Les Etats-Unis se montrent faibles sur la scène internationale et Israël ne doit pas compter sur eux pour qu'ils prennent la tête de la confrontation avec l'Iran au sujet du programme nucléaire de Téhéran, a déclaré le ministre israélien de la Défense...
Moshe Yaalon a déjà été à l'origine de tensions en janvier entre Israël et les Etats-Unis pour avoir qualifié de"messianiques" et "obsessionnels" les efforts du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en vue de parvenir à un accord de paix israélo-palestinien.
Cité mardi par le quotidien Haaretz, il a exprimé cette fois une profonde déception à l'égard de la gestion des dossiers brûlants de l'actualité internationale par le président Barack Obama.
Un responsable israélien présent à cette conférence a confirmé l'exactitude des propos tenus lundi par Moshe Yaalon à l'université de Tel Aviv.
"Nous avions pensé que ce seraient les Etats-Unis qui prendraient la tête de la campagne contre l'Iran", a dit MosheYaalon, citant la crise en Ukraine comme un exemple de l'attitude de Washington consistant à "manifester de la faiblesse".
Les Etats-Unis ont imposé lundi des sanctions à deux collaborateurs de Vladimir Poutine et à neuf autres personnalités jugées responsables de l'intervention russe en Crimée.
Les discussions en vue de parvenir à un accord définitif sur le nucléaire iranien ont repris mardi à Vienne, après l'accord provisoire conclu en novembre entre la République islamique et six grandes puissances, dont les Etats-Unis.
Moshe Yaalon a regretté ces négociations alors que "les gens savent que l'Iran triche".
"C'est pourquoi, sur cette question, nous devons faire comme si nous n'avions personne pour veiller sur nous si ce n'est nous-mêmes", a dit le ministre israélien de la Défense, ancien chef de l'armée et rangé parmi les "faucons" du Likoud.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, laisse planer la menace d'une intervention militaire unilatérale en Iran pour neutraliser le programme nucléaire iranien, perçu comme une menace existentielle par l'Etat hébreu.
"Malheureusement, quand il s'agit de négocier dans un bazar persan, les Iraniens sont meilleurs", a déclaré Moshe Yaalon.
"Bien à l'aise chez eux, les Occidentaux préfèrent repousser la confrontation, si possible à l'année prochaine ou aux prochains dirigeants. Mais au bout du compte, elle explosera."
Il a dit avoir entendu au Proche-Orient des "paroles de déception" à l'égard du soutien modéré apporté par les Etats-Unis aux rebelles sunnites cherchant à renverser Bachar Al Assad en Syrie.
De même, lors d'une récente visite en Asie, il dit avoir perçu une forme de "désillusion face à une Chine qui devient plus forte et des Etats-Unis qui deviennent plus faibles".
Source Le Mag