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dimanche 2 février 2020

Nice: Dévoilement du Mur des Déportés par Christian Estrosi


Ce jeudi 30 janvier 2020, à l’occasion du 75ème anniversaire de la Libération des camps, a été dévoilé le Mur des Déportés sur la Colline du Château, dans la ville de Nice......Détails.......


En présence de Bernard Gonzalez, Préfet des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Martine Ouaknine, Adjointe au Maire de Nice déléguée au Devoir de Mémoire, à la Lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Jean-Pierre Farandou, Président directeur général SNCF S.A., David de Rothschild, Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Pierre-François Veil, Président du Comité Français pour Yad Vashem, Beate et Serge Klarsfeld, Association des Fils et Filles des déportés juifs de France, Daniel Wancier, Délégué régional du comité français pour Yad Vashem et Alain Leray, Conseiller Mémoire et Histoire du Président directeur général SNCF S.A.

Recouvert de trois châles de prière  » taliths « , le Mur des Déportés a été dévoilé par les enfants des écoles Keren Menahem et Or Thora, accompagnés en musique par le 1er violon de l’Opéra de Nice, Vera Novakova, qui a interprété  » Le Chant des déportés  » (ou  » Chant des marais « ). 
Après l’allumage de six bougies par des enfants de déportés, la lecture de texte par les enfants des écoles et le témoignage vibrant de Roger Wolman au nom des enfants de rescapés, une plaque inaugurale, sur laquelle figure un texte de Serge Klarsfeld, a été dévoilée par les autorités.
Le Mur des Déportés, monument de 3,22m de haut et 5,88m de long, a été réalisé selon le modèle du Mémorial de la Shoah à Paris. 
Il rend hommage aux Juifs déportés et tués entre 1942 et 1944 vers les camps de concentration depuis la gare de Nice. 
Sur ce mur figure désormais la liste nominative des déportés, soit 3.603 noms, établie sous l’autorité morale de Serge Klarsfeld et du Mémorial de la Shoah.


Le Mur et les plaques ont été réalisés selon le modèle du Mémorial de la Shoah à Paris :
 » 3 603 noms inscrits (Prénom, nom de famille et de jeune fille, lieu de naissance et âge de décès),
 » 3,22 mètres de haut et 5,88 mètres de long,
 » 21 plaques gravées (95 cm x 80 cm),
 » 1 stèle protocolaire gravée en pierre d’Israël comprenant un texte rédigé par Serge Klarsfeld

Planning des travaux :
– 8 octobre 2018 : pose de la 1ère pierre pour les 70 ans de l’indépendance d’Israël – en présence d’Aliza Bin-Noun, Ambassadrice d’Israël en France
– 7 février 2019 : Délibération votée en conseil municipal.
– Novembre 2019 : découpe de chaussée, réalisation du mur en béton banché, reprise des canalisations, terrassement de la jardinière.
– 2020 : gravure des plaques, réalisation du parvis en pierre calcaire, réalisation d’un jardin de 125 m² et raccordement électrique
– 30 janvier 2020 : inauguration à l’occasion des 75 ans de la libération des camps de la mort.

Allocution de Monsieur le Maire

Aujourd’hui, nous posons une nouvelle pierre à l’édifice de la mémoire.
Cette pierre, comme nombre de celles qui l’ont précédée, à l’instar du mur des Justes, nous avons choisi de l’insérer ici, sur la colline du Château, où elle vient s’intégrer dans la longue, belle, glorieuse et douloureuse histoire de Nice.
Cette pierre, elle est complétée, partout en ville, au plus près de chaque Niçois, dans les écoles, les lycées, à la gare, par d’autres pierres, ces plaques commémoratives qui, d’un nom, d’un âge, rappellent la vie et rendent plus insupportable encore la mort des Juifs de Nice dans les camps d’extermination.
Le choix de la colline du Château, cœur battant de notre histoire, a un sens : Nice ne serait pas Nice, au fil des siècles, sans la communauté juive qui y vécut et y vit encore, contribua et contribue encore à sa prospérité, à son rayonnement, à sa notoriété.
Il signifie clairement qu’à Nice, il n’y a pas des juifs d’un côté et des non-juifs de l’autre, il n’y a que des Niçois, unis par le destin ici, sous le plus beau ciel du monde.
Il offre aussi une sépulture à tous ceux qui n’en ont pas, un lieu de recueillement pour tous ceux qui ne les oublient pas, un lieu de respect pour tous ceux qui les honorent, un lieu de mémoire pour tous ceux qui ne veulent pas que cette horreur bestiale se reproduise.
Car la première chose qui a différencié l’espèce humaine de tous les autres animaux, c’est quand nos lointains ancêtres ont commencé à enterrer leurs morts.
Ainsi, en rassemblant ici, grâce au travail, au courage, à la détermination de Serge et Béate Klarsfeld, les noms de tous ceux qui n’ont pas eu de tombe, nous faisons acte d’humanité, de la plus belle, de la plus profonde, de la plus juste humanité envers ceux qui en ont été privés.
Et nous le faisons ici, pour que, après avoir tant souffert dans la nuit et le brouillard, ils trouvent enfin le repos sur cette colline paisible, douce et ensoleillée, au milieu de leurs frères humains.
Nous satisfaisons aux exigences du devoir de mémoire, et même si sa présence dans l’espace public peut toujours être perfectionnée, il me semble aujourd’hui nécessaire de porter notre effort sur une autre dimension.
Car nous en faisons tous, douloureusement, le constat : l’antisémitisme, en France, atteint à nouveau des sommets, par les mots, par les menaces, par les atteintes aux biens et aux personnes, par les profanations, par le meurtre même.
Naïvement, nous aurions pu penser que la présence renouvelée du souvenir de la Shoah, inscrit sur nos murs, allait définitivement faire obstacle à l’ignominie antisémite.
Il n’en est rien.
Nous devons alors faire face, et faire porter notre effort sur le travail de mémoire.
Ce travail est déjà commencé.
Il a commencé d’ailleurs en même temps que la concrétisation publique du souvenir, il a commencé chez nous quand nous avons conçu, il y a plus de quinze ans maintenant, les voyages de la Mémoire et conduit ainsi des milliers de collégiens et de lycéens sur les lieux même des crimes, en présence des témoins.
Ce travail a déjà commencé, mais il ne suffit plus.
Dans les développements que nous devons lui donner, la nation tout entière est partie prenante :
– l’Etat, d’abord, par ses institutions, je pense en particulier à l’école, pour l’éducation, et à l’université, pour la recherche ;
– la République, ensuite, et je pense là à la justice qui doit plus largement, plus généralement, plus fortement sanctionner jusqu’au plus profond des réseaux sociaux ;
– chacun de nous enfin, qui devons faire un travail assidu sur nous- mêmes, sur certains de nos cultes et de nos cultures, où les résidus du vieil antisémitisme religieux prospèrent encore, sur certaines de nos opinions, quand l’anticapitalisme ou l’antisionisme ne sont plus qu’un pathétique masque des plus effroyables pensées.
Oui, nous ne sommes qu’au début de ce travail de mémoire, qui s’annonce long et difficile, car son ennemi s’enracine dans plusieurs siècles de haine.
Plusieurs siècles de haine.
Mais nous, nous avons l’espoir.
Sans l’espoir, nous pourrions ériger tous les monuments les plus forts, ils ne resteraient que des pierres.
Sans l’espoir, nous pourrions évoquer les plus émouvants sentiments, ils ne seraient que des souffles.
Sans l’espoir, nous pourrions livrer les batailles les plus épiques, elles ne seraient que des coups d’épée dans la mer.
Cet espoir, il est en nous, il nous porte, il nous soutient, il nous conforte, il nous transforme, il nous unit, il nous tient debout dans la dignité et la force, il nous convainc chaque jour, même au plus sombre, que chaque recul de la haine antisémite est un immense bien pour la république, pour la nation et au-delà, pour notre commune humanité.
Alors, ce matin, en cette date si forte, ce n’est pas seulement dans le lourd souvenir des morts que je vous invite à vous rassembler, c’est aussi autour d’une stimulante invitation à l’espoir !

Mur des Déportés Juifs depuis les Gares de Nice
En hommage à Simone Veil et Charles Gottlieb
Parc du Château – Ville de Nice
Intervenants : Architecte des Bâtiments de France, Beate et Serge Klarsfeld, Comité Français Yad Vashem.
Partenaires : Région PACA, SNCF, Fondation pour la Mémoire de la Shoah et Comité Français Yad Vashem.




Source Presse Agence
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