La stèle était installée pour rappeler l'emplacement de l'ancien lieu de culte. Le premier adjoint au maire de la ville dénonce « un nouvel acte antisémite ».......Détails........
C'est un acte antisémite à ajouter à une liste qui s'allonge semaine après semaine en France.
La stèle rappelant l'emplacement de l'ancienne synagogue de Strasbourg, dynamitée par les nazis en 1941, a été vandalisée dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé la mairie qui dénonce une nouvelle « profanation ». La stèle, descellée et renversée, « a été vandalisée (dans la nuit de vendredi à samedi).
C'est bien évidemment un nouvel acte antisémite dans notre ville », a écrit sur sa page Facebook Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg. « Nous faisons tout notre possible avec les forces de police pour que les responsables soient arrêtés », a-t-il ajouté.
Des policiers du « groupe d'enquête criminalistique » ont ouvert une enquête afin d'identifier le ou les auteurs de la dégradation, précise la préfecture. « L'enquête explore toutes les pistes – vidéosurveillance et témoignages – afin de déterminer l'origine intentionnelle ou accidentelle de l'événement », selon une source proche du dossier, ainsi que son caractère antisémite.
« Ce matin vers 9 heures, un passant a signalé à la direction de la sécurité publique du Bas-Rhin des dégradations sur la stèle commémorative (...) déplacée de quelques centimètres de son socle », a expliqué la préfecture du Bas-Rhin dans un communiqué.
Évoquant « la profanation de la stèle » sur sa page Facebook, le maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries a lancé « une nouvelle fois : ça suffit ! » après s'être « immédiatement rendu sur place pour constater les dégâts ».
Un cimetière juif déjà profané
« Ce site en lui-même est une réponse aux auteurs de ces actes odieux, car il symbolise à la fois les exactions et les horreurs du régime nazi et la force de résistance du peuple de France, car il est aussi dédié à l'allée des Justes », ajoute le maire de la ville.
Roland Ries a « condamné cet acte inacceptable qui vise toute la communauté nationale, car les Justes sont l'honneur de la France ».
Président de la région Grand Est, Jean Rottner a fait part dans un communiqué « de son indignation et de son émotion devant ce nouvel acte antisémite et réaffirmé son soutien à toute la communauté juive ».
« Ça ne fait aucun doute que c'est un acte intentionnel. On a voulu effacer le souvenir de la synagogue du quai Kléber en la détruisant deux fois », s'est indigné Thierry Roos, le porte-parole du Consistoire israélite du Bas-Rhin, cité sur le site des Dernières nouvelles d'Alsace.
« L'antisémitisme porte atteinte aux valeurs de la République que tous les Français ont en partage.
Aucune manifestation d'intolérance ne doit mettre en péril le vivre ensemble », dénonce la préfecture dans son communiqué.
"Colère et révolte"
Souvenir de l'ancienne synagogue, la stèle a été installée en 1976 et porte l'inscription: "ici s'élevait depuis 1898 la synagogue de Strasbourg, incendiée et rasée par les nazis le 12 septembre 1940", lorsque l'Alsace venait d'être annexée par le IIIe Reich. Les décombres de la synagogue avaient été dynamités l'année suivante.
Une nouvelle "Synagogue de la Paix" a été inaugurée en mars 1958. La dégradation de la stèle, qui s'inscrit dans un contexte général de hausse des actes antisémites, a déclenché une vague d'indignation.
Elle a suscité "tristesse, dégoût, colère et révolte" au sein de la Grande Mosquée de Strasbourg, a indiqué dans un communiqué son président Saïd Aalla, condamnant "avec la plus grande fermeté ce nouvel acte antisémite". Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé sur Twitter des "images choquantes", soulignant que "la haine antisémite et le vandalisme sont à la hausse en France et dans toute l'Europe".
"Non à cet antisémitisme qui s'autorise tout dans ce climat de violence et de haine de l'autre", a tweeté Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes.
"Je condamne (cette) dégradation", a réagi sur Twitter aussi le président du Parlement européen, Antonio Tajani, appelant à "stopper la recrudescence de l'antisémitisme".
Plusieurs faits d'antisémitisme à Strasbourg
Le Bas-Rhin a été frappé à plusieurs reprises par l'antisémitisme ces derniers mois. L'épisode le plus récent remonte au 19 février, lorsque 96 tombes du cimetière juif de Quatzenheim, au nord-ouest de Strasbourg, ont été retrouvées recouvertes de croix gammées.
Un rassemblement contre l'antisémitisme est prévu dimanche devant le cimetière. Le 11 décembre, jour de l'attentat jihadiste contre le marché de Noël de Strasbourg, un autre cimetière juif avait été découvert profané à Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg: trente-sept stèles et le monument des martyrs de la Shoah avaient été souillés de graffitis antisémites.
Le 3 février, des "propos antisémites violents" avaient été proférés en marge d'une manifestation des "gilets jaunes" à Strasbourg, selon la préfecture. Et en 2015, environ 300 tombes du cimetière juif de Sarre-Union avaient été vandalisées.
L'enquête avait mis en évidence un mobile antisémite et cinq adolescents, qui avaient reconnu leur participation, avaient été condamnés en 2017 à des peines de huit à 18 mois de prison avec sursis.
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