D’après des écoutes téléphoniques diffusées sur Internet, Turkish Airlines aurait livré des armes à des groupes inconnus, au Nigeria. La compagnie aérienne dément formellement. La rumeur provient de YouTube. Selon un enregistrement téléphonique diffusé, mardi 18 mars, sur la plateforme vidéo, Turkish Airlines (THY) aurait livré des armes à des groupes inconnus au Nigeria, pays touché par des attaques meurtrières du groupe islamiste Boko Haram...
Sur l’enregistrement, un responsable de la compagnie aérienne, Mehmet Karatas, confie à Mustafa Varank, l'un des conseillers du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qu'il se sent coupable concernant la livraison d'armes au Nigeria par THY. "Je ne sais pas si ces (armes) vont tuer des musulmans ou des chrétiens. Je me sens coupable", aurait-il déclaré.
La secte Boko Haram, qui revendique la création d'un État islamique dans le nord du Nigeria, a, depuis quatre ans, mené de très nombreuses attaques dans cette région, majoritairement musulmane, et pris en otages des ressortissants occidentaux.
Turkish Airlines dément son implication
La compagnie, de son côté, a démenti la rumeur, dès mercredi, par la voie d’un communiqué : "Aucune livraison d'armes depuis la Turquie ou un autre pays n'a été effectuée dans le pays en question." THY a également précisé qu'elle ne procédait à aucune livraison d'armes, "conformément à sa politique d'entreprise", dans "les pays sous sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU ou ceux où il y a vacance du pouvoir et d'autres sources de conflits".
Détenue à 49 % par l'État turc, Turkish Airlines affiche depuis des années une forte progression, qui en a fait l'un des acteurs importants du transport aérien mondial.
D’autres enregistrements compromettants
Ces dernières semaines, YouTube a diffusé de nombreuses conversations téléphoniques piratées de l’exécutif, qui ont mis le présient Erdogan directement en cause dans le vaste scandale de corruption qui éclabousse actuellement son entourage. Ce dernier enregistrement constitue ainsi un nouveau coup porté contre lui, à un peu plus d'une semaine des élections municipales, le 30 mars.
Mais le chef du gouvernement islamo-conservateur a dénoncé la plupart de ces enregistrements comme des faux, accusant ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à l'origine de ces "montages" et des accusations, dans le cadre d'une "conjuration" destinée à provoquer sa chute.
Source France 24