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mardi 22 septembre 2020

Aux Émirats, la communauté juive sort de l‘ombre


L’accord de normalisation entre les Émirats arabes unis et Israël est une « grande satisfaction » pour la communauté juive de Dubaï. Depuis 2019, année placée sous le signe de la « tolérance » aux Émirats arabes unis, les autorités ont multiplié les signes d’ouverture à son égard.......Détails......



Vendredi 18 septembre, le schofar a été sonné dans la péninsule arabique. Le rite est venu marquer le début des célébrations liées à Roch Hachana, le Nouvel an juif. 
Dans une vidéo postée sur Twitter, on y voit en effet le grand rabbin des Émirats arabes unis, Yehuda Sarna, souffler dans une corne de bélier depuis un balcon aux apparences résidentielles.
La silhouette ombragée des imposants gratte-ciel donne en effet des indications sur le lieu de tournage de la vidéo. La scène se déroule bien à Dubaï. Elle vient clore une semaine « historique » pour la communauté juive des Émirats arabes unis.
Alex Peterfreund est l’un des cofondateurs de cette communauté. 
Ce ressortissant belge s’est installé à Dubaï en 2014. Il y a rencontré Ross Kriel, un juif orthodoxe sud-africain. 
« Nous avons commencé, lui et moi, à prier dans sa villa tous les samedis matin, raconte-t-il. Et puis nous sommes devenus plus nombreux. » La communauté est aujourd’hui composée de « quelques centaines de personnes ».
Les cartes de visite du cofondateur de la communauté sont d’ailleurs estampillées du logo du « Conseil juif des Émirats arabes unis ». Un logo aux couleurs du drapeau émirien qui reprend la ménorah, le chandelier à sept branches des Hébreux.
La communauté loue par ailleurs une « villa » – dont la localisation exacte est gardée secrète – pour les célébrations hebdomadaires du shabbat. C‘est aussi un espace de « sociabilisation » pour se retrouver « entre expatriés juifs » explique Thierry Braha, un résident de l’émirat de confession juive, qui ne se considère « pas très religieux ».

La vie quotidienne des juifs « facilitée »

L’accord de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis vient donc formaliser davantage l’existence de cette communauté. Et ce, même si la grande majorité de ses membres n’a pas la nationalité israélienne. Alex Peterfreund le confirme : « nous allons avoir des facilités que nous n’avions pas auparavant ». 
Le Conseil juif des Émirats prévoit par exemple d’ouvrir un centre communautaire où il y aura des activités culturelles. « Pas uniquement religieuses », précise-t-il.
La vie quotidienne des juifs aux Émirats devrait elle aussi être « facilitée ». « Nous avons toujours eu un peu de mal à nous procurer de la nourriture casher, surtout la viande, explique-t-il. 
Maintenant, elle sera importée d’Israël. » À Dubaï, le premier restaurant certifié casher vient d’ailleurs d’ouvrir ses portes le 17 septembre dans un lieu symbolique, à l’intérieur de l’iconique Burj Khalifa, un passage obligé pour tous les visiteurs internationaux.
Les autorités d’Abu Dhabi ont incité les établissements hôteliers à « inclure des options de nourriture casher dans les menus ». 
Dès que les connexions aériennes commerciales seront établies avec l‘État hébreu, les touristes israéliens pourront affluer dans ce pays du Golfe. Les appels téléphoniques directs avec Israël, ainsi que l’accès aux sites Internet israéliens, sont aussi autorisés depuis le 16 août.

Des signaux de tolérance

Par tous ces aspects, la communauté juive des Émirats arabes unis est bel et bien passée de l’ombre à la lumière. En 2019, les autorités émiriennes avaient déjà envoyé des signaux d’ouverture. Cette année était alors placée sous le signe de la « tolérance ».

Aux Émirats arabes unis, la « tolérance » comme agenda politique

Outre la venue du pape François à Abu Dhabi, un ministère dédié à la tolérance avait par exemple été créé. Les autorités avaient aussi annoncé la construction pour 2022 de la « Maison de la famille d’Abraham », un complexe interconfessionnel réunissant, sur l’île de Saadiyat à Abu Dhabi, une mosquée, une église et... une synagogue.
Les membres de la communauté juive espèrent à présent renforcer ces liens entre les deux cultures. 
« Les Israéliens sont des gens très directs. Les Émiriens, quant à eux, prennent plus leur temps, explique Alex Peterfreund. La communauté juive locale doit jouer le rôle d’intermédiaire pour faciliter les échanges interculturels. »

Des relations normalisées avec Israël

Sous l’égide des États-Unis, les Émirats arabes unis et Israël ont annoncé le 13 août la normalisation de leurs relations.
Le 29 août, les autorités émiriennes ont annoncé abolir une loi vieille de 48 ans concernant le boycott de l’État hébreu.
Le 31 août, une délégation avec à sa tête le haut conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, a atterri à l’aéroport d’Abu Dhabi. Le « premier vol commercial direct » entre Israël et les Émirats.
Dans les pas des Émirats arabes unis, le Royaume de Bahreïn a annoncé le 11 septembre normaliser ses relations avec Israël.
Les accords dits « d’Abraham » ont été signés le 15 septembre notamment en présence du premier ministre israélien et du ministre des affaires étrangères émirien.

Source La Croix
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