1.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros de frais de procédures. Alors qu'il avait été relaxé en juillet dernier, Yann Moix a été condamné par la cour d'appel de Paris mercredi 13 mars en appel pour diffamation envers l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus, qu'il avait qualifié d'"assez antisémite".......Détails........
La cour a estimé que "l'imputation d'antisémitisme était suffisamment précise" et que la preuve apportée - qui aurait pu être "plus complète" - était "suffisante en l'état".
En première instance, le tribunal correctionnel avait relaxé le chroniqueur, estimant que Renaud Camus n'avait "pas rapporté" la preuve des propos litigieux.
Sa défense s'étant contentée d'en produire "une simple retranscription libre", "réalisée dans des conditions ignorées par le tribunal".
Les propos visés ont été tenus le 3 juin 2017, sur le plateau de l'émission On n'est pas couché, sur France 2 : les débats avaient porté sur Renaud Camus, théoricien du "grand remplacement" (par l'immigration) qui menace selon lui la civilisation française. "Renaud Camus c'est un écrivain un petit peu misanthrope, assez antisémite", avait déclaré Yann Moix, alors encore chroniqueur récurrent.
L'écrivain Charles Consigny, seulement invité sur le plateau à ce moment-là, l'avait alors coupé : "Il est pas antisémite".
Yann Moix avait répondu, "on va y revenir, en tout cas il est raciste". L'auteur de 72 ans, l'avait attaqué en diffamation, lui réclamant 30.000 euros de dommages et intérêts.
À l'audience, il avait expliqué considérer ces propos comme une résurgence de "l'affaire Camus" qui, en 2000, avait conduit au retrait de la vente d'un de ses livres, La Campagne de France.
Plusieurs personnalités avaient dénoncé son "antisémitisme" : dedans, il s'étonnait notamment du trop grand nombre de collaborateurs juifs de l'émission de France Culture, Panorama.
Contrairement au tribunal correctionnel, la cour d'appel a jugé qu'il n'y avait "aucune imprécision de la citation" visée de Yann Moix.
"Même si l'antisémitisme est une des formes du racisme envisagé dans un sens général, cette unique condamnation pénale pour un propos tenu en 2010, ne peut caractériser l'antisémitisme imputé à la partie civile", indique l'arrêt.
Renaud Camus a été condamné en appel en 2015 à 4.000 euros d'amende pour provocation à la haine ou à la violence contre les musulmans, pour des propos tenus en 2010.
L'avocat de l'écrivain, Maître Stéphane Bonichot, a salué une "décision importante" pour son client, qui "a toujours expliqué qu'il avait des positions particulières sur différents sujets, mais qu'il n'était pas antisémite".
L'auteur a réagi sur Twitter en écrivant : "Vingt ans d'une légende urbaine totalement absurde sont effacés".
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