Une alerte a été lancée au niveau mondial par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) concernant la présence du virus du "Lac tilapia " (Tilapia Lake Virus), connu aussi sous le nom TiLV. Il a été détecté dans cinq pays : la Colombie, l'Équateur, l'Égypte, Israël et la Thaïlande ......Détails....
Le Tilapia, source de protéines alimentaires bon marché, est le poisson le plus consommé au monde. Surnommé le « poulet aquatique », il est la deuxième espèce pour l’élevage au niveau mondial, après la carpe. Plus de 225 000 tonnes de ce poisson sont consommées par an !
En Israël, le Tilapia est connue sous le nom de Amnon.
Les fermes d'Amnons sont nombreuses dans le pays et la consommation de ce poisson est très importante.
Selon l'agence Onusienne, les pays touchés par l'épidémie vont devoir suivre un Code sanitaire spécialement établi pour les animaux aquatiques en cas d'épidémie.
Les aquaculteurs devront également être informés sur les signes cliniques du virus TiLV et devront alerter les autorités en cas de décès de masse de leurs poissons.
Selon la FAO, l’épidémie devra être appréhendée avec soin et les pays important des tilapias devront prendre des mesures appropriées pour la gestion des risques tels que la multiplication des tests de diagnostics, le renforcement des certificats de santé, l’instauration de mesures de quarantaine et le développement de plans d’urgence.
En effet, ce virus est mortel pour les poissons et il est hautement contagieux.
En outre, une société privée travaille actuellement sur le développement d’un vaccin vivant atténué pour le TiLV.
La consommation d'un poisson infecté ne représente pas de danger pour le consommateur. Par contre, le virus peut décimer trés rapidement des élevages entiers de poissons.....
Petit rappel historique
En 2009, les tilapias sauvages du Kinneret (également appelé lac de Tibériade ou mer de Galilée) en Israël sont victimes d’une mortalité massive et inexpliquée pouvant aller jusqu’à 85%.
Les fermes d’élevage sont également atteintes avec des pertes de 20 à 30 % dans les étangs.
La situation préoccupe les scientifiques israéliens, d’autant qu’au-delà de son poids économique dans le pays, ce poisson possède une forte valeur symbolique, l’espèce étant la même que celle pêchée par l’apôtre Pierre. Parasites, toxines, bactéries, virus connus, les causes habituelles de mortalité sont passées au crible, sans succès. Bien que le poisson y résiste particulièrement bien, les chercheurs suspectent une infection virale. Pour vérifier l’hypothèse, ils effectuent des prélèvements de tissus sur les poissons atteints en Israël, mais aussi en Équateur où deux ans plus tard une mortalité similaire est observée dans des étangs aquacoles.
Partant de la piste virale, les scientifiques procèdent alors à un séquençage à haut débit de l’ADN et de l'ARN pour déterminer la présence et identifier l’éventuel virus.
Objectif : mettre de côté un maximum de séquences pour ne garder que celles sans similarité avec le génome du tilapia.
Mais les résultats se révèlent surprenants. Les 10 segments ARN obtenus ne correspondent à aucun virus connu.
Seule une toute petite portion d’un segment peut être associée à une famille de virus de la grippe C appelé orthomyxovirus et qui provoque les symptômes du rhume chez l’homme. L'équipe utilise ensuite la spectroscopie pour caractériser les protéines de ce nouveau virus. Non répertorié dans les bases de données, il est baptisé Tilapia Lake virus ou TilV.
Les virus des deux souches – celles d’Israël et celles d’Équateur – sont très semblables. 98 % de leurs séquences étant identiques, ils partagent vraisemblablement une même origine. Reste à savoir comment le TilV a pu traverser l’Atlantique. Meme si le mystère est résolu, la menace d’une propagation à grande échelle est toujours présente, fragilisant potentiellement la production mondiale.
Source Koide9enisrael