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mercredi 2 février 2022

À Jérusalem, le premier ministre renonce à créer une zone de prière mixte au Mur des lamentations


Plusieurs rabbins américains ont déploré, lundi 31 janvier, l’abandon de la zone de prière mixte au Mur des lamentations par le premier ministre israélien. Prévue depuis 2016 et plébiscitée par une partie de la communauté juive libérale, la création de cet espace soulève l’opposition des juifs traditionnalistes et des orthodoxes......Détails.......

À Jérusalem, le premier ministre renonce à créer une zone de prière mixte au Mur des lamentations
Conformément à la tradition orthodoxe, dont les représentants gèrent le Mur des lamentations, il existe deux espaces de prière distincts pour les hommes et les femmes.
Un revers pour les hommes et femmes des communautés juives libérales qui demandaient à pouvoir prier ensemble au Mur des lamentations. Dans un entretien au Jerusalem Post, publié vendredi 28 janvier, le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a annoncé qu’il n’instaurerait pas de zone de prière mixte dans le plus haut lieu saint du judaïsme, faute de consensus au sein de son gouvernement pour soutenir le projet.
Il faisait pourtant partie de ceux qui, il y a six ans, avaient signé un compromis visant à créer un espace de prière qui accueillerait conjointement les femmes et les hommes, au sein d’une zone annexe du Mur, situé dans la vieille ville de Jérusalem. 
Sa décision de revenir sur le projet a suscité la colère d’une partie de la communauté juive libérale, notamment aux États-Unis, où des représentants ont dénoncé l’influence des juifs orthodoxes au sein du gouvernement israélien.

Espaces de prière distincts

Conformément à la tradition orthodoxe, dont les représentants gèrent le Mur des lamentations, il existe deux espaces de prière distincts pour les hommes et les femmes. Par ailleurs, les femmes n’ont pas le droit de réciter de prière ni de lire la Torah à cet endroit. 
Une interdiction contestée récemment par des communautés juives libérales, comme le Mouvement israélien pour la réforme et le judaïsme progressif ou encore l’association des Femmes du mur, se positionnant depuis plusieurs années en faveur d’une ouverture du Mur à la prière des femmes.
Soutenue également par la communauté juive libérale américaine, diaspora très active vis-à-vis d’Israël, cette demande avait obtenu gain de cause en 2016, lors du vote du compromis du Kotel (du nom du mur qui soutenait le Temple de Jérusalem, détruit en 70 de l’ère chrétienne) par le gouvernement de Benyamin Netanyahu. 
Ce dernier avait toutefois rétropédalé un an plus tard, face à la pression des partis orthodoxes au sein de sa coalition gouvernementale, et gelé le projet, resté lettre morte depuis.

Pomme de discorde

Selon Denis Charbit, maître de conférences en sociologie et science politique à l’Université ouverte d’Israël, la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale dans le pays, en juin 2021, avait nourri l’espoir des communautés libérales quant à l’application du compromis de 2016. Mais l’annonce de Naftali Bennett, vendredi 28 janvier, de ne pas mettre en place de zone mixte pour le moment a douché les espoirs.
Dans un communiqué, le président de l’Union pour le judaïsme réformé, le rabbin Rick Jacobs, a en effet déploré une « campagne agressive menée par les ultraorthodoxes pour démoniser les juifs réformés et conservateurs et biaiser l’accord du Kotel ». 
Le rabbin Jacob Blumenthal, président de la United Synagogue of Conservative Judaism, aux États-Unis, a de son côté regretté que le « gouvernement se plie aux menaces de violence des extrémistes religieux, au lieu de prendre position au nom du peuple juif du monde entier».
« Cette revendication va rester une pomme de discorde pour le judaïsme américain, compte tenu de tout le soutien qu’il apporte à Israël, analyse Denis Charbit, relativisant toutefois la portée des protestations américaines face à cette décision. 
Les communautés libérales peuvent encore espérer qu’une autre conjoncture politique permette d’appliquer prochainement le compromis. »

Source La Croix

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