Dans son discours du 26 septembre dernier à l’Assemblée générale des Nations unies, Mahmoud Abbas, chef de l’OLP, n’a cessé d’accuser Israël de génocide. Une rhétorique qui jette aux orties l’idée de négocier avec Israël, mais aussi celle d’une coexistence pacifique. Ainsi a-t-il appelé l’ONU à contraindre, à terme, Israël à céder Jérusalem et la Judée-Samarie dans leur intégralité. Aucune considération israélienne, a-t-il dit, ne peut être entendue...
« La Palestine », a-t-il déclaré, « refuse de voir le droit à la liberté de son peuple – actuellement soumis au terrorisme exercé par la puissance occupante raciste et ses colons – demeurer l’otage des conditions sécuritaires d’Israël. »
La victime immédiate des diffamations sanglantes d’Abbas est la gauche israélienne. L’élite médiatique et politique qui a attaché son cheval à l’attelage de l’OLP s’est soudain retrouvée en train de bégayer sur le bord de la route.
Pour la députée Meretz Zehava Gal-On, bégayer n’est pas une si mauvaise option. « Le Meretz », a-t-elle déclaré, « soutient les efforts internationaux de M. Abbas d’amener la fin de l’occupation et d’obtenir la reconnaissance internationale en tant qu’Etat et membre de l’ONU, afin de parvenir à la paix par des négociations bilatérales d’égal à égal. »
Pour elle, c’est à cause du Premier ministre Netanyahou qu’Abbas rejette la paix.
Dan Margalit, commentateur politique de centre-gauche, l’affirme dans Israël Hayom : Gal-On et le Meretz sont désormais les seuls à suivre Abbas.
Mais ils sont loin d’être les seuls à persister dans leur servile dévotion à l’idée que donner à Abbas tout ce qu’il demande est l’unique façon d’améliorer la situation.
Herzog a menti
Dans un statut Facebook le lendemain du discours, le leader de l’opposition et du Parti travailliste Itzhak Herzog indiquait que les remarques d’Abbas étaient « décevantes, mais pas surprenantes ». « J’ai rencontré Abou Mazen des dizaines de fois », expliquait-il. « Ce n’est ni un ami, ni un allié sympathique. Mais quelqu’un avec qui nous devons signer un accord. »
Et Herzog de répéter à l’envi les points qu’avec ses amis de gauche, il assène depuis des décennies : Abbas, c’est mieux que le Hamas, la coopération sécuritaire d’Israël avec l’OLP est excellente et le seul moyen pour que le monde se montre bienveillant à notre égard, c’est de maintenir notre allégeance à Abbas et à l’OLP. Et de rejoindre Gal-On et Abbas pour imputer à Netanyahou la métamorphose d’Abbas en ennemi d’Israël.
Israël a obtenu une certaine coopération sécuritaire des forces de sécurité palestiniennes, c’est vrai. Mais ce qui est vrai aussi, c’est que seul Tsahal garantit la sécurité d’Israël. Et si les forces de sécurité palestiniennes devaient être dissoutes demain, Israël s’en porterait mieux, et non moins bien.
Pourquoi ? Parce que, comme l’a si bien montré Abbas, l’AP voit Israël comme un ennemi. Si les milices de l’OLP travaillent certes aux côtés de Tsahal de temps en temps, leur objectif stratégique – la destruction d’Israël – reste inchangé. Ceux qui en doutaient jusque-là en ont eux la preuve de la bouche même d’Abbas à New York.
Enfin, l’OLP serait préférable au Hamas ? Mais l’OLP est le partenaire de coalition du Hamas ! Dans son discours à l’ONU, Abbas a exprimé sans équivoque son attachement au gouvernement d’union qu’il a forgé avec ce dernier.
Soutenir l’OLP à Gaza, c’est donc soutenir le Hamas.
Un gagnant et un perdant
Pour terminer, la position internationale d’Israël ne cesse de se dégrader, et ce depuis 1993, résultat direct de son rapprochement avec l’OLP. Comme l’a bien montré Abbas à la tribune, l’OLP mène une campagne internationale pour délégitimer le droit à l’existence d’Israël. Et, en flirtant avec l’OLP, Israël légitimise cette délégitimisation.
Avec notre adoption du catéchisme de la gauche, nous avons atteint un tournant : désormais, l’OLP ne fait même plus l’effort de masquer son rejet d’une coexistence pacifique avec l’Etat hébreu. Et, de notre côté, nous ne parvenons même plus à nous accorder sur la défense de nos droits et sur nos inquiétudes légitimes.
Si nous n’avons pas le choix, si nous devons à toute force trouver un terrain d’entente avec un groupe qui cherche ouvertement notre annihilation à travers sa collaboration avec le Hamas, groupe terroriste soutenu par l’Iran, comment pouvons-nous nous défendre et faire respecter nos droits et garantir nos intérêts ?
La réponse est simple : c’est impossible.
Sachant que l’OLP souhaite notre destruction, tout ce que nous faisons pour renforcer cette organisation nous affaiblit. Abbas l’a dit clairement : il y aura forcément un gagnant et un perdant. Chaque point qu’il marque vient donc aux dépens d’Israël.
Pourtant, Herzog et ses camarades ont raison sur un point : les chances de parvenir à une coexistence pacifique augmenteront le jour où les Palestiniens jouiront de droits civiques et d’opportunités économiques. Le problème, c’est que l’OLP pose des obstacles aux uns et aux autres, et qu’elle continuera de le faire tant qu’elle restera au pouvoir.
La liberté et la prospérité économique engendrent le bonheur social et la paix, mais, depuis 21 ans, l’OLP prend des mesures actives pour limiter celles-ci. Il faut une société palestinienne pauvre, maintenue dans la misère et endoctrinée dans la haine des Juifs pour que les gens acceptent de servir de chair à canon dans une guerre perpétuelle.
A cette fin, l’OLP a volé des milliards de dollars d’aide internationale, emprisonné et torturé ses détracteurs, construit une économie basée sur la corruption et les passe-droits ; elle a fait subir aux Palestiniens un lavage de cerveau à l’aide d’un narratif de haine du Juif, en reportant sur Israël toute la misère dont ils souffrent.
Aller de l’avant
Pour protéger ses droits et ses intérêts, Israël a le choix entre deux options, préférables l’une comme l’autre au statu quo, mais qui impliquent de ne plus voir l’OLP comme un acteur crédible et légitime.
La première consiste, comme le suggère Naftali Bennett, à appliquer la législation israélienne sur les territoires de Zone C en Judée-Samarie (ceux où la population palestinienne est peu nombreuse) et d’entériner au contraire une autogestion dans les grands centres de population palestiniens.
Pour cela, il faudra qu’Israël cultive chez les Palestiniens un environnement sécuritaire et social, propice à l’émergence d’un gouvernement authentiquement modéré. Celui-ci remplacerait l’OLP et procurerait à la population de meilleures conditions de vie et une plus grande liberté, fondées sur une coexistence pacifique avec Israël et une autonomie.
La seconde solution est exposée dans mon récent ouvrage, The Israeli Solution : A One-State Plan for Peace in the Middle East [la solution israélienne : un plan de paix à un seul Etat au Moyen-Orient]. Il s’agit d’appliquer la législation israélienne à toute la Judée-Samarie, tout en donnant aux Palestiniens l’égalité des droits. Les Palestiniens recevront ainsi le statut de résidents permanents comme les Arabes de Jérusalem en 1967 et les Druzes du Golan en 1981 et pourront, comme eux, demander la citoyenneté israélienne. Ils l’obtiendront s’ils répondent aux critères définis par Israël.
Ces deux options sont propices à la paix.
Elles offrent aux Israéliens et aux Palestiniens une vie plus sûre, de meilleurs droits et une plus grande prospérité.
Le 26 septembre, Abbas nous a expliqué qu’il était notre ennemi et, par là même, celui des Palestiniens, qu’il s’acharne à mettre en danger et à faire souffrir en les enfermant dans cette guerre perpétuelle visant à détruire Israël.
Il nous a demandé d’aller de l’avant.
Il a raison : nous devons aller de l’avant. En commençant par rompre avec l’OLP...
Source JerusalemPost