L'Autorité palestinienne a publié mardi une liste de 30 prisonniers palestiniens en instance de libération, détenus dans des prisons israéliennes, mardi, dans le cadre des négociations. La liste comprend 16 prisonniers qui sont citoyens arabes israéliens, un fait qui devrait probablement susciter de vives réactions des membres du gouvernement israélien et du public...
Le Ministre des Affaires des prisonniers de l'Autorité palestinienne, Issa Qaraqe a déclaré à l'Agence d'informations palestinienne WAFA que tout retard dans la libération des prisonniers palestiniens emprisonnés en Israël serait considéré comme un "chantage politique" et pourrait mettre un terme aux négociations tempérées par les Etats-Unis.
Qaraqe a déclaré que la libération des prisonniers n'était pas subordonnée à des pourparlers de paix et avait fait partie d'un accord entre Israël et l'OLP (organisation de libération de la Palestine) au cours duquel les Palestiniens ont accepté de ne pas demander l'adhésion à toutes les organisations internationales au cours de la période de neuf mois prévue pour les négociations.
Le ministre a ajouté que la libération des derniers prisonniers condamnés avant les accords d'Oslo serait un test de la crédibilité d'Israël.
Jusqu'à présent, 78 sur un total de 104 prisonniers palestiniens vétérans ont été libérés en trois temps, le dernier contingent devant être libéré avant le 29 mars, selon la date fixée par Mahmoud Abbas en rencontre lundi avec le président américain Barack Obama.
Une demande "délirante"
Plus tôt mardi, le ministre israélien de l'Economie Naftali Bennett a rappelé que l'engagement d'Israël pour libérer les prisonniers palestiniens ce mois-ci n'inclura certainement pas les Arabes israéliens et n'aura peut-être même pas lieu du tout .
S'exprimant à la radio militaire israélienne, Bennett, un politicien franc et souvent tenace qui s'oppose à un Etat palestinien, a déclaré l'engagement d'Israël de libération était peu probable puisqu'aucune avancée n'avait été faite du côté palestinien dans le processus de paix.
"La décision de les libérer devait être tributaire des progrès des négociations or il est clair pour tout le monde qu'il n'y a pas eu de progrès", a déclaré Bennett.
Il a qualifié de "délirant" le projet de libérer les citoyens arabes israéliens.
Les Palestiniens ont publié une liste de 16 Arabes israéliens dont ils attendent la libération, mais tous les noms doivent être approuvés par le gouvernement israélien, qui a jusqu'à présent refuse de commenter la liste, puisqu'en tant qu'Israéliens, ils ne dépendent pas des négociations avec l'Autorité palestinienne.
"Où est la logique si Abou Mazen [Abbas] a déjà dit : je vais juste faire libérer ces terroristes libérés et puis je vais détruire les négociations", a rappelé Bennett.
Un membre de l'Autorité palestinienne a affirmé mardi que les Palestiniens accepteraient de reconnaître Israël comme Etat juif seulement après un aboutissement des négociations de paix, a rapporté le site israélien Times of Israel.
L'Autorité palestinienne se refuse à reconnaître l'Etat juif
Dans une interview donnée à la radio de l'armée israélienne, Nabil Chaath a exprimé ses doutes quant à l'insistance d'Israël sur la reconnaissance du caractère juif d'Israël par les Palestiniens et surtout sur l'aspect prioritaire accordé à cette question par les négociateurs israéliens.
"Si cela venait à aboutir, après avoir résolu toutes les questions, cette reconnaissance deviendrait facile à régler en se référant simplement aux aspects pratiques... mais seulement si nous obtenions les bonnes réponses de notre côté. Mais maintenant, cette insistance me parait suspecte", a déclaré M. Chaath.
Chaath, un ancien négociateur de l'Autorité palestinienne, a déclaré qu'ils (les Palestiniens) feraient l'impasse sur la reconnaissance, tant que d'autres questions ne trouveront pas de réponse.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a insisté à plusieurs reprises sur cette reconnaissance.
Mardi toujours, la ministre de la Justice et négociatrice avec les Palestiniens, Tzipi Livni, a déclaré que le dernier contingent de prisonniers palestiniens prêt à être libéré par Israël ne serait mis en liberté que si un cadre de paix était convenu.
S'exprimant lors d'une conférence à Sderot (dans le sud d'Israël), Livni a déclaré que l'échange de prisonniers, auteurs ou suspectés d'actes terroristes, "n'avait jamais été une condition sine qua non, et qu'il n'avait pas de lien avec la réalité des négociations".
"Dans les prochains jours, il sera déterminé s'il y a une base solide pour la poursuite des négociations", a déclaré Livni.
Les États-Unis continuent leurs efforts pour que les deux parties restent à la table des négociations. Actuellement, cependant, elles semblent patauger sans accord à l'horizon.
Source I24News