dimanche 2 mars 2014

Obama/Netanyahou: rencontre cruciale pour l'avenir des pourparlers de paix


La rencontre entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président américain Barack Obama qui se tiendra la semaine prochaine est susceptible de se révéler cruciale pour déterminer si les négociations de paix avec les Palestiniens auront un avenir au-delà d'avril. Le Premier ministre israélien quitte dimanche le pays pour une série de réunions à Washington qui se concentreront sur deux questions essentielles: le sort du processus de paix censé se terminer le 29 avril et les négociations nucléaires entre les grandes puissances et l'Iran.


Bien que Netanyahou veuille que ses entretiens avec Obama traitent principalement de l'Iran, la Maison Blanche semble avoir un programme différent.
"Obama va le presser d'accepter un cadre pour une ronde de négociations de paix israélo-palestiniennes concluantes, qui est en cours de rédaction par le secrétaire d'État John Kerry", a affirmé le New York Times cette semaine, citant de hauts responsables américains.
Les pourparlers de paix directs, qui ont commencé en juillet 2013 avec l'objectif de parvenir à un accord en neuf mois, n'ont fait aucun progrès apparent. Kerry cherche maintenant à faire accepter une proposition qui prorogerait le délai jusqu'à la fin de l'année.
Bien que le document n'ait pas encore été rendu public, il est attendu que la proposition sera non-contraignante et qu'elle établira des lignes directrices pour la négociation des questions centrales du conflit, telles que les frontières, la sécurité, Jérusalem, les implantations et le droit au retour des réfugiés palestiniens.
La proposition, ou ses grandes lignes, est susceptible d'être présentée à Netanyahou la semaine prochaine et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas le 17 mars, lors de sa rencontre avec Obama à la Maison Blanche.
John Kerry est engagé dans une bataille avec le leadership palestinien qui a toujours été contre le prolongement des négociations. Le Premier ministre israélien a lui laissé entendre qu'il était susceptible d'accepter de poursuivre les négociations, mais avec des réserves.
"Il s'agit d'une rencontre cruciale avec Obama, qui va déterminer la forme du cadre des futures négociations", a déclaré Eytan Gilboa, expert dans le domaine des relations entre Israël et les Etats-Unis à l'université de Bar Ilan.
"Ce que Kerry et Obama ont l'espoir d'obtenir de la part de Netanyahou est une forme d'approbation concernant le document", a poursuivi M. Gilboa. "Le Premier ministre israélien pourrait choisir d'accepter la proposition américaine plutôt que de risquer d'être considéré comme le responsable de l'échec des pourparlers", a-t-il précisé.
L'objectif annoncé est de parvenir à un accord avant la fin du mois de Mars, date à laquelle l'Etat hébreu s'est engagé à libérer le quatrième groupe de 26 prisonniers palestiniens jugés pour des motifs sécuritaires.
"Israël ne sera pas l'auteur de l'échec des négociations pour parvenir à l'accord-cadre américain", a indiqué Eli Bardenstein, journaliste pour le quotidien israélien Maariv.
L'une des conditions requises par Washington serait le gel partiel des constructions dans des implantations dites isolées, situées à l'extérieur des principaux blocs de localités juives en Cisjordanie, selon un rapport de la radio militaire israélienne.
Le gel des constructions pendant dix mois par Israël a expiré fin 2010, et les responsables israéliens ont depuis refusé de renouveler cette mesure.
Le message principal de Benyamin Netanyahou est qu'Israël a fait preuve de flexibilité et qu'il est temps d'exiger la même chose des Palestiniens.
"Nous voulons que les négociations de paix aboutissent mais cela ne dépend bien évidemment pas que de nous", a indiqué un haut responsable israélien, sous couvert d'anonymat.
"Ce processus ne fonctionnera que si les Palestiniens font également preuve de créativité et de flexibilité", a-t-il poursuivi.
La semaine dernière, les dirigeants palestiniens ont estimé que les propositions de Kerry étaient "inacceptables", en raison de la nécessité de reconnaitre Israël comme Etat juif et de la non-reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale du futur Etat palestinien.
Nimrod Goren, chef du think-tank Mitvim, a affirmé que la question-clé pour Washington était de trouver le moyen de maintenir les Palestiniens autour de la table des négociations.
"Une grande partie des discussions en coulisses portera sur les aspects qui pousseront Abbas à accepter l'accord", que le dirigeant palestinien ne considère pas comme favorable pour son camp, a expliqué M. Goren.
Mardi, Netanyahou se concentrera exclusivement sur le dossier du nucléaire iranien lors de la conférence annule du lobby américain pro-israélien AIPAC.
"Netanyahou tentera certainement de renforcer l'AIPAC sur la question du nucléaire iranien afin que le groupe puisse continuer à faire pression sur l'administration d'Obama", a indiqué Goren.


Source I24News