Dieu est-il à l’origine de la création ? Si cette question existentielle ne trouvera probablement jamais de réponse, il y a en revanche un élément qui est désormais incontestable : la création. Des physiciens américains ont révélé lundi la première détection directe des toutes premières secousses du Big Bang, les ondes gravitationnelles primordiales, à l’origine de la naissance de l’univers. Cette découverte historique, preuve de la théorie sur l’origine de l’univers, ne rendra aucun croyant athée, et aucun athée croyant, explique le professeur Nathan Aviezer de l’université Bar-Ilan, dans un entretien accordé au Times of Israël...
« Mais l’annonce clarifie bien un élément : l’univers a eu un point de départ précis – une création – comme il est écrit dans le livre de la Genèse », a déclaré Aviezer. « Nier cela désormais, c’est nier un fait scientifique ».
Une équipe de physiciens américains dirigée par John Kovac, professeur d’astronomie au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, a révélé lundi la première détection directe des ondes gravitationnelles primordiales, les toutes premières secousses du Big Bang.
Cette avancée majeure dans le monde de la physique vient confirmer les théories d’Einstein et de Hubble sur la naissance de l’univers et fournissent des indices sur l’univers dans ses premières années, il y a environ 13,8 milliards d’années.
Ainsi de petites différences de températures à travers le ciel révèlent où le cosmos était plus dense et où se sont formées des galaxies et des amas galactiques.
La détection de ces minuscules fluctuations par le télescope BICEP2, situé dans l’Antarctique, confirment sans l’ombre d’un doute que le Big Bang s’est bien produit, affirme Aviezer, professeur de physique et ancien président du Département de Physique de l’université Bar-Ilan.
Ces fluctuations, poursuit-il, confirment également la théorie de l’inflation cosmique proposée par le physicien Alan Guth, professeur au MIT, et explique plusieurs anomalies dans la théorie du Big Bang.
Si les scientifiques ont longtemps cherché à détecter ces ondes, ils ne détenaient aucune preuve matérielle de leur existence – jusqu’à présent.
« Il était très difficile d’observer ces ondulations car elles étaient si faibles », a déclaré Aviezer.
Grâce aux nouveaux équipements, en particulier le télescope BICEP2, les scientifiques ont pu confirmer leur existence, ajoute Aviezer.
Pour les Juifs croyants, la théorie du Big Bang fait parfaitement écho au récit de la création, tel qu’il est décrit dans la Genèse. « Sans évoquer qui en est à l’origine, la mécanique du processus de la création de la théorie du Big Bang correspond parfaitement au récit de la Genèse », assure Aviezer.
Selon la Genèse, l’univers a été créé à partir d’une boule d’énergie et de lumière qui a surgi du néant – la même boule d’énergie et de lumière décrite dans la théorie du Big Bang. A travers les siècles, la création ex nihilo était réfutée. Elle est désormais considérée comme un fait scientifique, explique Aviezer.
Et adhérer à cette croyance ne relève pas du fait religieux.
Selon Stephen Hawking, professeur de cosmologie à l’université de Cambridge, « le moment de la création réelle se situe en dehors du champ d’application des lois actuellement connues de la physique. »
Pour Joseph Silk de l’université de Californie, auteur d’un livre récent sur la cosmologie moderne, « le Big Bang constitue la version moderne de la création de l’univers ».
Dans son livre intitulé In the Beginning, Aviezer cite de nombreux scientifiques, non religieux précise-t-il, dont Paul Dirac, un lauréat du prix Nobel de l’université de Cambridge et l’un des principaux physiciens du XXe siècle.
Dirac a affirmé très clairement que la théorie du Big Bang signifie assurément « que l’univers a commencé à un moment précis par un acte de création ». Et Dirac est un athée confirmé.
Pendant 3 000 ans, poursuit Aviezer, personne ne comprenait réellement ce que « la lumière » évoquée dans la Genèse signifiait. Et les interprétations allaient bon train.
Certains parlaient d’une « lumière spirituelle ». « Désormais, grâce à la théorie du Big Bang, nous pouvons comprendre exactement ce que cela signifie, sur le plan physique.»
Rares sont les scientifiques qui soulevaient des théories alternatives sur l’origine de l’univers, selon Aviezer. Et après les révélations de lundi, les théories des anti-Big Bang trouveront difficilement un quelconque écho. La détection de ces ondes cosmiques confirmant encore davantage la théorie du Big Bang.
« En tant que scientifique, je dis aux gens que la foi en Dieu est juste une foi. Nous ne pourrons jamais empiriquement ‘prouver’ l’existence de Dieu.
Aviezer assure qu’il ne tente pas d’établir un lien scientifique entre le Big Bang et la création ex nihilo afin de « prouver » l’existence de Dieu.
S’il est bien un homme de foi. le professeur reste avant tout un scientifique et affirme que la foi et la science sont encore deux éléments à bien distinguer.
« En tant que scientifique, je dis aux gens que la foi en Dieu est juste une foi. Nous ne pourrons jamais empiriquement ‘prouver’ l’existence de Dieu.
« Les coïncidences, par exemple, entre le Big Bang et le récit de la Genèse peuvent renforcer la foi des croyants, et même encourager les non-croyants à considérer l’existence d’une puissance supérieure. Mais en définitive, la foi reste du domaine de la foi. Sans cet élément de doute, il n’y aurait pas de libre arbitre », affirme Aviezer.
Cependant, nul besoin de croire en Dieu pour adhérer au point de vue de la Torah sur la création. Et, à la lumière de cette nouvelle découverte, nier ce point de vue est carrément non scientifique.
« La Torah cite Dieu disant ‘Que la lumière soit’, et la science nous dit que cette lumière naquit en explosant pour créer l’univers tel que nous le connaissons », déclare Aviezer.
« Quelle divine ironie que des scientifiques athées à l’instar de Dirac puissent souligner la vérité de la Torah. À ce stade, je pense que nous pouvons affirmer que la création est un fait scientifique ».
Source Times Of Israel