Un projet de loi visant à bloquer par défaut les sites pornographiques avait reçu l’approbation du gouvernement israélien le 30 octobre. Mais finalement il sera retiré du vote à la Knesset !....
Ce texte était issu d’un consensus assez large à la Knesset qui n’a pas encore voté cette loi. 26 députés répartis sur tout l’échiquier politique israélien soutiennent le projet de loi. Seul absent: le parti Meretz (gauche, laïc).
Il ne s’agissait pas de bloquer totalement l’accès à des sites porno en Israël, comme c’est le cas par exemple en Arabie saoudite.
Le projet de loi voulait plutôt bloquer les sites pornographiques par défaut, c’est-à-dire que les internautes qui souhaiteraient se rendre sur ces sites devraient en faire la demande auprès de leur fournisseur d’accès à Internet (FAI). Un peu comme si un filtre parental était activé sur tout le Web israélien par les FAI.
Les parlementaires israéliens justifient cette mesure par la protection des enfants, qui seraient selon eux trop souvent exposés à du contenu pornographique en ligne.
“Aujourd’hui, il est plus facile pour un enfant de consommer du contenu explicite sur Internet que d’acheter une glace dans une boutique,” assure la rapporteure du projet de loi Shuli Moalem-Refaeli (du parti Foyer Juif, droite religieuse), citée par le site du quotidien israélien Haaretz.
Pour les opposants au projet, notamment les défenseurs des libertés en ligne, cette loi s’apparente à de la censure puisqu’elle bloquerait un pan entier d’Internet, même si ce blocage pouvait être désactivé.
Ils relèvent également qu’un tel système créerait de facto une liste de tous les Israéliens consultant des sites pornographiques, puisque chaque internaute qui souhaiterait continuer à aller sur ces sites après le passage de la loi devrait en faire la demande à son fournisseur d’accès à Internet.
A l’heure où des piratages d’envergure ont montré que même des multinationales comme Sony n’étaient pas à l’abri, on imagine facilement les conséquences néfastes que pourraient avoir le vol et la publication en ligne de ces listes de clients “pornophiles”.
Selon Haaretz, cinq projets de loi similaires ont été introduits par les trois dernières législatures, et deux par les membres actuels de la Knesset (élus en mars 2015). Ils étaient tous restés à l’état de projet.
Source Israel Valley