mardi 23 juillet 2019

Festival Off d'Avignon 2019: découvrez "Jacob, Jacob"


Il faut sauver le soldat Jacob se dit la mère Rachel. La voilà sur les routes d’Algérie à la recherche de son fils âgé de 19 ans, recruté à Constantine et envoyé combattre avec les bataillons africains participant au débarquement de Provence en août 1944........Détails........



« C’est nous les Africains qui revenons de loin/ venant de nos pays pour sauver la patrie / nous avons tout quitté parents, gourbis, foyers », premières paroles du Chant des Africains que Jacob et ses copains entonnent sur le théâtre des opérations. 
C’est la magie d’un autre théâtre, celui où la fiction jette un pont vers la réalité, de nous restituer sur scène ces événements avec une économie de moyens qui n’altère pas l’épopée. 
Ce garçon que sa mère n’a jamais revu vivant et dont la dépouille lui sera rendue des années plus tard après la fin de la guerre, c’est le grand-oncle que l’auteure Valérie Zenatti n’a jamais connu mais dont elle retrace l’histoire grâce aux souvenir de sa grand-mère. 
C’est aussi l’histoire de la communauté juive d’Algérie qui nous parvient, des lois anti-juives du gouvernement de Vichy jusqu’à leur enrôlement et leur participation à la Libération de la France. 
Dyssia Loubatière adapte cette œuvre avec un réalisme qui n’est pas sans rappeler celui d’une mère courage chez Brecht ou des grands films soviétiques où apparaissent ces figures maternelles. 
Rachel c’est la grande Christiane Cohendy qui échappe aux clichés de la mère juive pour donner à son personnage la profondeur et la retenue d’une héroïne tragique jamais résignée. 
Allant de caserne en caserne avec son panier de victuailles pour son fils, persuadée que « le cœur d’une mère peut des miracles, et les plats préparés de bon cœur ont de grands pouvoirs ». 
Jacob est joué par Florian Choquart, épatant de fraîcheur et de force juvénile dans la peau d’un personnage à peine sorti de l’adolescence qui découvre la vie en même temps que la mort. 
« Dis Jacob, à quoi ça sert de faire sauter une pierre dans l’eau, lui demande son neveu au début de la pièce. 
« Si tu la serres assez fort, elle finit par faire partie de toi » répond Jacob. Comme fait partie de notre mémoire collective ce destin commun à beaucoup de jeunes gens de cette génération fauchés par les ricochets de l’histoire.

Jacob, Jacob
de Valérie Zenatti , mis en scène par Dyssia Loubatière 
à 10h45 jusqu’au 28 juillet
Théâtre Le Petit Louvre - Chapelle des Templiers
Théâtre (~ 225 places)
3 rue Félix Gras

84000   Avignon 

Source L'Art vues
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