C'est une histoire incroyable. Une histoire vraie. En 1940, un polonais anti-nazi choisit de se faire interner dans le camp d'Auschwitz. Pour espionner et y organiser la résistance. Gaétan Nocq raconte son histoire en bande dessinée......Détails.......
En 2014, la publication en France aux éditions Champ Vallon du Rapport Pilecki révélait à la fois un témoignage extraordinaire sur l’enfer d’Auschwitz et un destin singulier.
L’auteur de ce rapport, Witold Pilecki était un officier polonais qui, en 1940, se fit sciemment arrêté à Varsovie pour être enfermé dans le camp de concentration.
Sa mission : y monter un réseau de résistance, ce qu’il fit ; organiser des évasions, il y parvint ; collecter toutes les informations possibles et les faire passer à Londres, avec succès ; préparer un soulèvement… qui n’aura jamais lieu.
Pilecki rédigera son rapport à la fin de la guerre avant de s’engager dans une nouvelle résistance, cette fois contre l’ordre stalinien. Arrêté à nouveau, il sera fusillé en 1948.
Gaétan Nocq s’est saisi de cette histoire d’espionnage et de ce huis-clos sans équivalent.
"C’est une histoire vraie que j’ai traitée comme une fiction, entre la réalité qu’il vit au quotidien dans le camp et l’irréel, les échappées avec ses souvenirs et ses rêves. On est à la fois dans la mise à distance et dans l’identification du lecteur au personnage."
Pilecki survivra 947 jours à l’enfer d’Auschwitz. Il deviendra ce que l’on appelle un vieux numéro, de ceux dont on a du mal à expliquer qu’ils soient encore vivants. A Auschwitz, il a pu témoigner du projet nazi, de son origine à son extension à travers le camp d’extermination de Birkenau.
Il se retrouve dans ce camp qui n’est pas encore un camp d’extermination. La solution finale appliquée aux juifs sera mise en œuvre en 1942.
Mais dès le début, quand il arrive, dix prisonniers polonais sont pris au hasard et exécutés froidement. C’est un camp de travail où l’on sait que si on ne meurt pas tout de suite, on meurt à la tâche.
Gaétan Nocq parvient à rendre palpable l’horreur d’Auschwitz sans montrer une seule scène de torture.
Il jette en permanence une brume sur ses planches monochromes. Comme une température qui descend et qui monte, la couleur, au fil des séquences, passent d’un bleu léger à un rouge soutenu qui conduit au gris. Les victimes sont des ombres qui glissent vers la mort.
Kapos sanguinaires et soldats SS, les bourreaux inhumains n’ont pas de regard. Contre l’uniformité glacée des baraquements géométriques, le monde sensible se retrouve dans quelques objets : un broc, des chaussettes, un cheval sculpté dans un morceau de bois.
Et dans la beauté de la nature et le ciel immense par-dessus les toits.
Source France TV Info
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