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mercredi 18 février 2015

Apple et Samsung s’affrontent aussi dans la « valley » israélienne

Moins de quelques semaines après avoir annoncé une croissance historique des résultats d’Apple, Tim Cook devrait se rendre la semaine prochaine – et pour la première fois – en Israël afin d’inaugurer en personne un nouveau centre de R&D...


Signe si besoin était de l’importance stratégique que le groupe californien accorde à la « tech » israélienne. Située en banlieue nord de Tel-Aviv, à Herzilya Pituah, la nouvelle antenne déployée sur huit étages, devrait accueillir jusqu’à 1.200 salariés sur 17.000 mètres carrés.
Pour l’heure, la nature des projets sur lesquels travailleront les ingénieurs israéliens d’Apple n’a pas été précisée. Mais une chose est sûre : le centre de Herzliya, la plus grande unité de recherche en dehors du QG de Cupertino, devrait jouer un rôle pivot pour le fabricant de smartphone.
Malgré une implantation relativement tardive dans l’Etat hébreu, Apple n’a pas caché son intérêt pour l’expertise israélienne dans le domaine de la mémoire flash et de la reconnaissance gestuelle.
En 2011, le groupe fondé par Steve Jobs s’était emparé du spécialiste israélien des contrôleurs de mémoire flash, Anobit, pour un montant de 390 millions de dollars. Des composants clefs pour ses iPhone et iPad.

Le pari « Silicon Wadi »
En novembre 2013, la firme avait récidivé en s’emparant de la start-up de Tel-Aviv PrimeSense, inventeur du boîtier Kinect de la console Xbox 360 de Microsoft, permettant de jouer sans manette.

But de cet achat évalué à 350 millions de dollars : mettre la main sur une technologie de capteurs 3D, destinés à être embarqués dans les tablettes et les smartphones, voire dans l’Apple TV.
Dans la foulée de ces acquisitions, le groupe de Tim Cook avait créé un embryon de centre de R&D aucœur du pays ; tout en s’installant sur le parc industriel de Matam, au sud de Haïfa, où Intel, Microsoft, IBM et Google avaient déjà jeté leur dévolu. Spécialisé dans les processeurs, ce centre a réintégré une centaine d’ingénieurs licenciés par Texas Instruments.
Apple n’est toutefois pas le seul fabricant de smartphones à avoir fait le pari de la « Silicon Wadi ».
Preuve en est l’appétit du géant Samsung. Le groupe sud-coréen a récemment révélé avoir investi dans pas moins de 8 start-up israéliennes au cours de l’année 2014 ! Et qu’Israël est devenu son deuxième terrain de chasse, derrière la Silicon Valley, en termes d’investissements.
Dans le portfolio de Samsung Electronics, qui a établi son centre de R&D israélien à Ramat Gan (en banlieue de Tel-Aviv), figure notamment la jeune pousse StoreDot, qui développe une technologie pour charger un smartphone en moins de trente secondes… Et des batteries de voitures électriques en moins de trois minutes.

Par Nathalie Hamou
Source Les Echos