Richement documenté et magnifiquement transmis par Jean Pierre Allali, ce livre raconte le sort des 90 000 juifs de Tunisie qui ont vécu pendant six mois, de novembre 1942 à mai 1943, sous l’occupation allemande, six mois très sombres pour la communauté juive de Tunisie. Jean Pierre Allali a recueilli les témoignages de cinquante-six personnes de toutes origines nées entre 1919 et 1939, les derniers témoins de cette triste période, qui racontent l’horreur allemande qu’ils ont vécue en Tunisie à la fois en tant que travailleurs forcés mais aussi en tant que simples citoyens juifs...
Les récits de ces personnages permettent, au fil de la lecture, de reconstituer une histoire passionnante. Un retour en arrière sur des faits méconnus et une période trop souvent ignorée.
On y apprend que pendant l’Occupation allemande de la Régence, six mois sous la botte de l’Axe, les juifs de Tunisie furent considérés par les forces d’occupation comme des ennemis et traités en ennemis. Celle ci avait ordonné des mesures discriminatoires a l’égard des juifs – le port de l’étoile jaune, bien que non obligatoire fut adopté en prévention, les logements réquisitionnes occupés par les forces de l’Axe, les amendes imposées à la communauté juive, le travail obligatoire, et les assassinats, l’obéissance a leur judenrat.
Dans son livre, Jean Pierre Allali nous raconte l’histoire de Roger Abel, un soldat allemand, le « Juste parmi les nations », qui sauva des Juifs de la mort, celle de la résistante Louise Hanon ou la vie de héros militaires juifs comme René Kisraoui ou Max Guedj.
Nous découvrons dans « Les juifs de Tunisie sous la botte Allemande », la tragédie vécue par la famille Scemla, un père et ses deux fils qui furent déportés en Allemagne et guillotinés.
En Tunisie, l’objectif était également de mettre en œuvre la « Solution finale, mais la victoire des alliés empêcha les nazis de l’appliquer.
Qu’elles se soient déroulées en Pologne ou en Tunisie, ces trahisons ont laissé dans les âmes des blessures inguérissables. Ce dénominateur commun qui les unissait était composé des effluves de l’inconscient collectif anti-juif, partout les mêmes.
Dans sa préface, Élie Wiesel, prix Nobel de la paix, lui-même ancien déporté aux camps d’Auschwitz-Birkenau et de Buchenwald, écrit : « Il faut lire cet ouvrage remarquable. Il comble des lacunes. Il nous permet d’élargir notre propre horizon entouré de ténèbres. Et d’ouvrir notre mémoire pour accueillir des frères et des sœurs que le même ennemi avait condamnés à souffrir et à mourir sans laisser de traces.»
Ce livre est aussi une réflexion sur l’attitude des responsables communautaires juifs pendant cette période, l’attitude de la population arabe, -avec l’arrivée des Allemands, l’antisémitisme tunisien s’amplifia- des autorités beylicales et des personnalités proches du pouvoir.
Une contribution importante à l’histoire du vingtième siècle et un livre référence pour les nouvelles générations
Les juifs de Tunisie sous la botte allemande
Jean Pierre Allali
Editions Glyphe
Préface d’Elie Wiesel
Sylvie Bensaid
Source Tribune Juive