tour que la chloroquine n’est pas efficace.
Les études se succèdent, la plupart sceptiques. Mais c’est le 22 mai, avec une étude publiée dans «The Lancet», une revue scientifique médicale britannique parmi les plus anciennes et des plus respectées au monde, que la solution chloroquine est la plus mise à mal.
Cette étude menée par un professeur de médecine d’Harvard sur 96.000 patients hospitalisés avec le coronavirus dans 671 hôpitaux à travers le monde conclut à la dangerosité du recours à la chloroquine. Elle pointe un risque significativement plus élevé de mourir de mort cardiaque et d’arythmie (+ 34%). Pour les auteurs de l’étude, il s’agit de la «première étude à large échelle» à apporter une «preuve statistique robuste».
Dans la foulée, le ministre de la santé, Olivier Véran, réagit dans un tweet. «Suite à la publication dans «The Lancet» d’une étude alertant sur l’inefficacité et les risques de certains traitements du Covid-19 dont l’hydroxychloroquine, j’ai saisi le HCSP (Haut Conseil de la santé publique, ndlr) pour qu’il l’analyse et me propose, sous 48 heures, une révision des règles dérogatoires de prescription», écrit-il.
Rapidement, l’utilisation de la chloroquine a été bannie par l’Organisation Mondiale de la santé, le 25 mai, et, en France, le 27 mai, sauf pour les essais cliniques.
Le même jour, l’étude européenne Discovery, qui teste l’efficacité de plusieurs traitements contre le Covid-19, suspend l’inclusion de nouveaux patients dans le groupe recevant de l’hydroxychloroquine.
Seulement, l’étude de «The Lancet» ne parvient toujours pas à poser de point final à la controverse. Jeudi 28 mai, le journal britannique The Guardian relaie l’inquiétude de chercheurs australiens, qui déplorent le manque de transparence sur la collecte des données ayant servi à l’étude.
Le même jour, des dizaines de scientifiques du monde entier publient une lettre ouverte pour exprimer leurs «inquiétudes» sur les méthodes de l’étude dont ils dénoncent aussi le manque de traçabilité.
«Cet examen a soulevé à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données», soulignent-ils avant de lister des points problématiques, comme le refus des auteurs de donner accès aux données ou l’absence d’«examen éthique».
De son côté, le professeur Raoult réfute les conclusions de l’étude : «Ici, à l’IHU de Marseille, il nous est passé 4.000 personnes dans les mains, vous ne croyez pas que je vais changer parce qu’il y a des gens qui font du «big data», qui est une espèce de fantaisie complètement délirante qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité, qui mélange tout, qui mélange des traitements dont on ne connaît pas la dose donnée».
Sa conclusion est claire : l’étude est «foireuse», menée «par des gens qui n’ont pas vu de patients». Puis cela se complique, trois des auteurs de l’étude se rétracte.
Sapan Desai, coauteur de l’étude et fondateur de Surgisphere (la compagnie censée avoir collecté ces données) avait affirmé que d’autres chercheurs auraient accès à ces chiffres pour leur vérification.
Finalement, non seulement ces «data» n’ont pas été rendues publiques pour d’autres chercheurs, mais même les auteurs de l’étude n’ont pas réussi à y avoir accès, ni la compagnie qu’ils avaient engagée pour faire un audit indépendant des données.
Le premier auteur de l’article dans «The Lancet», Mandeep Mehra, professeur de cardiologie à Harvard, avait déclaré avoir été informé le 3 juin, par Surgishere, de son impossibilité d’accéder aux données brutes :
«Surgisphere a dit qu’ils ne pouvaient pas transférer les données nécessaires pour l’audit à cause des accords de confidentialité passés entre cette entreprise et ses clients.
Puisque nous ne pouvons pas vérifier ces données primaires, je n’ai plus confiance dans leur origine ni dans leur véracité, de même pour les résultats issus de ces données».
Début juin, l’OMS reprend son essai sur l’hydroxychloroquine comme traitement potentiel contre le coronavirus
Parcours militant
Le professeur Raoult ne se répand pas sur ses préférences politiques, même si on peut légitimement les inférer, compte tenu de ses prises de position qui peuvent sembler déroutantes.
Ainsi, il s’est déclaré en faveur du port du voile à l’Université et a loué la création de l’Université de Vincennes, tout en faisant preuve de scepticisme quant aux vaccinations systématiques et à l’origine anthropique du réchauffement climatique.
Il n’hésite pas à défendre Israël, et la communauté juive, en général, dans les médias, et n’évoque jamais la ville de Marseille en des termes peu flatteurs. Tout porte à croire que Didier Raoult a une sensibilité de gauche concernant les questions de société, mais qu’il va à l’encontre de la doxa dans le domaine scientifique, d’où son assimilation au populisme par le gratin parisien.
Le journaliste Hervé Vaudoit définissait Raoult comme un «bon gaulliste», dans Libération, en 1998.
L’Obs corrobore cette affirmation : «Raoult adore Napoléon, le très bon vin, il est gaulliste et sa plume va plutôt vers des médias classés à droite : Le Figaro , puis Le Point et Les Echos.»
Vie privée
Le virologue est marié à Natacha Raoult-Caïn, une psychiatre originaire d’une famille juive lithuanienne, qui lui a donné deux filles, toutes deux médecins. «Le couple vit dans un appartement du centre de Marseille sans luxe ni ostentation apparente», selon Elle.
Ses deux enfants ont été élevés dans la tradition juive et scolarisés dans des établissements confessionnels. Sa fille, Lola Raoult-Cohen, est elle-même psychiatre.
Sa nébuleuse
L’équipe de professeurs qu’il a assemblée et avec laquelle il mène, ou a mené, de front ses recherches : Michel Drancourt, Philippe Brouqui, Philippe Parola, Bernard La Scola, Jean-Marc Rolain, Pierre-Édouard Fournier.
Philippe Douste-Blazy, mnistre de la Santé entre 2004 et 2007 et administrateur de la Fondation IHU Méditerranée Infection, auteur de la pétition préconisant la modification du décret régulant la distribution de l’hydroxychloroquine.
Renaud Muselier, médecin de profession et président LR de la région PACA. Hervé Vaudoit, journaliste à La Provence, auteur de L’IHU Méditerranée Infection – Le défi de la recherche et de la médecine intégrées. Zvi Amar, président du consistoire de Marseille
Il l’a dit…
«Le vrai problème, à mon sens, est lié à nos structures administratives décisionnelles dont les agents ont une peur terrible de se tromper. Si vous prenez d’un côté ces structures, de l’autre la presse (qui joue son rôle pour alerter la population) et enfin des spécialistes très limités dans un domaine (dont peu osent relativiser les risques et scier la branche de leur recherche), vous n’avez personne pour calmer le jeu. J’ai bien peur que ce soit inévitable dans notre civilisation.» Votre Santé, p.43, 2015.
Je me se suis rendu compte que ce que je racontais, les hommes politiques s’en foutaient en réalité. L’activité essentielle d’un ministère, c’est de lire le journal. J’ai compris que l’information ne passe pas du tout par les experts, ça passe par le journal et la télévision. Le circuit de l’information n’est pas le circuit prévu, c’est le circuit de la presse. C’est à partir de ce moment-là que j’ai essayé de diffuser certaines choses que je pensais et les conséquences ont été beaucoup plus directes que tout ce que j’avais pu faire comme expert ou comme président d’Université.» Le processus de l’innovation peut-il respecter la règle ?, 22 mai 2015.
«C’est jouer le pompier pyromane que de se focaliser sur les musulmans! Nous avons plus besoin de calmer les tensions que de les exacerber, ou nous risquons de voir se créer une «cinquième colonne» de Français musulmans, ulcérés par notre intolérance. Notre avenir est au développement de rapports sereins avec les pays francophones, pas à l’homogénéisation des tenues. Une telle loi serait d’ailleurs retoquée par la Communauté européenne tant la France est isolée dans ce domaine. Une plainte à la Cour européenne des droits de l’homme serait immédiatement déposée. Il faut garder son sang-froid dans les périodes de tension. L’exemple de Bush, après le 11 Septembre, devrait inciter au calme. Un peu moins de populisme et de fébrilité, comme dans l’épisode de la déchéance de nationalité, éviterait de nous ridiculiser aux yeux du monde et de nous créer de nouveaux ennemis. Enfin, et surtout, laissez-nous travailler avec nos étudiants!» Le Point, 15 avril 2016.
« Les faits sont évidents : nous vivons de mieux en mieux, de plus en plus longtemps. L’espérance de vie mondiale a augmenté, entre 1980 et 2015, de dix ans en moyenne chez les hommes, pour atteindre 69 ans, et chez les femmes, où cette moyenne flirte désormais avec les 75 ans. Mais les fabricants de peur considèrent que, de toute façon, l’Homme court à sa perte, qu’il met en péril sa santé, son avenir et sa planète. Des angoisses existentielles, probablement dues à notre grande longévité, ce qui n’est pas le moindre paradoxe, avouons-le.» La vérité sur les vaccins, p.42, 2018.
«Au XXIe siècle, le QI moyen baisse dans les pays occidentaux, et ceci aurait commencé dans les années 70 ou 90. En Angleterre par exemple, il a été évalué à une perte de 10 points. La France suit le même chemin et est classée 17ème des nations. Les gagnants sont les pays d’Asie du Sud-Est, et la Chine est d’ores et déjà à la 11ème place. Avec Hong Kong première, la Corée du Sud et Taiwan deuxièmes et Singapour quatrième, font une course en tête qu’il deviendra difficile de rattraper.» Le Point, 24 juin 2018.
«À Paris, ils ont beaucoup de mal à admettre que la France ne soit plus le phare de la science mondiale et que les chercheurs plus performants aujourd’hui, c’est en Asie du sud-est qu’on les trouve et plus en Occident.» Marcelle, 19 mars 2020.
«Le risque que le coronavirus chinois change les statistiques de mortalité française ou mondiale est nul. Il y a dans cette disproportion entre réalité et bruits plusieurs éléments : la peur des maladies nouvelles, l’intérêt des laboratoires qui vendent les antiviraux (Gilead a fait une progression boursière spectaculaire), l’intérêt de ceux qui produisent des vaccins par précaution (bien que l’on ne sache pas si la maladie sera encore là dans un an), de ceux qui sont heureux d’être sur un plateau de télévision comme experts virtuels, de ceux qui font de l’audimat sur la peur, et de ceux qui se voient en sauveurs providentiels. Cet évènement aura confirmé, pour moi, qu’il y a plus de vérités dans les réseaux sociaux et que la labellisation «fake news» est parfois l’arme désespérée de certains médias pour continuer à exister.» Épidémies : Vrais dangers et fausses alertes, p.105, 2020.
«Je suis enseignant-chercheur en médecine. Depuis des années, je donne des cours d’épistémologie, des leçons sur les concepts et les méthodes dans l’histoire des sciences. Ces polémiques sur mes travaux m’amusent beaucoup. Mes détracteurs sont des enfants ! Depuis vingt-cinq ans, j’enseigne la méthode, c’est amusant de les voir critiquer la mienne.» Paris-Match, 9 mai 2020
«Je refuse de débattre avec des gens ayant un niveau de connaissance trop bas. Pour discuter, il faut commencer par regarder ce que j’ai écrit. Je suis un renégat : avec des preuves, je change d’avis, mais il faut me démontrer que j’ai tort. J’ai une mémoire hors du commun dans mon domaine de recherche. Pensez-vous sincèrement que mon autorité pourrait être altérée si je reconnaissais mes faiblesses?» Paris-Match, 9 mai 2020
Ils ont dit…
«Je n’ai pas tendu la main au professeur Raoult. Je travaille avec lui depuis longtemps. Je l’ai connu alors que j’étais ministre de l’Industrie, puis, plus étroitement, comme président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) qui a toujours soutenu son laboratoire. Il n’y a rien d’anormal. J’interviens publiquement pour assurer du sérieux de ce professeur de médecine. Étant président du conseil de surveillance du CHU de Nice, je veille, dès lors que le laboratoire Sanofi produit en grande quantité de la chloroquine, que notre hôpital en soit doté suffisamment. Maintenant, on agira en fonction de la prescription des médecins. Il ne serait pas acceptable que la population de Nice ne puisse bénéficier de ce traitement. Je défends politiquement que l’on fasse confiance au professeur Raoult.» Christian Estrosi, Le Point, 23 mars 2020.
«Aucun médecin, aucun spécialiste des épidémies infectieuses n’avaient prédit ce qui nous arriverait, même les meilleurs, même le meilleur, puisque c’est ainsi qu’il se présente, Didier Raoult. Une pandémie, c’est des bêtises disait-il il y a un mois.» Patrick Cohen, C à vous, 25 mars 2020.
«Et, toujours, ces pieds de nez à la capitale, à l’establishment, à la bienséance. Le journaliste Hervé Vaudoit, ancien de La Provence, auteur d’un livre sur le sujet (IHU Méditerranée Infection. Le défi de la recherche et de la médecine intégrées, Michel Lafon, 2018), raconte l’avoir un jour interrogé sur son changement de style, ses cheveux longs, sa barbe, sa bague de biker : «Il m’a souri et m’a répondu : «Parce que ça les fait chier»» Le Monde, 25 mars 2020.
«Sur la base d’un essai qui est absolument contestable sur le plan scientifique et qui ne montre absolument rien quand on regarde exactement les chiffres et la façon dont il a été mené, on expose les gens à un faux espoir de guérison. Utiliser un médicament comme ça, hors AMM, c’est-à-dire hors autorisation de mise sur le marché, en exposant les personnes qui le prennent à des complications, sans avoir vérifié les conditions de base de la chloroquine, je pense que c’est en dehors de toute démarche éthique. Même si ce médicament peut potentiellement avoir une activité, ce qui a été montré sur des données in vitro. On ne peut pas comme ça maintenant le donner à n’importe qui dans n’importe quelles conditions. Je pense que c’est extrêmement dangereux.» Karine Lacombe, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, Libération, 26 mars 2020.
«Raoult dit qu’il n’y a que lui. C’est comme quand il va à la télévision et qu’il dit : «Arrêtez de me casser les pieds avec le coronavirus, ce n’est qu’une grippe, ce n’est rien». Voilà ce qu’il a dit. Qu’il ferme sa gueule et qu’il soit médecin! Qu’il arrête de dire partout: «Je suis un génie». Il y en a marre de ce genre de mec!» Daniel Cohn-Bendit, LCI, 30 mars 2020.
«Il vaut mieux mourir selon les règles, que de réchapper contre les règles» disait Molière. Encore un grand merci et bravo au Professeur @raoult_didier, l’IHU Méditerranée Infection à #Marseille et toutes ses équipes.» Valérie Boyer, Twitter, 31 mars 2019.
«L’homme réjouit, agace, irrite. Ses détracteurs le définissent comme un mercenaire irresponsable, n’aimant rien tant que se mettre en avant,la faute à son ego hypertrophié. Ses défenseurs le brossent en Robin des bois venu à la rescousse des sans-voix et des sans-espoir» Agnès Laurent, L’Express, 9/15 avril 2020.
«C’est un garçon qui peut avoir le prix Nobel. Il est brillantissime! Quand on est classé numéro un, dire qu’on est le meilleur, est-ce de la mégalomanie ou simplement faire un constat? C’est une personnalité très atypique.. Il est très particulier. Mais il est toujours libre dans sa tête, sans aucune pression extérieure. C’est un pur scientifique. Pour l’IHU Méditerranée Infection, un bâtiment de 24.000 m², tout près de l’hôpital de la Timone, à Marseille, tout est très compliqué. Comment un truc aussi puissant, grand, aussi bien placé, peut-il se monter en étant loin des sphères centrales parisiennes. Mais avec une telle structure, Didier Raoult a montré qu’il était visionnaire.» Renaud Muselier, son ami médecin de longue date, le président LR de la région Paca, 12 avril 2020.
«Didier Raoult est une figure iconoclaste. Il est connu pour ne pas s’empêcher de communiquer et d’exprimer très haut ce qu’il pense très bas, même si c’est ce n’est pas en accord avec la doctrine nationale. On dira que c’est un héros, si l’on montre bientôt que ce qu’il affirme est valide. On dira qu’il est coupable si le résultat de cette étude est négatif.» Laurent Saccomano, président de l’union régionale des professionnels de santé des médecins libéraux de la région Paca, 5 mai 2020.
«Etre un professeur de microbiologie prétentieux et imbu de votre personne n’est pas un crime. Mais quand ce caractère nuit à la crédibilité de votre propos et discrédite un traitement potentiellement efficace contre un virus mortel, ça le devient. La personnalité de Didier Raoult est aussi responsable de cet imbroglio autour de la chloroquine. Et compte tenu du contexte, il serait bon que le Mickaël Vendetta de l’infectiologie se domine un peu.» Docteur Baptiste Beaulieu, sur les réseaux sociaux, 2 juin 2020.
«L’une des caractéristiques du professeur Raoult est qu’il sait qu’il est très bon. Mais il considère que tout le monde est sans valeur. Et il l’a toujours fait. Ce n’est pas un développement récent.» Axel Kahn, un médecin qui connaît Didier Raoult depuis des décennies, 25 mai 2020.
«Le côté disruptif, ne serait-ce que par son aspect physique, du professeur Raoult fait que c’est effectivement Astérix contre les Romains. Il n’est pas contre l’establishment. C’est un professeur parfaitement reconnu, il est à la tête d’un institut hospitalo-universitaire financé, au moment du grand plan d’investissement de Nicolas Sarkozy. Il est donc parfaitement dans l’établissement, dans les financements publics, il reçoit des financements privés. Je veux rassurer l’opinion publique. Monsieur Raoult n’est absolument pas un paria.» Roselyne Bachlot, ex-ministre de la Santé, radio Classique, 10 avril 2020.
«Au moment où une partie des Français redoutaient la mort et se trouvaient désorientés, il est parvenu à incarner celui qui proposait une solution médicale, alors que les autorités politiques et sanitaires en étaient réduites à recourir à la méthode ancestrale du confinement. En permettant aux Marseillais qui le souhaitaient de venir se faire tester dans son service, alors que partout ailleurs il était très difficile de le faire, il est apparu proche du peuple. Et grâce aux réseaux sociaux, son aura n’a pas tardé à dépasser Marseille. A ce titre, l’émergence du professeur Raoult, comme figure de recours, emprunte certains traits aux dynamiques populistes qui parcourent la France depuis des années.» Le Monde, 1er juin 2020.
«Le professeur Didier Raoult est au centre d’une polémique qui dure depuis plusieurs semaines et qui divise lamentablement le milieu médical. Sans vouloir défendre en particulier le directeur de la Fondation Méditerranée Infection, je trouve inconcevable que ce grand infectiologue ait été jeté en pâture par des médecins et par certains médias qui n’ont pas hésité à le traiter de charlatan, ce qui est ignoble quand on connaît l’homme et surtout sa valeur de sommité scientifique.» Médiapart, 13 juin 2020.
Distinctions
2002 : Prix d’excellence de la Société européenne de microbiologie clinique et maladies infectieuses.
2003 : Prix Jean Valade, Fondation pour la recherche médicale210.
2005 : Medical grand round, hôpital de Chicago
2006 : Medical grand round, université Stanford
2008 : Prix Sackler Lecturer, université de Tel Aviv
2009 : Prix Éloi Collery, Académie nationale de médecine
2010 : Grand prix Inserm.
2011 : Officier de la Légion d’honneur
2015 : Prix de la fondation Louis D., institut de France sur le thème «Étude du monde microbien : nouveaux concepts, nouvelles approches».
2015 : Commandeur de l’ordre national du Mérite
Bibliographie
Les nouvelles maladies infectieuses, Paris, Presses universitaires de France coll. «Que sais-je?», 1999, 127 p.
De l’ignorance et de l’aveuglement : pour une science postmoderne. Ebook Kindle, Amazon, 2012.
Didier Raoult et Sabine Casalonga, Votre santé : tous les mensonges qu’on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair. Éditions Michel Lafon , 2015, 302 p.
Arrêtons d’avoir peur!: santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair. Éditions Michel Lafon, 2016, 347 p.
Mieux vaut guérir que prédire: santé, société, vivre ensemble. Éditions Michel Lafon, 2017, 280 p.
Didier Raoult et Olivia Recasens, La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix. Éditions Michel Lafon, 2018, 221 p.
Hervé Vaudoit, L’IHU Méditerranée Infection – Le défi de la recherche et de la médecine intégrée. Éditions Michel Lafon, 2 août 2018, 267 p.
Didier Raoult, Épidémies : vrais dangers et fausses alertes. Éditions Michel Lafon, mars 2020
Source Entreprendre
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