L'Autorité palestinienne a demandé à l'Union européenne de bloquer l'entrée des Israéliens vivant au-delà de la Ligne verte dans les 26 pays de l'espace Schengen en Europe, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki à un quotidien arabe dimanche...
Dans une longue interview accordée au journal Asharq al-Awsat basé à Londres, Maliki a exprimé mécontentement devant le fait que la décision de l'Union européenne d'étiqueter les produits israéliens venant des implantations en Judée-Samarie n'avait pas encore été mise en œuvre.
"Si l'Union européenne estime que les produits venant des colonies doivent être "discriminés", les colons "font partie" de ces produits et devraient être considérés de la même manière", a déclaré Maliki au quotidien.
L'Autorité palestinienne a également appelé l'UE et les États-Unis à placer les Israéliens vivant dans les implantations et qui mènent des attaques "prix à payer" contre des Palestiniens sur leur liste noire du terrorisme.
Bruxelles a déjà étudié la possibilité de dresser une liste noire des "habitants d'implantations violents" à la fin de l'année dernière, ont confié des diplomates à l'agence de presse Reuters.
Cette sanction affecterait jusqu'à 200 personnes, ont-ils estimé.
Les membres de l'Espace Schengen, qui comprend la plupart des pays d'Europe occidentale, ont aboli les contrôles aux frontières internes.
Maliki était par ailleurs en France ce week-end pour tenter de faire pression sur le gouvernement afin qu'il accélère son plan de résolution du conflit israélo-palestinien, qui consiste à des négociation bilatérales entre Israël et les Palestiniens limitées à 18 mois, et à une menace d'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU contre Israël au cas où les négociations échoueraient.
Au cours d'un récent voyage à Moscou, M. Maliki a évoqué avec son homologue russe Sergueï Lavrov, de reproduire le modèle d'une équipe de négociateurs 5 + 1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni + Allemagne), utilisé dans le cadre des discussions avec l'Iran sur son programme nucléaire.
"Lavrov a promis d'évoquer la question avec [le secrétaire d'Etat américain] John Kerry," a déclaré M. Maliki.
Interrogé pour savoir si l'Autorité palestinienne entendait maintenir ses poursuites contre Israël devant la Cour pénale internationale, Maliki a déclaré que son gouvernement a jusqu'ici fait preuve de prudence, en évitant l'utilisation d'"armes apocalyptiques" contre l'Etat hébreu.
Jusqu'à présent, les Palestiniens ont simplement demandé au procureur de la CPI, Fatou Bensouda, de se pencher sur la question palestinienne en général.
Bensouda a commencé une enquête indépendante sur la base des preuves disponibles.
"Arrêter Netanyahou"
Par ailleurs, une pétition appelant à l'arrestation du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lors de sa visite au Royaume-Uni en septembre a recueillir presque 80.000 signatures, rapporte lundi le quotidien Haaretz.
La pétition en ligne, téléchargée sur le site officiel du gouvernement britannique au début du mois, appelle à l'arrestation de Netanyahou en vertu du droit international pour "crimes de guerre", en référence au conflit qui a opposé Israël et le Hamas dans la bande de Gaza l'été dernier.
"Benyamin Netanyahou doit entamer des pourparlers à Londres en septembre. En vertu du droit international, il devrait être arrêté pour crimes de guerre à son arrivée au Royaume-Uni pour le massacre de plus de 2.000 civils en 2014", indique la pétition.
2.300 Gazaouis sont morts l'été dernier pendant la guerre de 50 jours qui a opposé Israël au Hamas selon la Commission des droits de l'homme de l'ONU, bien que le nombre de victimes civiles reste contestée.
Au Royaume-Uni, toute pétition en ligne téléchargée sur le site officiel du gouvernement britannique qui atteint 100.000 signatures doit avoir la possibilité d'être discutée à la Chambre des communes.
Mais le gouvernement a publié une déclaration précisant que, selon le droit britannique et international", la visite de chefs de gouvernements étrangers, comme celle du Premier ministre Netanyahou, est couverte par une immunité, et il ne peut être arrêté ou détenu".
La déclaration du gouvernement insiste également sur le droit d'Israël à la légitime défense.
"Le Premier ministre a été clair sur la reconnaissance par le Royaume-Uni du droit d'Israël à prendre des mesures proportionnées pour se défendre, dans les limites du droit international humanitaire", précise la déclaration..
"Nous condamnons les tactiques terroristes du Hamas, dont les membres ont tiré des roquettes sur Israël, construit des tunnels étendus dans le but d'enlever et d'assassiner, et refusé à plusieurs reprises un accord de cessez-le-feu"
Des appels similaires ont été lancés il y a plusieurs années contre l'ancienne ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, appelant à son arrestation pour "crimes de guerre" lors de sa visite à Londres l'an dernier, en référence à son soutien à l'opération Plomb durci de 2008.
Le Foreign Office britannique avait accordé à Livni un "statut de mission spéciale" (une immunité diplomatique temporaire) pour la durée de sa visite.
En revanche, Netanyahou dispose d'une immunité diplomatique automatique du fait qu'il soit à la tête d'un gouvernement étranger.
Le Premier ministre israélien doit s'entretenir avec son homologue britannique à Londres le mois prochain. Ils doivent évoquer ensemble l'accord sur le nucléaire iranien, le processus de paix israélo-palestinien et la guerre civile en Syrie.
Source I24News