Son visage vous dit forcément quelque chose : Victor Lanoux, 80 ans, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d’un AVC à Royan, a multiplié les rôles au cours de sa carrière. Théâtre, cinéma, télévision : l’homme était un touche-à-tout, et avait su se faire un nom du grand public. De son enfance, de son parcours où même de sa vie privée, en revanche, on sait moins de choses. Voici 5 temps forts de sa vie......
Caché pendant la Seconde Guerre mondiale
Sur le papier, rien ne prédestinait Victor Lanoux à une telle carrière. Né le 18 juin 1936 à Paris, d’un père juif tunisien et d’une mère catholique normande, il est envoyé à l’âge de trois ans avec sa sœur, quand la Seconde Guerre mondiale éclate, dans un petit village de la Creuse.
Il y restera tout au long du conflit.
Sa véritable identité, "Victor Robert Nataf", est changée en "Victor Lanoux", nom qu’il conservera tout au long de sa carrière.
Ami d'enfance de Pierre Richard
A 22 ans, le jeune homme, diplôme d’ouvrier en poche, devient machiniste aux studios de Boulogne après avoir été parachutiste pendant la guerre d'Algérie. Là, il assiste au tournage de "Notre Dame de Paris", qui met en scène Anthony Quinn. Le déclic opère : Victor se met à rêver de cinéma.
Il décide alors de suivre des cours. Avec un ami, un certain Pierre Richard, il débute dans le métier en écumant les cabarets de Paris.
Pendant cinq ans, le duo joue ses propres sketchs, souvent en première partie… de Georges Brassens.
Un homme multitâche
Quelques rôles au cinéma suivront. Mais il faut attendre 1972 avec "l’affaire Dominici", puis 1975 avec "Cousin, Cousine" de Jean-Charles Tacchella, pour que l’acteur accède à la notoriété.
Ce dernier rôle lui vaut d’ailleurs une nomination aux Cesar. D’importants rôles se succèderont : celui de Pierre Lardatte dans "Adieu Poulet" ou encore celui de Bouly dans "Un éléphant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au paradis" d’Yves Robert.
Mais l’homme est un touche-à-tout : à côté du cinéma, il s’adonne à une autre de ses passions, le théâtre, allant jusqu’à lui-même écrire et mettre en scène plusieurs pièces, comme "Le Tourniquet" et "Le Péril bleu ou méfiez-vous des autobus", dans les années 80.
Pendant cette même période, l’acteur aide financièrement son ami Christian Varini à reprendre la salle de spectacle le Point-Virgule, à Paris.
Un accident vasculaire en plein tournage
En 1998, l’acteur donne un nouvel élan à sa carrière en endossant le rôle principal de Louis La Brocante, sur France 3.
La série, plébiscitée par le public avec une moyenne de 4 millions de téléspectateurs par épisode, s’arrêtera en 2014.
L’expérience, magique pour l’acteur, prendra un tournant difficile en 2007, quand Victor Lanoux fait un accident vasculaire en plein tournage. Il est opéré d’un anévrisme de l’aorte mais l’opération se déroule mal et le laisse en partie paraplégique.
A force d’efforts et d’une rééducation intensive, il reprendra le chemin des plateaux un an plus tard pour réendosser le costume de Louis.
Trois unions, deux enfants
Côté cœur, Victor Lanoux a été marié trois fois. Il est le père de Stéphanie Lanoux (actrice) et de Richard Nataf (scénariste). Il a longtemps été en couple avec l’actrice Marie-José Nat, rencontrée sur un tournage. En 2008, il épouse Véronique Langlois, scripte sur la série Louis La Brocante. D’elle, il raconte dans une interview accordée à Gala qu’elle lui a "donné une véritable leçon de vie". C’est elle qui l’a accompagné tout au long de sa rééducation et qui lui a donné le courage d’avancer.
Biographie
Victor Lanoux est un acteur, producteur, scénariste et dramaturge français né le 18 juin 1936 à Paris et mort le 4 mai 2017 à Royan.
Victor Robert Nataf naît à Paris d’un père juif tunisien originaire de Sfax, et d'une mère catholique normande.
Il est envoyé dès le début de la Seconde Guerre mondiale par ses parents à l'abri à La Chapelle-Taillefert, dans la Creuse, où il vit jusqu'à l'âge de onze ans sous le nom de Victor Lanoux.
Certificat d'études en poche, il travaille comme ouvrier spécialisé aux usines Simca.
Après un engagement de parachutiste de 19 à 22 ans, il entre comme machiniste aux studios de Boulogne, où il a l'idée de devenir comédien en observant Anthony Quinn sur le plateau de Notre-Dame de Paris. Il suit les cours par correspondance proposés par Cinémas du monde et le Conservatoire indépendant du cinéma français.
En 1961, il débute au cabaret avec Pierre Richard. Pendant cinq ans, les deux amis écrivent des sketches qu'ils interprètent dans la plupart des cabarets de la rive gauche, et souvent en première partie des concerts de Georges Brassens.
De 1964 à 1969, il joue au Théâtre national populaire (TNP) dans Hamlet, La Résistible Ascension d'Arturo Ui, La Folle de Chaillot, etc.
En 1973, le grand public le découvre au cinéma dans le rôle d'un des fils Dominici dans L'affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert, tourné l'année précédente avec Jean Gabin dans le rôle principal.
Au cinéma , il se construit un personnage fort, costaud, comparable à l'époque à l'acteur Michel Constantin.
En 1975, il accède à la notoriété grâce au rôle de Ludovic dans Cousin, Cousine de Jean-Charles Tacchella, puis tourne dans de nombreux films, dont plusieurs d'Yves Robert. La meilleure période au cinéma pour Victor Lanoux est à situer entre 1975 à 1985.
Il écrit également pour le théâtre : Le Tourniquet en 1973, Le Péril bleu ou Méfiez-vous des autobus en 1974, La Ritournelle en 1989, qui lui vaut une nomination aux Molières et Drame au concert en 1994.
En 1977, lors du tournage du film La Carapate, il se liera d'amitié avec le comédien Raymond Bussières, qui comme lui se définissait comme "artiste du peuple".
En 1978, il crée « Les Films de la Drouette », société avec laquelle il produit plusieurs de ses films (Un si joli village, Les Chiens, Une sale affaire, Boulevard des assassins) ainsi que le film de Peter Kassovitz Au bout du bout du banc. La même année il aide financièrement Christian Varini, lui-même comédien, pour la reprise du Point-Virgule, une salle de spectacles dans le quartier du Marais à Paris.
Le 18 octobre 2007, Victor Lanoux est victime d'un malaise sur le tournage de Louis la Brocante, la série dont il est le héros sur France 3.
L'opération d'un anévrisme de l'aorte, prévue de longue date, est avancée au 23 novembre 2007.
Le patient se réveille paraplégique. Malgré le peu d'espoir, avec le soutien de sa future épouse, scripte sur la série, il reprend le dessus. Un an après son malaise, il entreprend un mois de rééducation pour reprendre les tournages, jouant subtilement de son état pour achever la série Louis la Brocante.
Après une longue relation avec Marie-José Nat, il épouse la réalisatrice Véronique Langlois, le 18 décembre 2008.
Se définissant comme « artiste du peuple », Victor Lanoux relate son parcours dans son autobiographie Laisser flotter les rubans. Sa fille Stéphanie Lanoux, née en 1972, est une actrice.
En 2010, il tourne deux épisodes de Louis la Brocante et affirme avoir récupéré 95 % de ses moyens.
Le 20 novembre 2012, il annonce la fin de la série. Le dernier épisode est diffusé le 4 mars 2014.
Il meurt le 4 mai 2017 à l'âge de 80 ans à Royan suite à un AVC.
Source Koide9enisrael LCi et Wikipedia
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