Des chercheurs israéliens ont découvert qu'une dose modérée d'alcool augmente la sensibilité de l'odorat en réduisant l'inhibition au niveau du cerveau. Ne dit-on pas qu'un bon fromage s'apprécie mieux avec un bon verre de vin? Des recherches menées par une équipe israélienne du Weizmann Institute of Science permettrait de justifier cet adage bien ancré dans nos terroirs. Pour explorer cette notion, ces chercheurs en neurosciences ont étudié l'influence de l'alcool, connu pour lever l'inhibition dans le cerveau, sur l'odorat...
L'homme ne porte que peu d'attention aux odeurs mais «ses capacités olfactives sont en réalité élevées», déclare Endevelt et ses collaborateurs dans cet article publié fin juin sur le site de la revue Behavioral Brain Research. En s'entrainant, tout un chacun peut arriver à sentir des odeurs qu'il pensait ne pas percevoir. Notre «flair» serait donc constamment inhibé !
Un verre, ça va...
Les auteurs de cette étude ont réalisé des expériences impliquant chacune 20 personnes en bonne santé auxquelles ils ont demandé de sentir différents liquides et de détecter lesquels étaient identiques ou différents. Ce test a été réalisé après que les volontaires ont consommé un verre de jus de raisin. Il a été réitéré quelques jours plus tard en donnant à boire un verre de 35 ml de vodka additionné de jus de raisin.
Les auteurs ont constaté qu'après ingestion d'une faible quantité d'alcool (un verre), les sensations olfactives sont plus élevées.
Dans un second temps, Endevelt et ses collaborateurs ont demandé à 45 personnes, rencontrées dans les pubs de la ville et qui avaient déjà consommé une certaine quantité d'alcool (plus de 0,6 g/L), de participer à un autre test. Les individus volontaires devaient sentir trois flacons et identifier lequel était différent des deux autres.
Une rencontre
Les résultats de ce travail montrent que de faibles doses d'alcool augmentent la capacité d'olfaction, alors que des quantités plus importantes détériorent l'odorat. En levant l'inhibition au niveau du cortex préfrontal du cerveau, l'alcool permet au cortex olfactif d'analyser au mieux les odeurs.
Une odeur naît d'une rencontre entre une molécule aromatique issue d'un fruit, d'un aliment ou de notre environnement et des cellules réceptrices, des neurones, qui forment notre appareil olfactif. Ces cellules nerveuses sont situées dans les fosses nasales, à la base de petits cils flottant dans un mucus aqueux. Dès qu'une odeur arrive jusqu'aux narines, les molécules odorantes entrent en contact avec les cils, provoquant des réactions chimiques puis électriques. Les neurones récepteurs envoient un message nerveux jusqu'au cerveau au niveau du cortex olfactif qui identifie ces odeurs.
Source Le Figaro