Les inquiétudes des électeurs israéliens en matière de sécurité ont renforcé depuis un mois la popularité du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui brigue le mois prochain un quatrième mandat à l'occasion des élections législatives anticipées...
La violence à la frontière libanaise, où deux soldats israéliens ont été tués le 28 janvier, et la poursuite du programme nucléaire iranien préoccupent la population, qui voit dans le Premier ministre conservateur un dirigeant capable de préserver la sécurité du pays.
Un récent sondage crédite Benjamin Netanyahu de 51% d'opinions favorables, cinq points de plus qu'en janvier.
Le même sondage, réalisé dimanche et publié dans le quotidien de gauche Haaretz, accorde au Likoud, le parti de Netanyahu, 25 des 120 sièges du Parlement à l'issue des élections du 17 mars, contre 23 pour l'Union sioniste, alliance conclue entre la centriste Tzipi Livni et le travailliste Yitzhak Herzog.
Le mois dernier, le Likoud était crédité de 22 sièges, devancé par l'Union sioniste avec 23 députés.
Les derniers chiffres font du chef du gouvernement sortant le grand favori du scrutin et le mieux à même de former une coalition, avec les partis d'extrême droite et les juifs orthodoxes.
"Il semble bien que Netanyahu ait les meilleures chances de l'emporter pour une quatrième fois", constate Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem.
Dépenses excessives ?
Benjamin Netanyahu a pourtant été très critiqué par l'opposition le mois dernier quand il a accepté une invitation à prendre la parole à Washington devant le Congrès américain, désormais à majorité républicaine, deux semaines seulement avant les élections israéliennes.
Cette visite aux Etats-Unis, de plus, a été annoncée sans que la Maison blanche en ait été informée, ce que beaucoup ont considéré comme un camouflet pour Barack Obama. Les relations entre les deux hommes ont toujours été tendues.
D'autres sondages que celui de Haaretz donnent aussi Netanyahu et son parti vainqueurs des élections.
Et même si l'Union sioniste obtient plus de sièges que le Likoud, ce dernier semble bien mieux placé pour bâtir autour de lui une coalition gouvernementale.
Une curieuse affaire a fait récemment la une des journaux israéliens: l'épouse de Netanyahu, Sara, a été accusée d'avoir personnellement empoché pendant des années l'argent de la consigne des bouteilles consommées dans la résidence du Premier ministre, bouteilles pourtant payées avec des fonds publics.
Le chef du gouvernement a démenti et cette affaire ne semble pas lui avoir fait grand tort, d'autant que lorsque la presse s'étend sur ce prétendu "scandale des bouteilles consignées" on parle moins de l'envolée des prix de l'immobilier et du coût de la vie, deux grands thèmes de campagne de la gauche israélienne.
Le 17 février, Benjamin Netanyahu pourrait toutefois avoir plus de soucis à se faire. Ce jour-là, le contrôleur de l'Etat rendra son rapport sur de prétendues "dépenses excessives" dans les trois résidences du Premier ministre.Source Zaman France