Alors qu'il avait montré de la sympathie pour Israël au début de son mandat, le chef du DFAE se voit aujourd'hui reprocher de faire le jeu des Palestiniens.......Analyse.......
Lundi 8 juin, le conseiller fédéral Ignazio Cassis répondait à une poignée de questions, notamment de Laurence Fehlmann-Rielle (PS/GE), concernant la position de la Suisse vis-à-vis de l'annexion partielle de la Judée Samarie par l'Etat israélien.
C'est peu dire que ses réponses étaient attendues par les observateurs car, au début de son mandat, il avait fait quelques déclarations, notamment sur l'UNWRA (organisme de l'ONU qui vient en aide aux réfugiés palestiniens), qui lui avait valu des soupçons de partialité dans le conflit israélo-palestinien.
Opposé à l'annexion partielle de la Judée Samarie
A Berne, dans ce dossier très sensible, chaque mot doit être bien pesé. Lundi 8 juin, Ignazio Cassis n'a pas louvoyé sur la Judée Samarie: «L'annexion d'un territoire n'est pas conforme au droit international, a-t-il déclaré, y compris à la Charte des Nations Unies. C'est un principe fondamental dans les relations entre Etats sur la scène internationale.»
Un plan américain insatisfaisant
Interrogé ensuite par Fabian Molina (PS/ZH) sur le plan «Vision for Peace» de Donald Trump dans la région, il a poursuivi dans cette ligne:
«Le Conseil fédéral considère la proposition américaine comme une proposition. Si cette proposition intéressait les deux parties, qui les mettaient sur la table, le Conseil fédéral serait satisfait.
Le Conseil fédéral considère toute proposition amenant les parties à la table des négociations comme une proposition appropriée. Ce n'est évidemment pas le cas du plan américain aujourd'hui.»
Réaction des parlementaires pro-isarélien
La réaction ne s'est pas fait attendre du côté des pro-israéliens du Parlement. Marianne Binder (PDC/AG), David Zuberbühler (UDC/AE), Andreas Gafner (UDC/BE) et Erich von Siebenthal (UDC/BE) ont déposé une liste de questions visant à tester à nouveau Ignazio Cassis sur ses propos:
pourquoi le DFAE se prête-t-il aussi à ces critiques et condamnations «quasiment systématiques à l'égard d'Israël» à l'ONU?
Que pense le Conseil fédéral de la situation si l'on considère «que l'Autorité palestinienne a refusé pendant des décennies toutes les propositions de paix israéliennes»?
La Suisse attachée à une solution négociée à deux Etats
Lundi 15 juin, Ignazio Cassis n'a pas varié dans ses réponses: «L'attitude de la Suisse n'est en aucun cas dirigé contre Israël ou les autorités palestiniennes. La politique suisse au Moyen-Orient est indépendante, attachée au droit international et à une solution négociée à deux États».
Il rappelle que si le nombre de résolutions concernant Israël est très élevé, c'est en raison d'un conflit au Moyen-Orient «qui dure depuis plus de 70 ans».
Des plans de paix unilatéraux
Concernant le refus par l'Autorité palestienne des propositions de paix, Ignazio Cassis a confirmé sa ligne: «De manière analogue au plan Trump, les processus de Camp David et d'Annapolis, auxquels fait allusion le conseiller national Zuberbühler, étaient des initiatives américaines.
L'expérience montre que les pourparlers de paix ne peuvent développer une dynamique, que si les deux parties voient des opportunités dans la proposition.»
Source Le Matin.ch
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