mardi 16 juin 2020

Goldnadel: «Quand la gauche tait le racisme anti-juif»


Lors de la manifestation de samedi contre le racisme, des cris antisémites ont été entendus par les policiers. Mais selon l’avocat et chroniqueur, une partie de la presse n’a pas relayé ces faits. Cette pudeur en dit long sur le traitement idéologique réservé à ce mouvement, estime-t-il......Analyse.......


La ministre de la Justice avait considéré que l’émotion de l’affaire Traoré sur le parvis du Palais de Justice valait bien passe-droit. Et son collègue de l’Intérieur, décrétait que la même émotion méritait que l’on se mette à genou et que la tolérance zéro ne s’applique que pour les forces de l’ordre sur la base du soupçon avéré. 
La dernière calamité aura été qu’on a crié «sales juifs!» samedi dernier dans les rues de Paris lors d’une prétendue manifestation antiraciste.
Mais à la vérité, l’aspect le plus calamiteux de la chose n’est pas là. Il niche avant tout dans son déni ou dans son ergotage. Bien que les faits soient indéniables, bien qu’on possède l’image et le son, on aura tout entendu pour qu’on n’entende rien.
Un communiqué officiel de la Préfecture indiquait clairement que des manifestants scandaient « Sales juifs !  ».
Comme d’habitude, et au rebours de TF1, Europe 1 et CNews, l’audiovisuel de service public verrouilla l’information pour raisons idéologiques. Tous les moyens furent bons pour barguigner. Alors même que fut publié à 17h 30 un communiqué officiel de la Préfecture qui indiquait clairement que des manifestants scandaient: «Sales juifs!». Le préfet de police signale ces propos antisémites à la justice.
L’existence de ce communiqué aurait dû, à lui seul, faire commande aux médias d’en informer le citoyen. 
Au-delà de ce signalement officiel émanant des policiers sur le terrain, des images et du son des cris haineux d’une foule provenaient d’un enregistrement publié… mais par Valeurs Actuelles!
Des puristes objectaient finement que l’enregistrement n’était pas «sourcé». On voudra bien comparer avec le déluge médiatique, que j’avais dénoncé, pour un simple tag anonyme sur la vitrine de Baggelstein pendant la crise des gilets jaunes que nos puristes n’érigèrent en doute. Il est vrai que l’on soupçonnait l’extrême droite et non une foule bigarrée…

Il y a plus de preuves de la présence d’antisémitisme lors de cette manifestation du comité Adama que de celle de racisme dans l’affaire Traoré…

Et puis, ergotèrent les ergoteurs, combien de manifestants ont crié finalement le cri proscrit? Quelques-uns ou même peut-être seulement un seul?
De tous, et comme toujours, M. Mélenchon fut le plus offensé, lui qui considéra que le communiqué offensant du préfet était une offense faite à l’antiracisme sacré. 
Il est vrai que lorsqu’on considère le rabbin d’Angleterre responsable de la défaite de son ami antisémite Corbyn, on est plus à une vilenie clientéliste près.
Bien évidemment, le fait que cette manifestation donna lieu à des démonstrations d’obsession anti Israélienne particulière fut également passé par les médias en pertes et dénis. 
Valérie Abécassis de la chaîne I24, ordinairement placide, n’en est pas revenue de ce déchaînement de haine contre l’État juif qui reprochait notamment au pays honni d’avoir formé les policiers français racistes.
Nul n’eut la curiosité déplacée de questionner le rapport entre Israël et l’affaire Traoré. 
Une chose est certaine pour en terminer sur le terrain factuel à destination des puristes: il y a plus de preuves de la présence d’antisémitisme lors de cette manifestation du comité Adama que de celle de racisme dans l’affaire Traoré…
Sur le fond, ce déni de l’antisémitisme dans le milieu prétendument antiraciste et spécifiquement islamo-africain, je ne le connais que trop bien professionnellement. 
Il aura fallu bien des massacres, de Fofana pour Ilan Halimi, de Coulibaly dans l’Hypercasher, d’un autre Traoré pour Sarah Halimi, pour pouvoir sortir, un peu, mais un temps seulement manifestement, du déni.
Le juif d’aujourd’hui, c’est son drame, est vu, via Israël, comme un nationaliste occidental et un blanc au carré, haï par l’extrême gauche internationaliste.
J’aurais beaucoup écrit pour expliquer que ce racisme anti-juif était devenu l’excroissance hystérique du racisme anti-blanc interdit d’être dit. 
Il y a cent ans, le Juif était regardé comme un «nègre» (Céline) apatride, détesté par l’extrême droite.
Le juif d’aujourd’hui, c’est son drame, est vu, via Israël, comme un nationaliste occidental et un blanc au carré, haï par l’extrême gauche internationaliste et ses alliés férocement anti-occidentaux.
Ce même déni est aisément constatable l’autre côté de l’Atlantique. C’est ainsi que nul, hormis Les Echos, n’aura eu le courage d’écorner la réputation de l’encensé révérend Al Sharpton qui prononça l’homélie la plus envolée mais aussi le discours le plus rude contre le président honni des États-Unis lors des obsèques de George Floyd. 
Pas même Le Monde qui a opportunément oublié son article du 13 décembre 2014 intitulé «Al Sharpton prêche en eaux troubles»
Je cite les passages les plus éclairants du personnage aujourd’hui sanctifié: «… Quitte à se fourvoyer, comme en 1987, lorsqu’il monte en épingle une fausse affaire de viol collectif d’une adolescente noire par des blancs. 
Un désastre médiatique qui inspira au romancier Tom Wolfe le personnage du sulfureux révérend Bacon dans le «Bûcher des vanités» … «Sa rhétorique aux accents antisémites finit de ternir sa réputation, notamment lors des émeutes de Crown Heights en 1991, qui opposèrent juifs orthodoxes et noirs de Brooklyn après un accident de la route…».
La dernière calamité montre que la question du racisme du faux antiracisme coloré n’est toujours pas osée. Pour sortir de l’univers concentrationnaire mental calamiteux dans lequel nous sommes enfermés et qui nous empêche maintenant de regarder tant des fictions cinématographiques que la réalité, coupons les barbelés.

Source Le Figaro
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