Ahmed al-Mudallal, un haut responsable de l'organisation, est hostile aux négociations entre les deux peuples et assure qu'il détruirait tout accord qui légitimerait l'occupation sioniste de la Palestine. Le Djihad islamique, dont la branche armée compte quelques milliers de combattants et demeure la deuxième faction la plus influente, après le Hamas, dans la bande de Gaza, promet de s'opposer de toutes ses forces à un éventuel accord entre Israéliens et Palestiniens.
«Nous sommes totalement hostiles à ces négociations, qui ne peuvent rien apporter de bon, affirme Ahmed al-Mudallal, haut responsable de l'organisation. Comme nous avons par le passé combattu le processus d'Oslo, nous détruirons tout accord qui légitimerait l'occupation sioniste de la Palestine. Nous ne transigerons pas car notre raison d'être est la libération de notre terre, de notre peuple et de nos lieux saints.»
Créée à la fin des années 1970, cette organisation radicale inscrite sur la liste des groupes terroristes par les États-Unis et l'Union européenne a pignon sur rue dans la bande de Gaza, où elle collabore avec le Hamas dans plusieurs domaines. «Nous faisons front commun contre l'occupant sioniste - même si, pour notre part, nous ne cherchons pas à exercer le pouvoir», dit Ahmed al-Mudallal, qui reçoit dans les bureaux du parti, en plein centre de Gaza.
Un jeune homme, qui se présente à la fois comme «journaliste» et «attaché militaire iranien», assiste à l'entretien. Il est de notoriété publique que l'organisation est parrainée par Téhéran. «Nous n'avons d'ordre à recevoir de personne, précise toutefois Ahmed al-Mudallal. Il revient aux factions qui occupent le champ de bataille de faire des choix stratégiques et de les assumer.»
Affaibli en Judée-Samarie, où l'Autorité palestinienne surveille et réprime sans relâche ses militants, le Djihad islamique n'en menace pas moins de renouer avec les attentats contre Israël. «N'oubliez pas que par le passé, la résistance palestinienne a utilisé toutes les armes à sa disposition», met en garde Ahmed al-Mudallal. À partir des années 1990, l'organisation a conduit des dizaines d'attaques dont plusieurs attentats suicides, dans les Territoires palestiniens et en Israël.
Depuis son sanctuaire de la bande de Gaza, le Djihad islamique a aussi porté un rude coup à l'État hébreu en tirant, en novembre 2012, deux roquettes Fajr-5 qui ont atteint la périphérie immédiate de Tel-Aviv. «Les dirigeants sionistes, surpris par notre riposte, ont été obligés d'appeler l'Égypte au secours pour conclure un cessez-le-feu en urgence», se vante Ahmed al-Mudallal, qui promet de nouvelles surprises en cas d'offensive israélienne. «Nos adversaires ne doivent s'y tromper, prévient-il: au fil des derniers mois, nous avons développé des armes nouvelles dont l'efficacité va les surprendre. Nous sommes désormais capables de les atteindre partout en Israël.»
Peu désireux de s'étendre sur les tirs de roquettes récemment imputés aux deux militants éliminés par Israël, Ahmed al-Mudallal minimise les différends avec le Hamas et dément toute tension entre factions. «Notre adversaire essaie de nous diviser et de nous pousser à la faute, dit-il, mais nous avons l'habitude de garder notre sang-froid.»
Source Le Figaro