Un général et un colonel de l'armée, ainsi que six jihadistes ont péri hier dans de nouveaux combats au nord du Caire, alimentant la spirale des violences entre les insurgés islamistes et l'armée depuis qu'elle a destitué le président Mohammad Morsi le 3 juillet. Depuis cette date, plus de 200 policiers et soldats ont péri dans les attaques quasi quotidiennes contre les forces de sécurité...
L'armée et la police ont attaqué hier à l'aube un repaire de membres présumés d'Ansar Beït al-Maqdess à al-Qanatir al-Khayriya, à une trentaine de kilomètres au nord du Caire, assure le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Les suspects ciblés sont soupçonnés d'avoir participé à l'attaque d'un poste de contrôle routier de l'armée samedi au Caire, dans laquelle six soldats avaient péri, et dans l'assassinat, le 28 janvier, d'un général de police proche conseiller du ministre de l'Intérieur, selon les mêmes sources. Ce groupe disant s'inspirer d'el-Qaëda est basé dans la péninsule du Sinaï, d'où ses combattants tirent également régulièrement des roquettes sur Israël.
« Un général de brigade et un colonel de l'unité des démineurs de l'armée ont péri dans l'affrontement », a indiqué l'armée sur son compte Facebook. Le ministère de l'Intérieur a confirmé l'information dans son communiqué, précisant que les « terroristes » ont fait usage de vestes bourrées d'explosifs. Le général et le colonel tués dirigeaient une unité d'experts en explosifs qui épaulait la police et l'armée dans le raid lancé contre le repaire d'Ansar Beït al-Maqdess, a précisé l'armée. Le communiqué du ministère assure que quatre « terroristes » ont aussi été arrêtés. L'armée précise qu' « une grande quantité d'explosifs ont été saisis ».
Parallèlement, un adolescent a été tué hier au sud du Caire dans des affrontements entre la police et des étudiants partisans de Morsi, alors que des manifestations estudiantines avaient lieu à travers l'Égypte. L'adolescent de 13 ans, fils d'un chef des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, a été tué par balles devant l'université de Beni Sueif, selon l'agence officielle MENA. Et dans l'université du Caire, la police a tiré des gaz lacrymogènes hier sur près de 2 000 protestataires qui ont lancé des pierres et des feux d'artifice, selon un journaliste. Des manifestations d'étudiants ont également eu lieu dans d'autres villes du pays, comme à Alexandrie ou Assiout.
Quant à l'ancien président islamiste, qui est jugé pour complicité de meurtre de manifestants lors de cette révolte, il devait comparaître hier avec ses deux fils dans le cadre de poursuites pour détournement de fonds publics, mais l'audience a été renvoyée au 27 mars.
Source L'Orient le Jour