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vendredi 6 mars 2015

Paracha Ki Tissa : Le pouvoir de la Tsedaka

 
 
 
« Quand tu feras le compte des enfants d’Israël, chacun d’eux paiera à l’Eternel le rachat de sa personne… et il n’y aura pas de peste, parmi eux, lors du dénombrement » (Chemot 30 : 12).
Rachi affirme : « Lorsque les gens sont comptés, le mauvais oeil prédomine ». Il apparaît ainsi que le principal objectif de la collecte des demi-Chekel n’était pas, malgré l’apparence, de remplir « des bas de laine »...


 
Le sens véritable de cette quête tendait à ce que chacun des Enfants d’Israël remplisse la Mitsva de la Tsedaka, dont la vertu était de repousser les forces malfaisantes…
 « Et il n’y aura pas de peste parmi eux… ».
En donnant ce demi Chekel, chacun d’eux repoussait avec succès les effets négatifs du dénombrement, et ainsi que le dit le Roi Salomon : « La fortune ne sert à rien au jour du courroux, mais la charité sauve de la mort » (Proverbes 11 : 4).
La Guemara relate qu’une année, au lendemain de Roch Hachana, Rabbi Yohanan Ben Zakkaï, rêva qu’il avait été décrété dans le ciel que ses neveux allaient perdre 700 dinars au cours de l’année; le Rabbi prit sur lui d’inciter ses neveux à donner cette somme au titre de Tsedaka.
Cependant, et malgré l’insistance du Rabbi, ses neveux n’avaient donné que 683 dinars… Puis Ils reçurent, un vrai coup du hasard, un avis d’imposition de 17 dinars !…

« Ne craignez rien, leur dit R. Yohanan Ben Zakkaï, on ne vous en demandera pas plus ».
- Comment le sais-tu ? demandèrent-ils.

R. Yohanan Ben Zakkaï leur fit part de son rêve et leur expliqua pourquoi il les avait incité tellement à donner cette somme, précisément pour la Tsedaka.
- Pourquoi ne nous as-tu pas dit cela au début de l’année ? demandèrent-ils.
- Parce que je souhaitais que vous donniez uniquement pour le respect de la mitsva de la Tsedaka, répondit le Rabbi.

Et pourtant, la Guemara nous apprend que celui qui dit : « Ce Sela est pour la Tsedaka afin que mon fils vive » ou « Pour que je mérite le Olam Haba » est un Tsadik Gamour (Pessahim 8a).
Ainsi, même si une personne donne la Tsedaka pour « des raisons strictement personnelles », elle ne perd pas la récompense qui est attachée à la mitsva.
Le donateur n’est pas considéré comme « un serviteur qui sert son Maître pour recevoir un salaire » (Pirkei Avot 1 : 3) mais plutôt comme celui qui utilise la récompense uniquement comme une motivation.
« Une personne ne deviendra jamais pauvre pour avoir donné de la Tsedaka » écrit le Tour « et ne subira aucun tort pour s’être consacrée à cette Mitsva ».
On relève dans Yoré Déa (p. 247) : « Ceux qui auront pitié des pauvres susciteront à leur égard la miséricorde de l’Eternel.

Chacun doit se convaincre de l’idée que, de même qu’il s’adresse constamment à l’Eternel pour demander santé, bonheur… et souhaite que le Maître du Monde entende ses plaintes, de même il doit prêter attention aux plaintes des pauvres ».
Par deux fois, dans les Proverbes, le Roi Salomon souligne le pouvoir primordial de la Tsedaka.
La première « Les trésors de l’iniquité ne profitent pas, tandis que la charité sauve de la mort » (Prov. 10 : 2) est interprétée par nos Sages comme étant le pouvoir de la Tsedaka d’éviter à l’homme une mort horrible et le second (11 : 4 voir plus haut) se rapporte au Jour du Jugement devant l’Eternel, où le pouvoir de la Tsedaka le sauve de l’enfer (Baba Batra 10 : 3).
Le Roi Salomon nous enseigne également « Sur le chemin de la Charité se trouve la Vie et son sentier aboutit à l’immortalité » (Prov. 12 : 28).
Le Gaon de Vilna précise : « Même si quelqu’un décide, de choisir une conduite contraire aux principes du judaïsme, mais qu’il pratique la vertu de la Tsedaka, il méritera l’éternité parce que la Tsedaka sauve de la mort ».

Source Chiourim