Eric Schwam a légué à la commune du Chambon-sur-Lignon une somme conséquente (plus de 2 millions d'euros) en témoignage de reconnaissance pour avoir été mis à l'abri de la fureur nazie durant la Seconde Guerre mondiale.........Détails........
Eric Schwam, veuf de Colette Ponthus, son épouse décédée en janvier 2020, est mort le 25 décembre dernier à 90 ans.
Le couple, sans enfant, avait fait le choix de dédier une bonne partie de sa fortune au Chambon-sur-Lignon, cité emblématique de l'accueil des réfugiés sur le Plateau Vivarais-Lignon.
Un témoignage de reconnaissance
Ce legs exceptionnel se lit comme le témoignage de reconnaissance du jeune garçon juif autrichien qui doit sa survie à l'hospitalité active, militante, risquée, que pratiquaient alors des hommes et des femmes de bonne volonté.
C'est Eliane Wauquiez-Motte, ancienne maire de la commune, qui raconte ce qu'elle nomme volontiers "une très jolie histoire".
Elle a rencontré à deux reprises le couple Schwam, dans leur maison dans la région lyonnaise.
Mis à l'abri au Collège Cévenol ?
"Ils avaient contacté la mairie. La première fois, c'était un peu avant l'inauguration du Lieu de mémoire, en 2013, dans ce moment où Le Chambon se réappropriait son histoire.
Ils envisageaient la possibilité de faire un legs à la commune où M. Schwam, qui deviendra un ingénieur reconnu, avait été mis à l'abri, sans doute au Collège Cévenol.
Je suis revenue chez eux une deuxième fois, accompagnée d'une notaire, de façon à livrer des informations sur ce type de dispositions testamentaires. Ils souhaitaient des réponses précises sur la marche à suivre."
Des actions pour la jeunesse
"Ils exprimaient la volonté que le legs soit affecté en priorité à des actions pour la jeunesse, notamment en créant des bourses pour aider des jeunes." Puis, plus de nouvelles.
"A ma connaissance, ils ne sont pas venus au Chambon-sur-Lignon. Ou du moins ne se sont-ils pas fait connaître à cette occasion." Et voilà qu'en ce début d'année, le bulletin d'informations municipales du Chambon-sur-Lignon annonce ce qu'il faut bien nommer une heureuse nouvelle.
"Cette somme léguée est, certes, bien plus importante que d'autres reçues dans des conditions comparables, émanant d'anciens enfants cachés ou de leurs descendants en signe de reconnaissance, mais ce témoignage de générosité s'inscrit dans une même volonté de discrétion.
Comme un écho à la modestie, le souci de discrétion, des gens qui ont accueilli les réfugiés pendant la guerre."
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