C’est en 1896 que l’archéologue anglais Flinders Petrie découvre une stèle de granit aux proportions impressionnantes : 3,18 mètres de haut, 1,61 mètre de large et 31 centimètres d’épaisseur. Nichée au cœur d’un temple funéraire érigé en l’honneur du pharaon Mérenptah, elle a pris le nom de « stèle de Mérenptah », jusqu’à cette curieuse découverte.
La stèle est aujourd’hui connue pour contenir dans la strophe finale, au verso, la première mention supposée d'Israël, ou plutôt des Israélites, hors contexte biblique.
C'est également et surtout la seule mention d'Israël connue dans les textes égyptiens ; il faudra attendre quatre siècles pour voir de nouveau ce mot apparaître, sur la stèle de Mesha.
Elle est aujourd’hui également nommée « stèle d’Israël », mais que raconte-t-elle vraiment ?
Après examen, la stèle fut à l’origine érigée en l’honneur du pharaon Aménophis III, mais c’est Mérenptah, treizième fils de Ramsès II dit Ramsès le Grand, appartenant à la 19e dynastie et ayant régné sur l’Égypte un peu plus d’une dizaine d’années vers la fin du 12e siècle av. J.-C., qui aurait utilisé le verso de cette même stèle comme hymne à sa propre gloire.
La stèle commémore une des réussites militaires du pharaon, illustrant comment il aurait bouté hors d’Égypte les différents Peuples de la Mer, les Akaouash, les Toursha, les Rouk, les Shardanes et les Shakalash qui, épaulés par une coalition de peuples libyens, avançaient vers le delta du Nil. Il y est fait également mention des expéditions punitives en Pays de Canaan, à Ascalon, Guezer et Yeonam. Israël est ainsi nommé en toute fin de récit : « Israël est dévasté, il n’a plus de descendance ».
Les hiéroglyphes étant phonétiques, certains chercheurs s’accordent à dire que le mot « Israël » mentionné dans la stèle se prononce en réalité « Jezrahel », une ancienne ville située dans l’actuel Israël. Cependant, le déterminatif utilisé écarte cette dernière hypothèse.
Ce dernier mentionne Israël non pas comme un État ou une ville, mais comme une tribu, que l’on identifie aujourd’hui aux proto-israéliens, qui étaient en réalité un peuple contrôlant le nord des zones montagneuses dominant la plaine côtière. Ce peuple aurait été en conséquence l’une des victimes des ruées de Mérenptah lors de son épopée guerrière.
La datation de la stèle, vers la fin 12e siècle avant notre ère, laisse également une petite partie de la communauté scientifique penser que Mérenptah aurait pu être finalement le pharaon de l’Exode, en lieu et place de Ramsès II comme le pensent le plus grand nombre.
Source National Geographic
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