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mardi 12 janvier 2016

Comment va le bâtiment en Israël ? Le secteur représente 5,3% du PIB



L’adage est connu : “Quand le bâtiment va, tout va”. Si le bâtiment engendre des bulles en Israël, sa contribution au produit national augmente. En Israël, le bâtiment est un secteur qui est largement soumis aux aléas de la conjoncture. En dépit d’une croissance en dents de scie et de la bulle immobilière qui s’en est suivi, le secteur du bâtiment pèse de plus en plus lourd dans l’économie israélienne...




Selon un rapport de la Banque d’Israël, la construction est devenue un secteur clé qui présente un fort potentiel de croissance. En 2015, la construction occupait une place déterminante dans l’économie israélienne ; le secteur contribuait à 5,3% au PIB et concernait 6,7% de la population active. En Israël, le secteur du bâtiment aurait profité de la crise financière mondiale de 2008 et des mesures prises par les pouvoirs publics pour y faire face.


2008-2013 : FORTE CROISSANCE


Le bilan du secteur de la construction que dresse la Banque d’Israël permet de déterminer ses effets positifs sur l’économie israélienne. Paradoxalement, c’est à partir de la crise financière mondiale de 2008 que le bâtiment en Israël a connu une période de forte croissance : entre 2008 et 2013, la production du secteur a augmenté à un taux annuel (7,9%) supérieur à celui de l’augmentation du PIB (3,5%) : sa contribution au PIB est ainsi passée de 4,4% en 2007, à 5,7% en 2013.
Durant cette période quasiment euphorique (2007 à 2013) pour la construction, l’accroissement de l’activité a eu un effet positif sur l’emploi : le bâtiment a créé 54.000 emplois, faisant passer sa part dans la population active d’Israël de 6,1% en 2007 à 6,7% en 2013. En fait, il faut atténuer les effets de la construction sur l’emploi des Israéliens : les travailleurs étrangers ont représenté la moitié des embauches du secteur.


2014-2015 : RALENTISSEMENT


Après huit années d’une forte activité, le bâtiment a connu un ralentissement de sa croissance : à partir de 2014, sa contribution au PIB a légèrement reculé, passant de 5,7% par an jusqu’en 2013 à 5,3% par en 2015.
Au cours des deux dernières années, le ralentissement du rythme des constructions, notamment l’immobilier d’habitation, s’est traduit par un impact négatif sur la croissance du PIB israélien. En 2014 et 2015, la production du secteur de la construction a baissé de 2,2% l’an alors que, dans le même temps, le PIB progressait au rythme annuel de 2,3%.


EXCEPTION PARMI LES PAYS DE L’OCDE


La contribution positive du secteur de la construction en Israël tranche avec la situation qui a prévalu dans les autres pays de l’OCDE : dans la plupart d’entre eux, c’est même le ralentissement de la construction qui a provoqué une crise. Dans tous les cas, les pays qui ont le plus souffert de la crise financière, ont aussi subi une grave crise immobilière.
En Israël, les experts de la Banque centrale estiment que c‘est la politique des gouvernements en réaction à la crise financière mondiale de 2008 qui a permis l’accroissement du secteur de la construction.
La baisse des taux d’intérêt, dans le monde et en Israël, a réduit la rentabilité des investissements financiers, provoquant une hausse de la demande d’immobilier ; en Israël, cette tendance a encouragé l’accroissement des investissements dans la construction.
Pour la Banque d’Israël, deux tendances ont permis à Israël d’éviter une crise financière et immobilière.
D’un côté, la stabilité économique d’Israël a permis un accroissement des investissements dans la construction, contrairement aux pays qui ont souffert d’une crise du crédit ; de l’autre, la bonne tenue de la construction a permis de soutenir la croissance, et cela en dépit de la crise mondiale et des aléas de la conjoncture internationale.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley