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mercredi 22 novembre 2017

Découvrez le Marathon d'Eilat, 42 kilomètres au cœur du Neguev ! (Vidéo et photos)


Vous rêvez de courir dans le désert ? Avec ses 42 kilomètres au cœur du Neguev en Israël, le Désert Marathon d'Eilat est un beau défi. Avec une organisation au top et un départ matinal, c'est aussi une course accessible même si chaleur, sable et roches sont présents......Détails, Photos et Vidéo.....
Nous sommes à la pointe sud d'Israël. Un triangle de terres et de Mer Rouge coincé entre les frontières égyptienne et jordanienne. Une zone sans doute stratégique, où l'on imagine bien des tensions. Pourtant, depuis notre arrivée sur place, tout est calme et la sérénité règne. 
L'ambiance est à la fête et au sport. L'hôtel où je suis logé en compagnie d'un important groupe de journalistes internationaux, chinois, russes et roumains principalement, est rempli de coureurs et décoré aux couleurs de l'événement.
Je sors du resort, en retrouvant Marion, une amie excellente coureuse qui couvre l'épreuve pour un autre titre.
Nous n'avons pas à aller bien loin : le départ est installé à quelques hectomètres, sur la route presque en front de mer.
J'ai couru de nombreuses épreuves dans les déserts, mais c'est je suis très rarement parti d'une plage pour ce type de défi. 
A Eilat, une mer tropicale riche en coraux qui foisonne de vies sous-marines, côtoie l'un des déserts les plus secs de la planète. Bien sûr, c'est dans la direction des étendues arides que nous nous préparons à partir. Les flots bleus seront pour la récupération.
Les coureurs ne semblent pas trop stressés avant le départ. C'est bon enfant, on sent les esprits plus tournés vers le plaisir du défi et de la découverte que vers la compétition féroce.
Nous sommes environ 1200 à nous élancer ce matin, et un autre millier de coureur suivra sur le semi-marathon et les autres distances (5 et 10 kilomètres).
L'aube s'annonce et la musique bat la mesure pour l'échauffement. Il est 6 heures du matin. Nous partons à la fraîche pour éviter au maximum la chaleur.
J'ai l'intention de profiter du parcours.
Ne pas me faire trop mal et me rassurer sur ma capacité actuelle à courir un marathon, plutôt typé trail, malgré un talon récalcitrant. Je n'ai guère pu courir les deux derniers mois à cause de cela et malgré de grandes randonnées, ma condition de coureur en a pris un coup.
42 kilomètres désertiques, challenging mais accessibles, c'est tout à fait ce qu'il me faut.
Le départ est donné. Pas de bousculade, mais le peloton est assez imposant quand même. La large route que nous empruntons pour sortir de la ville permet un éparpillement rapide des coureurs.
Chacun tente de prendre son rythme sur ce long ruban de bitume. Devant nous s'étend désormais l'immense désert. Notre terrain de jeu pour les 35 kilomètres suivant.
Après deux kilomètres sur route, nous bifurquons sur les pistes. Le parcours est de plus en plus plaisant.
Nous abordons les pentes, douces, des montagnes d'Eilat. Rien de bien méchant en terme de dénivelé, mais nous montons mine de rien.
Après avoir tenté de partir sur un rythme un peu trop ambitieux pour ma forme actuelle, j'ai bien ralenti déjà et me cale sur une allure confortable. Je lève les yeux car le sol, un peu caillouteux, permet de ne pas avoir le regard rivé par terre. Le spectacle est très beau.
Ce n'est pas un désert morne plaine : les collines creusent de petits canyons, les couleurs ocres des pierres offrent des contrastes intéressants.
La végétation est peu présente : quelques acacias, qui subsistent on se demande comment, à pomper sans doute très profond les quelques gouttes d'eau du sol.
De vagues buissons, sinon c'est minéral.
La file de coureurs devant moi s'étire le long d'un sentier bien tracé qui ondule sur les pentes.
Les kilomètres défilent assez vite, malgré mon rythme lent. Je suis bien distrait un peu plus loin par le croisement avec les premiers coureurs du semi-marathon.
Les deux parcours effectuent sur cette portion un aller-retour dans un canyon. C'est beau et en plus l'aspect convivial en est renforcé, car on recueille et on donne de nombreux encouragements. Je croise ainsi Marion et mes collègues Roumains.
Les nombreux ravitaillements (quasiment tous les 2 kilomètres !) permettent aussi d'adoucir l'effort. Le soleil n'est pas encore très dur et en plus je peux ainsi m'arroser et boire très régulièrement. Le risque de coup de chaud, sur ce Désert Marathon, est ainsi affaibli.
La zone que je redoute le plus s'annonce après le 28e kilomètre. Une longue ligne droite de cinq kilomètres. Le regard se perd à l'horizon. Les coureurs qui me précèdent semblent de petits points qui se déplacent lentement. Pourtant, je ne m'ennuie pas et ça passe bien.
La fatigue n'est pas encore très importante, je sens l'arrivée se rapprocher doucement. Les panneaux kilométriques défilent presque vite et le compte à rebours qui mène l'arrivée est lancé. Sur un marathon, lorsque celui-ci passe sous la dizaine, c'est souvent un bon moment.
Nous sommes sur une zone plus plate qui a même la bonne idée d'être globalement descendante ; c'est logique puisque nous devons regagner le bord de mer.
Le décor se fait un peu moins intéressant, nous nous rapprochons de la route. Je suis dans mon effort.
La condition physique est moyenne, le talon grince un peu. Mais c'est supportable et surtout je prends beaucoup de plaisir à courir ici, à sentir que je vais pouvoir mener cet effort jusqu'au bout.
J'observe mes compagnons de course : certains semblent fatigués, d'autres, fringuant, accélèrent en sentant l'arrivée approcher.
Le peloton est international : de nombreux israéliens bien entendu, mais aussi beaucoup de russes, de polonais, quelques anglais.
Nous retrouvons la route puis un bord de lac et des cultures. C'est un kiboutz situé tout au bord de la frontière jordanienne.
Le vent, qui n'a pas arrêté de souffler en me facilitant aussi bien l'effort car il est rafraîchissant, y est vraiment fort.
Je vais cependant caler un peu plus loin. À partir du 38e kilomètres, mon allure baisse. Le manque d'entraînement, le soleil qui darde plus fort.
La ville refait surface.
Changement de décor radical. Nous courons sur le front de mer, au bord des complexes hôteliers, des centres commerciaux. Un décor Las Vegas. Des odeurs de détergents qui surprennent les naseaux. Mais retrouver la ville rompt aussi la lassitude qui commençait à s'installer.
Encore deux ponts de style vaguement vénitiens et j'aperçois l'arrivée. Le panneaux "42 kms" est franchi.
Je savoure la dernière ligne droite, où l'ambiance est encore bon enfant et les spectateurs enthousiastes. 3h54 à mon chrono.
Je retrouve bientôt mes collègues russes, qui ont couru sur des distances plus courtes, et Marion, qui a pris une belle 2e place chez les filles en 3h29 et semble toute fraîche.
Moi, je me traîne jusqu'à mon hôtel. La douleur au talon est revenue et la fatigue s'abat sur moi.
Mais là encore, le Désert Marathon d'Eilat est confortable : après cette cavalcade dans une nature sauvage et hostile, je retrouve la douceur d'un lit quatre étoiles et d'une douche chaude.
Décidément, courir dans le désert en Israël m'a semblé presque facile, même si je suis très content du défi accompli.
Assurément, c'est une épreuve authentique, qui vous plonge dans un vrai beau désert, mais qui reste très accessible.
Un cocktail que j'avais rarement rencontré. Consommé avec modération et délicatement, c'était un plaisir. Avec cette organisation là, on reprendrai bien un peu de désert.

Le marathon d'Eilat en bref :

Les plus du Désert Marathon d'Eilat :
Une organisation très rodée
Nombreux ravitaillement
Climat chaud et sec mais horaires favorables (départ à 6h00), nombreuses zones ombragée
Contraste entre la mer et le désert
Très beaux paysages
Ambiance bon enfant
Difficulté :
Modérée. Un bon défi accessible. Compter environ 30 minutes de plus que pour un marathon classique.

Équipement conseillé :
Tenue de Running classique, protection solaire. Pas besoin de sac à dos ou porte-bidons.


Israël : un souffle nouveau sur la course à pied

La course à pied connaît un essort important en Israël. De nombreuses courses y ont vu le jour ces dernières années.
Notre sélection :
- Marathon de Jérusalem.
Parcours touristique à travers les sept collines de la ville.
- Bible Marathon de la Bible.
Organisé par la même équipe que le Désert Marathon d'Eilat. D'autres épreuves sont à leur programme à travers le pays
- Marathon de Tel Aviv : ambiance festive et urbaine.
- Challenge 24 h Nitzana : course en relais ou individuel de 24 h sur un parcours trail de 11 km dans le désert, notamment sur le chemin de la paix à la frontière égyptienne. Organisé dans le village de Nitzana. Sans doute une experience !


 
 




Par Sylvain Bazin

Source Wider Mag et Koide9enisrael
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