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dimanche 17 avril 2016

Analyse : ce que cache l'accord irano-russe sur la livraison des S-300





Alors qu'Israël avait mené l'an dernier une intense campagne contre le programme nucléaire de Téhéran, l’accord des missiles S-300 symbolise non seulement la rupture de l'embargo iranien, mais surtout, va permettre à l'Iran d’améliorer son système de défense contre une potentielle attaque aérienne israélienne contre ses installations nucléaires. Aujourd'hui, cependant, la réalité est différente....







L'embargo mondial contre l'Iran est levé, et on peut assurer avec une quasi-certitude qu’Israël a renoncé à attaquer l’Iran dans un futur proche.
Du point de vue israélien, aussi longtemps que ces missiles restent dans le territoire iranien et n'arrivent pas en Syrie ou au Liban, les armes ne deviennent plus que des outils politiques.
Quant à la Russie, elle tente de défier constamment l'OTAN et l'Occident, alors que l’Iran a obtenu un nouveau succès sur la scène internationale, après la signature de l'accord nucléaire.
A ce jour, l’accord S-300 initialement signé en 2007 et de nouveau en 2015 n’a pas été approuvé par le ministère des Affaires étrangères russe.
Il y a six mois, des rapports iraniens indiquaient que l'accord avait été approuvé, mais les Russes ont annulé la livraison des missiles à la dernière minute pour cause d’impayés iraniens.
Cependant, Téhéran affirmait que le transfert avait bien eu lieu, et il ne serait pas surprenant que cette information, vraie ou fasse, fasse partie du processus de négociations entre les deux Etats.
L'accord initial comprenait quatre batteries de missiles S-300. Mais après que l'Iran a décidé de poursuivre la Russie en justice pour le retard de la mise en œuvre de l'accord, les Russes ont accepté d'augmenter le nombre de batteries transférées à l'Iran. Le nombre exact est encore inconnu.
Dans le cas où Israël agirait contre l'Iran, il le ferait seulement dans le cadre d'une coalition internationale. De nos jours, nombreux sont ceux dans le monde qui travaillent pour trouver des solutions technologiques afin de contrer les missiles S-300.
Les troupes de l'OTAN s'entraîne en Grèce, pays qui a acquis dans le passé des S-300 dans le passé, afin de trouver des moyens de contrer ce redoutable système, Israël doit recevoir une nouvelle flotte de F-35 à la fin de cette année pour chercher une parade à ses missiles anti-missiles.
Car la présence de S-300 à la frontière d'Israël, sur le territoire syrien ou libanais, serait un danger certain pour tous les avions israéliens. Il s'agit là une menace militaire sérieuse.
La Russie avait déjà mis Israël à l’épreuve durant les années 80 en livrant des missiles anti-aériens SA-5 en Syrie. Heureusement pour l'Etat hébreu, cela n'eut aucune conséquence, et l'Etat hébreu, apprenant à vivre dans l'ombre des missiles, a continué à opérer au Liban et en Syrie chaque fois qu'il le jugeait nécessaire.
Aujourd'hui, il semble que les Russes vont honorer l'accord avec les Iraniens et leur fournir les fameux missiles. De plus l'armée moscovite possède désormais une version supérieure des missiles fournis à l’Iran, les S-400.
L'accord de livraison des missiles S-300 est le premier signe de l’ouverture au niveau mondial pour la vente d’armes sophistiquée à l'Iran, qui aurait investi 20 milliards de dollars dans la réhabilitation de son armée.
A eux seuls, les Russes fournissent les Iraniens en avions de cargo, avions de combat, avions d'entraînement, matériels de contrôle et missiles antinavires, les P-800 Oniks.
La coalition sunnite, dirigée par l'Arabie Saoudite, est également préoccupée par l’évolution de cette affaire. La monarchie saoudienne est en confrontation constante avec la République islamique et tente d’empêcher la propagation de l'influence chiite dans la région. Pour ce faire, des contrats d’armements avoisinant les 60 milliards dollars ont été passés avec certains pays hostiles à Israël.
Israël ne peut pas ignorer cette course aux armements dans la région et doit rapidement conclure des accords d’aides militaires avec les États-Unis. Le plus tôt sera le mieux.


Par Jérémie Elfassy


Source I24News