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mardi 1 octobre 2013

Le Technion prépare une nuée de satellites miniatures


Tous les appareils électroniques ont vocation à diminuer en taille : les téléphones, ordinateurs, etc. Leur puissance computationnelle et leurs capacités augmentent dans le même temps. Il en est également ainsi pour les satellites artificiels. Les chercheurs du Technion -Israel Instiute of Technology examinent ainsi la possibilité de remplacer les lourds satellites actuels par un essaim de plus petits.


L'idée : faire plus avec moins gros.
L'un des gros problèmes de l'envoi d'engins dans l'espace est que l'énergie nécessaire (et donc le combustible) augmente exponentiellement avec la masse que l'on essaye de mettre en orbite. Il devient alors intéressant de mettre au point des petits satellites. Il en existe plusieurs catégories : mini-satellites (100-500 kg), micro-satellites (10-100 kg), nano-satellites (1-10 kg) ainsi que d'autres plus petits encore. Il devient également intéressant de faire travailler ces petits satellites ensemble. C'est sur ces sujets que travaille l'Asher Space Research Institute du Technion à travers le projet SAMSON.

Chorégraphie spatiale : faire travailler les satellites ensemble
La première des difficultés à surmonter est de savoir s'il sera possible de coordonner ces satellites entre eux. Il s'agit notamment de les faire voyager en formations de trois, gardant des distances plus ou moins constantes l'un avec l'autre. Le professeur Pini Gurfil du Distributed Space Systems Laboratory du Technion a récemment présenté l'état de ses recherches à des acteurs majeurs de l'industrie aérospatiale israélienne : 3 mini-satellites capables d'opérer dans l'espace, en toute autonomie, et en maintenant entre eux une formation. Un compromis a été réalisé entre le poids du satellite et la quantité de carburant (seulement 300 g). Cette difficulté aurait été résolue entre autres par l'utilisation d'un propulseur de dernière génération construit spécialement par la société aérospatiale israélienne Rafael, le Pulsed Plasma Thruster.
 La seconde difficulté est de faire en sorte que ces satellites évoluent ensemble, de manière rapprochée, mais sans risque de collision. L'objectif du projet est en effet d'identifier la provenance de signaux terrestres par triangulation, qui est rendue possible par la proximité et le degré de synergie des trois satellites. Pour cela, ils seront parfaitement coordonnés (ils emportent pour cela une horloge atomique) et seront capables de connaître à tout moment leur position respective.

Un défi presque réussi
Un premier lancement est prévu en 2015. Trois satellites SAMSON seront envoyés ensemble dans l'espace et devront maintenir leur formation pendant au moins un an. Leur capacité à fonctionner efficacement ensemble sera évaluée. S'il réussit, le projet pourrait valider encore plus le concept des mini-satellites et encourager l'économie du spatial low cost.
 Espérons seulement que la question des déchets spatiaux sera réglée prochainement. Il y a en effet autour de la Terre des centaines de milliers de déchets spatiaux de diverses tailles : de la poudre issue de lanceurs à des morceaux de panneaux solaires. Tout ceci augmente grandement les risques de collision et donc le coût de l'exploitation spatiale. Un mini-satellite est encore plus exposé puisqu'il n'est généralement pas bien protégé et n'a pas une quantité énorme de carburant pour retrouver sa position en cas de déviation.

Israël et la recherche spatiale
Israël est l'un des 9 pays dans le monde capables d'envoyer des engins dans l'espace. Depuis sa création en 1983, son agence spatiale, l'ISA (Israel Space Agency) multiplie les projets de développement : satellites de reconnaissance Ofeq et Eros, satellites de télécommunication Amos, etc. L'ISA s'apprête à lancer avec le CNES (Centre national d'études spatiales) français le satellite VENmicro-S (Vegetation and Environment monitoring on a New Micro-Satellite), visant à étudier la végétation et l'environnement sur la planète Terre.
Source Bulletins Electroniques